dimanche, 30 décembre 2012
Bon réveillon !
Et nos amitiés à Monsieur Doisneau !
15:52 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert doisneau
Conte de fin d'année
Le tigre est la terreur des forêts. Un jour un renard tombe entre ses griffes. Avec aplomb il dit au tigre :
- Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici.
Le tigre s’étonne de ce discours et le renard poursuit :
- Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint.
Le renard se met donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontrent fuient à leur approche. Le tigre croit alors les paroles du renard, sans comprendre que c’est lui-même que tous craignent.
Cette fable illustre Le stratagème " Orner de fleurs un arbre sec " dans le recueil "Les 36 stratagèmes" (Traduit du chinois et commenté par François Kircher. Rivages poches. Petite bibliothèque).
04:28 Publié dans Fables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : renard, tigre, le tigre et le renard, stratagèmes
vendredi, 28 décembre 2012
Ils croient que parler est gratuit
"Qu'est-ce que Freud a découvert ? Il a trouvé que si les gens voulaient aller dans la vérité de leur discours, pas dans une vérité abstraite, dans la vérité vraie, il fallait qu'ils disent ce qui leur passait par la tête, qu'ils racontent leurs rêves, mais aussi qu'ils payent, pour le dire. (...) Autrement dit, ça signifie que les gens ne savent pas ce qu'ils disent, parce qu'ils croient que parler est gratuit."
Philippe Sollers
Peinture du Titien, détail
11:59 Publié dans Grands textes, psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : freud, psychanalyse, philippe sollers
jeudi, 27 décembre 2012
Honnête homme
"Avec un rare génie d'intrigues, qui le rendait l'égal des plus forts intrigants, il était resté honnête homme."
Monsieur de Tréville, "Les trois mousquetaires", Alexandre Dumas
21:41 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alexandre dumas
mercredi, 26 décembre 2012
j’ai tout vu, tout fait, tout usé
" Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir, je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices ! orateur selon le danger ; poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées, j’ai tout vu, tout fait, tout usé. "
Figaro, scène 3 de l’acte V du Mariage de Figaro de Beaumarchais.
12:42 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : beaumarchais, figaro
mardi, 25 décembre 2012
Coeur
"Les grandes pensées viennent du coeur"
Vauvenargues (citation chère à Stendhal)
22:37 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vauvenargues
Tous les 24 décembre, à minuit,
"Tous les 24 décembre, à minuit, l’enfant divin vous salue, ainsi que Joseph, Marie, le boeuf, l’âne, les Rois Mages. Qui contrôle le coup du bébé dirige le Temps. Toutes les femmes le comprennent, ce sont elles qui favorisent la chose."
A lire ici, ce texte de Philippe Sollers : L'événenement Jésus
Tintoret, La Résurrection du Christ, Scuoala grande di San Rocco
05:53 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résurrection, christ, philippe sollers, tintoret
dimanche, 23 décembre 2012
Jusqu'au plus profond de l'obscurité
« J'écris autrement que je
ne parle, je parle
autrement que je ne
pense, je pense
autrement
que je ne devrais penser,
et ainsi jusqu'au plus
profond de l'obscurité. »
Kafka
05:55 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka
samedi, 22 décembre 2012
Incipit
