jeudi, 20 décembre 2012
Le monde s’arrête d’être multiple
Une semaine plus tard, la chair de Léonore bien présente, chez lui. Le feu crépite dans la cheminée. Gaétan contemple son corps endormi pigmenté de rouge par les reflets incandescents.
Son regard est si intense, scrutateur, gourmand, qu’il craint de la réveiller. Elle est sublime, dos nu jusqu’aux reins, on devine l’arrondi des hanches. La dénuder complètement, il en a furieusement envie. Il dévoile les fesses, les cuisses. Clarté rougeoyante. Pas un pouce de son corps qu’il ne vénère. Le monde s’arrête d’être multiple, il s’est envolé, résumé en elle, sa chair.
Il n’aime rien tant chez les femmes que l’effet du repos sur le visage, le relâchement, cette grâce dans l’abandon. La sensualité, visible, palpable, dans le granulé de la peau, les lignes du geste inachevé, la respiration du sommeil. Certaines femmes laissent flotter cette ondulation en permanence autour d’elles, à la lisière. Alors, la rudesse du monde s’estompe.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", N & B éditions, 2007
Goya, La Maja nue
23:17 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
La femme dans le regard de l'homme : fin du monde ou naissance d'un nouveau monde à découvrir, à aimer tout simplement....
A demain Raymond ?
Écrit par : Hélène | vendredi, 21 décembre 2012
Eternel commencement...
Écrit par : Ray | samedi, 22 décembre 2012
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