mardi, 04 décembre 2012
Un grand calme enfin
Les délires baroques de Spaccanapoli, eux aussi, sont là de toute éternité. Ils figurent l’autre côté des choses, la folie, la mort, l’amour fou.
Ils sont avec moi, ils sont moi, ces frontons d’église, ces figures alambiquées, torsadées, sculptures aériennes, fluides, qui défient le temps, la logique, la mesure. Cette folie-là, je m’y suis lové, comme on se glisse entre les draps pour y trouver le repos, ne plus agir, ne plus être envahi du désordre et de l’incongruité du monde. Un grand calme enfin.
J’aime ces ruelles sombres où clabaude la vie, ces cours, ces palais de marbre, ces rives de l’Italie... Plus envie de retourner en France, je voudrais être une de ces pierres, le bras de cette statue dont le doigt pointe vers la mer, sentir le matin les odeurs de l’aube, sécher au soleil de midi et m’effriter lentement de la vie qui va... La rouille comme une délivrance.
Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, prix 98 de la ville de Balma, éditions n & b
03:49 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fugue baroque, naples
Commentaires
Que c'est bien écrit se baroque Raymond ! J'ai adoré moi aussi cet extrait de ton livre, le relire là pointe mon regard sur la chance qui m'ait donné de vivre ces derniers jours de l'année à Rome. Bisous.
Écrit par : Hélène | dimanche, 16 décembre 2012
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