J’étais plongé dans une de ces rêveries profondes qui saisissent tout le monde, même un homme frivole, au sein des fêtes les plus tumultueuses. Minuit venait de sonner à l’horloge de l’Elysée-Bourbon. Assis dans l’embrasure d’une fenêtre, et caché sous les plis onduleux d’un rideau de moire, je pouvais contempler à mon aise le jardin de l’hôtel où je passais la soirée. Les arbres, imparfaitement couverts de neige, se détachaient faiblement du fond grisâtre que formait un ciel nuageux, à peine blanchi par la lune. Vus au sein de cette atmosphère fantastique, ils ressemblaient vaguement à des spectres mal enveloppés de leurs linceuls, image gigantesque de la fameuse Danse des morts. Puis, en me retournant de l’autre côté, je pouvais admirer la danse des vivants ! un salon splendide, aux parois d’argent et d’or, aux lustres étincelants, brillant de bougies. Là, fourmillaient, s’agitaient et papillonnaient les plus jolies femmes de Paris, les plus riches, les mieux titrées, éclatantes, pompeuses, éblouissantes de diamants ! des fleurs sur la tête, sur le sein, dans les cheveux, semées sur les robes, ou en guirlandes à leurs pieds. C’était de légers frémissements de joie, des pas voluptueux qui faisaient rouler les dentelles, les blondes, la mousseline autour de leurs flancs délicats. Quelques regards trop vifs perçaient çà et là, éclipsaient les lumières, le feu des diamants, et animaient encore des cœurs trop ardents. On surprenait aussi des airs de tête significatifs pour les amants, et des attitudes négatives pour les maris. Les éclats de voix des joueurs, à chaque coup imprévu, le retentissement de l’or se mêlaient à la musique, au murmure des conversations ; pour achever d’étourdir cette foule enivrée par tout ce que le monde peut offrir de séductions, une vapeur de parfums et l’ivresse générale agissaient sur les imaginations affolées. Ainsi à ma droite la sombre et silencieuse image de la mort ; à ma gauche, les décentes bacchanales de la vie : ici, la nature froide, morne, en deuil ; là, les hommes en joie. Moi, sur la frontière de ces deux tableaux si disparates, qui, mille fois répétés de diverses manières, rendent Paris la ville la plus amusante du monde et la plus philosophique, je faisais une macédoine morale, moitié plaisante, moitié funèbre. Du pied gauche je marquais la mesure, et je croyais avoir l’autre dans un cercueil. Ma jambe était en effet glacée par un de ces vents coulis qui vous gèlent une moitié du corps tandis que l’autre éprouve la chaleur moite des salons, accident assez fréquent au bal.
Balzac, Sarrasine, début du texte
22:04 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balzac, sarrasine
Gratuit
Je ne crois pas à une séparation bien nette entre la vie et la mort, entre Lucie et moi, entre ce qui me serait arrivé si Elle n’avait pas été là et... Parfois j’ai cette sensation qu’il n’y a qu’une réalité, la même tout le temps, que rien ne change vraiment. Un flot continu, peut-être sans commencement ni fin et nous sommes ce flot, ni plus ni moins. La joie et la tristesse ne sont que celles des poètes. Les poètes qui écrivent des livres, mais aussi ceux de tous les jours, dont les actes sont gratuits, cachés, qui embellissent le monde autour d’eux. Là est le vrai don, la poésie. Peut-être n’y a-t-il rien de vraiment beau qui ne soit complètement gratuit, n’appelle aucune reconnaissance, aucune restitution.
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", édtions n & b, 1998
03:43 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 21 décembre 2012
promenade
12:44 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 20 décembre 2012
Le monde s’arrête d’être multiple
Une semaine plus tard, la chair de Léonore bien présente, chez lui. Le feu crépite dans la cheminée. Gaétan contemple son corps endormi pigmenté de rouge par les reflets incandescents.
Son regard est si intense, scrutateur, gourmand, qu’il craint de la réveiller. Elle est sublime, dos nu jusqu’aux reins, on devine l’arrondi des hanches. La dénuder complètement, il en a furieusement envie. Il dévoile les fesses, les cuisses. Clarté rougeoyante. Pas un pouce de son corps qu’il ne vénère. Le monde s’arrête d’être multiple, il s’est envolé, résumé en elle, sa chair.
