vendredi, 04 juillet 2025
En sous-main
« J’ai toujours cru moi aussi que les livres étaient des instruments magiques, indiquant quand il faut l’attitude à avoir, le chemin à suivre. Ils font semblant d’être inertes, mais ils agissent en sous-main. Le papier renferme des atomes non encore connus, l’encre secrète des particules invisibles. »
Philippe Sollers
Photo : Edoardo Pelligrini
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lundi, 23 juin 2025
Une autre vision se dessine
"Il y a des écrits qu’on lit distraitement, ceux qu’on lit en sachant qu’on ne les relira jamais, et puis, en très petit nombre, ceux qu’on relit sans cesse. On les sait presque par cœur, à la virgule près, mais, rien à faire, ils révèlent toujours quelque chose de nouveau, ils sont actifs sans en avoir l’air, ce sont des émetteurs constants, des trésors. Ils font signe. Du coup, une autre vision se dessine."
Philippe Sollers
19:16 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
mardi, 11 février 2025
Une suite de nuances vraies
"Voilà son style, dont il dit lui-même qu'il est "horriblement difficile à imiter, car il n'est qu'une suite de nuances vraies."
Philippe Sollers, à propos de Stendhal, dans "Trésor d'amour"
Photo de Ernst Haas
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samedi, 08 février 2025
Les femmes respirables

10:46 Publié dans Art, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, auguste renoir
dimanche, 26 janvier 2025
L'athéisme est, finalement, si peu érotique

18:54 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard avedon, philippe sollers
samedi, 07 décembre 2024
Temper
« Cela n’est jamais dit mais le petit Bach a été un enfant particulièrement joueur, espiègle, effronté, fugueur. En dehors de sa passion précoce pour la musique et de son sérieux aux offices, on l’a beaucoup vu courir dans la campagne, aux environs d’Eisenach. Qui ne l’a pas observé démarrer, détaler, s’envoler, s’arrêter brusquement, repartir comme un dératé, s’allonger les bras en croix dans l’herbe, se relever, courir à perdre haleine, puis s’asseoir et méditer longuement, avant de reprendre ses virevoltes qui ont tant inquiété sa mère, ne peut rien comprendre à sa façon de tempérer, ou plus exactement de temper. Régler la tempête et cette atroce histoire de crucifixion, ressusciter les spirales, voilà le voyage. Et c’est bien ce qui assombrit le visage du roi : la joie étourdissante et enfantine, là, du vieux Bach, sur laquelle le temps n’a aucune prise, sa prière ininterrompue, son mouvement d’adoration perpétuelle, bref son amour. »
Philippe Sollers, Les Voyageurs du temps.
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vendredi, 06 décembre 2024
Nature

19:45 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
vendredi, 01 novembre 2024
Le temps
« Le temps ne fait que passer par moi, l’espace est son enveloppe. »
Philippe Sollers
Hubert Robert
18:44 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, hubert robert
samedi, 26 octobre 2024
Et c’est là, précisément, le roman

23:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : felix thiollier, philippe sollers
dimanche, 01 septembre 2024
Pas d'avant
"Il n'y a pas d'avant dans la naissance simultanée de l'espace et du temps."
Philippe Sollers, Centre
Photo : Franck Gerard
09:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, franck gerard
vendredi, 30 août 2024
Mon cerveau et moi
« De temps en temps, mon cerveau me reproche d’avoir tardé à lui obéir ; d’avoir sous-estimé ses possibilités, ses replis, sa mémoire ; de m’être laissé aller à l’obscurcir, à le freiner, à ne pas l’écouter. Il est patient, mon cerveau. Il a l’habitude des lourds corps humains qu’il dirige. Il accepte de faire semblant d’être moins important que le cœur ou le sexe (quelle idée). Sa délicatesse consiste à cacher que tout revient à lui. Il évite de m’humilier en soulignant qu’il en sait beaucoup plus long que moi sur moi-même. Il m’accorde le bénéfice d’un mot d’esprit, et prend sur lui la responsabilité de mes erreurs et de mes oublis. Quel personnage. Quel partenaire. « Sais-tu que tu ne m’emploies que très superficiellement ? » me dit-il parfois, avec le léger soupir de quelqu’un qui aurait quelques millions d’années d’expérience. Je m’endors, et il veille. Je me tais, et il continue à parler. Mon cerveau a un livre préféré : l’Encyclopédie. De temps en temps, pour le détendre, je lui fais lire un roman, un poème. Il apprécie. Quand nous sortons, je lui fais mes excuses pour toutes les imbécillités que nous allons rencontrer. « Je sais, je sais, me répond-il, garde-moi en réserve. » J’ai un peu honte, mais c’est la vie. J’écrirai peut-être un jour un livre sur lui. »
Philippe Sollers
11:02 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
jeudi, 22 août 2024
Ces écrivains français, tout de même, quels noms ils portent
Ces écrivains français, tout de même, quels noms ils portent. Molière, Sévigné, La Fontaine, La Rochefoucauld, La Bruyère, Racine, Boileau, Vauvenargues, Voltaire, Sade, et, plus tard, Céline, Genet... On dirait un paysage, avec ses vallons, ses prairies, ses rivières, ses arbres, ses puits d’ombre, ses clairières, ses fleurs.
Philippe Sollers, Éloge de l'infini
Photo : Caroline Mitchell
11:20 Publié dans Grands textes, Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
dimanche, 11 août 2024
Tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme…
« J’aime écrire, tracer les lettres et les mots, l’intervalle toujours changeant entre les lettres et les mots, seule façon de laisser filer, de devenir silencieusement et à chaque instant le secret du monde. N’oublie pas, se dit avec ironie ce fantôme penché, que tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme… Tu respires, tu fermes les yeux, tu planes, tu es en même temps ce petit garçon qui court avec son cerf-volant dans le jardin et le sage en méditation quelque part dans les montagnes vertes et brumeuses, en Grèce ou en Chine… Socrate debout toute la nuit contre son portique, ou plutôt Parménide sur sa terrasse, ou encore Lao-Tseu passant, à dos de mulet, au-delà de la grande muraille, un soir… Les minutes se tassent les unes sur les autres, la seule question devient la circulation du sang, rien de voilé qui ne sera dévoilé, rien de caché qui ne sera révélé, la lumière finira bien par se lever au cœur du noir labyrinthe. Le roman se fait tout seul, et ton roman est universel si tu veux, ta vie ne ressemble à aucune autre dans le sentiment d’être là, maintenant, à jamais, pour rien, en détail. Ils aimeraient tellement qu’on soit là pour. Qu’on existe et qu’on agisse pour. Qu’on pense en fonction d’eux et pour. Tu dois refuser, et refuser encore. Non, non et non. Ce que tu sais, tu es le seul à le savoir. »
Philippe Sollers, Le Secret
Photo : Germaine Chaumel, 1945
19:42 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, germaine chaumel
vendredi, 15 mars 2024
Le français

09:18 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, gabor dvornik
mercredi, 13 mars 2024
Insomnies

17:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
samedi, 17 février 2024
Voilà son style

19:06 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stendhal, ernst haas, philippe sollers
mercredi, 27 décembre 2023
Conformiste

16:16 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moises levy, philippe sollers, conformiste
Bach

16:14 Publié dans Musique, Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hengki koentjoro, bach, philippe sollers
mercredi, 06 décembre 2023
Raisonnable non ?
je crois à ce qui me fait plaisir
me transporte
m'enchante
m'allège
me donne le sentiment d'un salut
raisonnable non ?
09:43 Publié dans illuminations, Venise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
mardi, 13 juin 2023
Eveil
« L’éveil sollersien est un temps complexe, à la fois très long et très court : c’est un éveil naissant, un éveil dont la naissance dure. »
Roland Barthes, Sollers écrivain, p. 29
04:12 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roland barthes, philippe sollers