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jeudi, 16 octobre 2008

Le Temps calme

Poussin_Calm.jpgCette œuvre : Le temps calme. Le bleu de l’eau et des météores se contemplent, enserrent le paysage, un rêve entre les deux, lui aussi dédoublé par son reflet. Sinon presque rien, des animaux paisibles, la montagne se fond dans l’architecture des nuages, les feuilles de l’arbre sur la droite s’effilochent irréelles, ténues, graciles. Les nuages s’envolent, la sensation de calme est rassemblée, ramenée partout, innervée.

Un homme au premier plan s’appuie sur une canne, près de lui un chien, mais leur regard flotte indifférent à cette beauté. Ils en sont tellement pénétrés qu’ils n’ont pas besoin de la regarder. Le mouvement de leur corps est le lever de rideau de la scène. D’autres personnages, minuscules, des cavaliers. L’un d’entre eux lance sa monture à toute vitesse, il va quitter le tableau, il n’a pas place ici, son départ imminent le montre. La tranquillité va reprendre sa place.

Partout dans l’œuvre de Poussin, ces nuances de teintes qui sculptent le paysage, répandues sur les contours, cieux déchirés, adamantins, douceur infinie des regards, apaisante. Souvent, les personnages sont pris de frénésie. C’est l’orage, le grand vent de l’Histoire, la Bible. Rien n’échappe à ce déferlement. Toujours les météores, les nuées décrivent l’action, les sentiments. La palette est infinie. Son but, la délectation, la sensualité pure, l’arrondi des corps. Cette chair que l’on respire. Plus on regarde un tableau de Poussin, plus on y décèle d’harmonie. Plus la vue s’éclaire, prend de l’expansion, devient assurée. La fièvre subtile qui se dégage de la composition gagne le spectateur.

Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne"

Nicolas Poussin, Le temps calme

mardi, 14 octobre 2008

Tombera, tombera pas ?

cezanne_baigneur_bras_ecart-2.jpgC'est la famille Lemarché-Financier qui s'inquiète. Au fait ce bras droit, il part en avant ou en arrière ?

Pour plus de détails, lire ici

Paul Cézanne - Baigneur aux bras écartés. Huile sur toile (73 x 60 cm), coll. privée.

samedi, 06 septembre 2008

Dictionnaire des idées reçues de Flaubert (6)

cezanne_regard.jpgPaysages de peintres : Toujours des plats d'épinards

Flaubert

Paul Cézanne. Grand Pin et Terres rouges.
1890-1895. Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg).

mercredi, 06 août 2008

Pourquoi divisons-nous le monde ?

Paul_Cezanne_Nature_morte.jpg"Ces verres, ces assiettes, ça se parle entre eux, des confidences interminables...  Les fruits sont plus faciles que les fleurs, ils aiment qu'on leur fasse leur portrait. Ils sont là comme à vous demander pardon de les décolorer... Ils viennent à vous dans toutes leurs odeurs, vous parlent des champs qu'ils ont quittés, de la pluie qui les a nourris, des aurores qu'ils épiaient... Pourquoi divisons-nous le monde ? Est-ce notre égoïsme qui se reflète ? Nous voulons tout à notre usage... Les objets se pénètrent entre eux, ils ne cessent pas de vivre... Ils se répandent insensiblement autour d'eux par d'intimes reflets comme nous par nos regards et nos paroles..."

Paul Cézanne (citation extraite de "Le Paradis de Cézanne" : Philippe Sollers, Eloge de l'infini)

Voir aussi ici : "Cézanne m'apprit à regarder la nature chinoise."

03:23 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, cézanne

mardi, 05 août 2008

La vérité

Cezanne-portraitartiste-9e473.gif"Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai."

Cézanne

14:39 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, cézanne, vérité

mardi, 24 juin 2008

Si Cézanne a raison, j’ai raison

2057matisse_beyeler1.jpg« Remarquez que les classiques ont toujours refait le même tableau, et toujours de façon différente. À partir d’une certaine époque, Cézanne
a toujours peint la même toile des Baigneuses. Bien que le maître d’Aix eût sans cesse refait le même tableau, ne prend-on pas connaissance d’un nouveau Cézanne avec la plus grande curiosité. À ce propos, je suis fort étonné que l’on puisse se demander si la leçon du peintre de La Maison du pendu et des Joueurs de cartes est bonne ou néfaste. Si vous saviez toute la force morale, tout l’encouragement que me donna pendant toute ma vie son merveilleux exemple ! Aux moments de doute, quand je me cherchais encore, effrayé parfois de mes découvertes, je pensais : Si Cézanne a raison, j’ai raison, et je savais que Cézanne ne s’était pas trompé. »
Henri Matisse, 1925
nu bleu I, 1952

01:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, cézanne, matisse

dimanche, 08 juin 2008

Sensations

Cezanne's_MSV,_1897.jpgPar les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud, 1870.


"Les sensations formant le fond de mon affaire, je me crois impénétrable"

Cézanne

lundi, 19 mai 2008

Cézanne m'apprit à regarder la nature chinoise

1130285326.jpgLire ici, Sur Pileface, quelques considérations sur Zao Wou Ki, Cézanne, la nature chinoise...

lundi, 05 mai 2008

Baigneuses

521770425.jpgLe dessin et la couleur ne sont plus distincts, quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude.

Paul Cézanne, Baigneuses.

mercredi, 23 avril 2008

Le bleu des pins fraîchit

357749106.jpg"A la couleur du soleil, le bleu des pins fraîchit."

Wang Wei

Paul Cézanne. Grand Pin et Terres rouges.
1890-1895. Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg).