Il n’aime rien tant chez les femmes que l’effet du repos sur le visage, le relâchement, cette grâce dans l’abandon. La sensualité, visible, palpable, dans le granulé de la peau, les lignes du geste inachevé, la respiration du sommeil. Certaines femmes laissent flotter cette ondulation en permanence autour d’elles, à la lisière. Alors, la rudesse du monde s’estompe.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", N & B éditions, 2007
Goya, La Maja nue
23:17 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (2)
ce qui effraie tout le monde
02:48 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : innocence, philippe sollers
mardi, 18 décembre 2012
Appel à textes pour le Magazine Autour des auteurs
Il est grand temps d'envoyer vos textes, billets ou chroniques pour le prochain mag, numéro 31.
Envoyer vos propositions à : renaudfran@free.fr avant le 20 janvier
Nous sommes preneurs en matière d’INEDITS, de BILLETS, de CHRONIQUES LIVRES dans les formats habituels (autour de 1500 signes ou moins), également en ARTS PLASTIQUES
voir le Mag ici :
http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html
Rappel : tout le monde peut envoyer des textes !
06:57 Publié dans Appel à textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : appel à textes, autour des auteurs
vendredi, 14 décembre 2012
Waiting for Tina
C'est le titre du livre que Jean Azarel prépare sur cette actrice, écoutez un extrait ici : http://jeanazarel.bandcamp.com/track/waiting-for-tina-i-f...
22:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tina aumont, jean azarel, waiting for tina
Amour...
" Il a des gens qui n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'amour. "
La Rochefoucauld
16:46 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la rochefoucauld, amour
lundi, 10 décembre 2012
Le Magazine Autour des auteurs n°30 est en ligne
Le Magazine en ligne Autour des auteurs, n° 30 est en ligne ici, à découvrir
Texte et acrylique sur toile de Jacki Marechal
20:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autour des auteurs
vendredi, 07 décembre 2012
Temper
« Cela n’est jamais dit mais le petit Bach a été un enfant particulièrement joueur, espiègle, effronté, fugueur. En dehors de sa passion précoce pour la musique et de son sérieux aux offices, on l’a beaucoup vu courir dans la campagne, aux environs d’Eisenach. Qui ne l’a pas observé démarrer, détaler, s’envoler, s’arrêter brusquement, repartir comme un dératé, s’allonger les bras en croix dans l’herbe, se relever, courir à perdre haleine, puis s’asseoir et méditer longuement, avant de reprendre ses virevoltes qui ont tant inquiété sa mère, ne peut rien comprendre à sa façon de tempérer, ou plus exactement de temper. Régler la tempête et cette atroce histoire de crucifixion, ressusciter les spirales, voilà le voyage. Et c’est bien ce qui assombrit le visage du roi : la joie étourdissante et enfantine, là, du vieux Bach, sur laquelle le temps n’a aucune prise, sa prière ininterrompue, son mouvement d’adoration perpétuelle, bref son amour. »
Philippe Sollers, les Voyageurs du temps, 2009.
04:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les voyageurs du temps, bach, philippe sollers
mardi, 04 décembre 2012
Un grand calme enfin
Les délires baroques de Spaccanapoli, eux aussi, sont là de toute éternité. Ils figurent l’autre côté des choses, la folie, la mort, l’amour fou.
Ils sont avec moi, ils sont moi, ces frontons d’église, ces figures alambiquées, torsadées, sculptures aériennes, fluides, qui défient le temps, la logique, la mesure. Cette folie-là, je m’y suis lové, comme on se glisse entre les draps pour y trouver le repos, ne plus agir, ne plus être envahi du désordre et de l’incongruité du monde. Un grand calme enfin.
J’aime ces ruelles sombres où clabaude la vie, ces cours, ces palais de marbre, ces rives de l’Italie... Plus envie de retourner en France, je voudrais être une de ces pierres, le bras de cette statue dont le doigt pointe vers la mer, sentir le matin les odeurs de l’aube, sécher au soleil de midi et m’effriter lentement de la vie qui va... La rouille comme une délivrance.
Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, prix 98 de la ville de Balma, éditions n & b
03:49 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fugue baroque, naples
lundi, 03 décembre 2012
Les autoportraits d'Elisabeth Vigée le Brun
13:28 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : elisabeth vigée le brun