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mercredi, 28 novembre 2012

Roman

107.jpgCe qui est intéressant, dans la vie, c'est quand elle se met à ressembler au roman qu'on est en train d'écrire... Magie ? Oui. A partir du moment où on commence un livre, le paysage bouge... Ballet insidieux... Les personnages réels, là, se déplacent... C'est comme s'ils essayaient d'échapper à ce qu'ils soupçonnent qu'on est en train d'écrire d'eux... Comme s'ils s'engageaient dans des diversions parallèles... Pour rectifier votre mémoire... Dans un sens plus favorable, plus flatteur... Les femmes ont sur ce point une plasticité particulière... Un radar... Un neuvième sens... Elles sentent le récit possible... L'écriture... Elles viennent s'interposer... S'inter-proposer...

Philippe Sollers,

Photo de Ralph Gibson

21:28 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ralph gibson

lundi, 26 novembre 2012

Réfléchissant

"De même ceux qui produisent des oeuvres géniales ne sont pas ceux qui vivent dans le milieu le plus délicat, qui ont la conversation la plus brillante, la culture la plus étendue, mais ceux qui ont eu le pouvoir, cessant brusquement de vivre pour eux-mêmes, de rendre leur personnalité pareille à un miroir, de telle sorte que leur vie si médiocre d'ailleurs qu'elle pouvait être mondainement et même, dans un certain sens, intellectuellement parlant, s'y reflète, le génie consistant dans le pouvoir réfléchissant et non dans la qualité intrinsèque du spectacle reflété."

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleursur.

Et puis pluie rien

"La pluie peut rendre n'importe quel endroit étrange, même les endroits où vous avez vécu."
Hemingway

13:12 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pluie, hemingway

vendredi, 23 novembre 2012

temps

fragon10.jpg"Ce n'est pas le temps qui fuit, mais la présence éveillée dans le temps."

Ph Sollers, Carnet de nuit

Fragonard

En politique

"Le faux en politique, a tendance à devenir vrai pour durer."

Balzac

04:34 Publié dans Papillote, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balzac

Enfance

"Je suis aussi seul que lorsque j'étais enfant."

Nietzsche

04:25 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nietzsche

lundi, 19 novembre 2012

Jeunesse...

paul valéryLa jeunesse est finie dès que ce que je pense s'imprime dans ce que je fais - tandis que ce que je fais s'incruste dans ce que je pense

Paul Valéry, Tel quel

Photo de Edouard Boubat

Le Midi

joseph delteilTe voici dans ton Midi! Te voici libre!
Là de Nîmes à Pau et de Limoges à Foix, avec Albi, Cahors, Toulouse, est un territoire qui de tout temps se montra accueillant aux doctrines extrêmes, aux dogmes spécieux et durs. Un peuple étrange l'habite, maigre et dru, sensuel et fin, tourmenté, tourmenteur, amèrement passionné. On y parle une langue grosse et brillante, faite pour l'injure et pour le soupir. Les mœurs y sont rauques, triviales et pessimistes, le cœur volontiers charnel. Un climat brusque, angoissant et fier. C'est par excellence le Paradis de l'hérésie. C'est le Midi.
On dit le Midi. Il y a mille Midis. Du moins en gros, il y en a deux la Provence et l'Occitanie. La Provence est toute gréco-romaine, bien ancrée dans l'ordre de la nature, dans les lois de l'esprit. L'Occitanie au contraire me paraît essentiellement anarchique, excentrique, l'âme inquiète et rêveuse, l'imagination vagabonde. Elle est livrée sans merci aux souffles de l'esprit, lequel souffle où il veut. Je l'ai toujours vue, je la vois de plus en plus très wisigothe, avec de forts apports arabes et juifs. Les Wisigoths ont occupe Carcassonne pendant trois siècles (413-719) - trois siècles marquent un pays.


Joseph Delteil, Extrait de Le vert Galant (1931), Editions des Portiques

Watteau, Embarquement pour l'île de Cythère, détail

lundi, 12 novembre 2012

Seul

roy-lichtenstein-vienne.jpg« J’aime écrire, tracer les lettres et les mots, l’intervalle toujours changeant entre les lettres et les mots, seule façon de laisser filer, de devenir silencieusement et à chaque instant le secret du monde. N’oublie pas, se dit avec ironie ce fantôme penché, que tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme… Tu respires, tu fermes les yeux, tu planes, tu es en même temps ce petit garçon qui court avec son cerf-volant dans le jardin et le sage en méditation quelque part dans les montagnes vertes et brumeuses, en Grèce ou en Chine… Socrate debout toute la nuit contre son portique, ou plutôt Parménide sur sa terrasse, ou encore Lao-Tseu passant, à dos de mulet, au-delà de la grande muraille, un soir… Les minutes se tassent les unes sur les autres, la seule question devient la circulation du sang, rien de voilé qui ne sera dévoilé, rien de caché qui ne sera révélé, la lumière finira bien par se lever au cœur du noir labyrinthe. Le roman se fait tout seul, et ton roman est universel si tu veux, ta vie ne ressemble à aucune autre dans le sentiment d’être là, maintenant, à jamais, pour rien, en détail. Ils aimeraient tellement qu’on soit là pour. Qu’on existe et qu’on agisse pour. Qu’on pense en fonction d’eux et pour. Tu dois refuser, et refuser encore. Non, non et non. Ce que tu sais, tu es le seul à le savoir. »

Philippe Sollers, Le Secret

Roy Lichtenstein

Je n'y suis pour Bergson

DESSIN_2002_05.jpg« Nous tendons instinctivement à solidifier nos impressions, pour les exprimer par le langage. De là vient que nous confondons le sentiment même, qui est dans un perpétuel devenir, avec son objet extérieur permanent, et surtout le mot qui exprime cet objet. »

Henri Bergson

Peinture Gildas Pasquet

jeudi, 08 novembre 2012

Paresse...

Nicolas_Poussin_PON004.jpg" C'est la paresse des gens d'esprit que j'aime. Mais les sots paresseux ressemblent à des valets dans une antichambre ; ils y deviennent menteurs, médisants, curieux et insolents. "

Pensées et Fragments / Prince de Ligne / arléa / 2000

Nicolas Poussin

jeudi, 01 novembre 2012

L'irruption du divin

manet.railroad.jpg"Ce qui est habituel, c'est ce à quoi l'autre s'attend. Ce qui est insolite, imprévu, c'est l'irruption du divin que l'autre n'a pas su prévoir. Ne jamais être où l'on voudrait que je sois."

Philippe Sollers, Guerres secrètes

Edouard Manet

Sacré

"Regardez chaque heure comme un chiffre sacré."

Philippe Sollers, Grand beau temps.

01:03 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)