01:36 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, poésie, wang wei, cézanne

dimanche, 10 février 2008

Une lettre imaginaire de Paul Cézanne

A lire ici sur le site des éditions n & b...

vendredi, 14 décembre 2007

La couleur

0a9498070b0467eb7ca9e2c414c744d6.jpg"La couleur est le point où notre cerveau et l'univers se rencontrent, c'est pourquoi elle apparaît toute dramatique au vrai peintre."

Cézanne

02:07 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cézanne

jeudi, 06 décembre 2007

"Cézanne m'apprit à regarder la nature chinoise"

A lire ici, sur pileface, un article de Viktor Kirtov : A partir de mon roman : "Le Sourire de Cézanne" et de cette citation de Zao Wou Ki, vous y trouverez des éléments sur ce peintre (dont une interview de France Huser) et diverses considérations sur la Chine.

vendredi, 14 septembre 2007

Troisième acte

d1b58e2eb5c61041358b30c86d78714f.jpg"J'ai la tête et les mains si pleines du troisième acte qu'il ne serait pas étonnant que je me transforme moi-même en troisième acte."

Mozart

Cézanne, Une moderne Olympia

00:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Mozart, Cézanne

mardi, 29 mai 2007

Comme nous par nos regards et par nos paroles

339e0bed5be2933e8a0b131620b88869.jpg"Les objets se pénétrent entre eux... Ils ne cessent pas de vivre, comprenez-vous... Ils se répandent insensiblement autour d'eux par d'intimes reflets, comme nous par nos regards et par nos paroles."

Paul Cézanne

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, Cézanne

mardi, 22 mai 2007

Sa conscience

f82ca8ca0ef9102b201396553f2ac0dd.jpgLe paysage se pense en moi et je suis sa conscience

Cézanne

(Autoportrait, Musée d'Orsay)

02:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, Cézanne

mercredi, 02 mai 2007

ça, c'est Monet qui l'a trouvé !

medium_Monet_20_20Autoportrait_201886.jpg"Le ciel est bleu, n'est-ce pas ? Eh bien, ça, c'est Monet qui l'a trouvé !"

Paul Cézanne

Claude Monet : Autoportrait

samedi, 28 avril 2007

Vous sentirez la rumeur autour de la tête...

medium_Veronese_-_Judith.jpg« Celui-là, il était heureux. Et tous ceux qui le comprennent, il les rend heureux. C’est un phénomène unique. Il peignait comme nous regardons, sans plus d’efforts. En dansant. Des torrents de nuances lui coulaient du cerveau. Il parlait en couleurs. Il me semble que je l’ai toujours connu. Je le vois marcher, aller, venir, aimer, dans Venise, devant ses toiles, avec ses amis ... Tout lui rentrait dans l’âme avec le soleil, sans rien qui le sépare de la lumière. Sans dessin, sans abstractions, tout en couleurs ... On a perdu cette vigueur fluide que donnent les dessous ... Regardez cette robe, cette femme contre cette nappe, où commence l’ombre sur son sourire, où la lumière caresse-t-elle, imbibe-t-elle cette ombre, on ne sait pas. Tous les tons se pénètrent, tous les volumes tournent en s’emboîtant. Il y a continuité ... Le magnifique, c’est de baigner toute une composition infinie de la même clarté atténuée et chaude et de donner à l’œil l’impression vivante que toutes ces poitrines respirent véritablement, mais là, comme vous et moi, l’air doré qui les inonde. Au fond, j’en suis sûr, ce sont les dessous, l’âme secrète des dessous qui, tenant tout lié, donnent cette force et cette légèreté à l’ensemble ... L’audacieux de tous les ramages, les étoffes qui se répondent, les arabesques qui s’enlacent, les gestes qui se continuent. .. Vous pouvez détailler : tout le reste du tableau vous suivra toujours, sera toujours là, présent, vous sentirez la rumeur autour de la tête, autour du morceau que vous étudierez. Vous ne pouvez rien arracher à l’ensemble. »

Cézanne, à propos de Véronèse

Paul Véronèse
Judith et Holopherne, vers 1582

Huile sur toile -  195 x 176 cm
Gênes, Galleria di Palazzo Rosso
"Véronèse est le joyau de Venise. Le "Sérénissime", c’est lui."
Philippe Sollers, article à lire ici 

mardi, 24 avril 2007

Sur la représentation du corps féminin

medium_730px-Paul_Cezanne_A_Modern_Olympia_c_1873-1874.jpgUn événement en peinture est toujours et à coup sûr un événement sur la représentation du corps féminin

Philippe Sollers

Cézanne, Une moderne Olympia, 1873-1874

samedi, 14 avril 2007

Le sourire de Cézanne

Elle se lève tôt le lendemain matin, ouvre la fenêtre. L’air, étonnamment doux, palpite au-dessus des toits. L’ombre est grise encore. Une trouée dans le ciel orgeat, derrière Saint-Sauveur, plus ocre et violente au fil des minutes. Des vols de moineaux décrochent des toits avant de plonger dans les rues vides. Sa vie commence. Elle a dix-huit ans, mais avec le calme en plus. Elle ira posément dans la direction fixée, une certaine forme de doute n’a plus sa place. Gaétan dort tranquillement. Ses affaires, posées sur une chaise, sont animées d’une vie propre. Elle déborde d’un amour absolu envers lui, un amour qui ne remet pas en cause sa liberté. Le plus improbable est arrivé, il en est ainsi depuis les origines de l’univers. La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe.

Le sourire de Cézanne, Raymond Alcovère,

4 ème de couv, sortie première semaine de mai,

n & b éditions.