Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 12 juin 2008

Le tigre est la terreur des forêts

Bandiagara 2.jpgLe tigre est la terreur des forêts. Un jour un renard tombe entre ses griffes. Avec aplomb il dit au tigre :

- Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici.

Le tigre s’étonne de ce discours et le renard poursuit :

- Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint.

Le renard se met donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontrent fuient à leur approche. Le tigre croit alors les paroles du renard, sans comprendre que c’est lui-même que tous craignent.

Cette fable illustre Le stratagème " Orner de fleurs un arbre sec " dans le recueil "Les 36 stratagèmes" (Traduit du chinois et commenté par François Kircher. Rivages poches. Petite bibliothèque).
Bandiagara. Fille du Pays Dogon, Mali. (Série de quinze mouvements: danse, dessins avec les élèves du collège Paul Riquet) : Bona Mangangu. Brou de noix et henné sur papier peint 130 X 50. Sept 06.

lundi, 05 mai 2008

Guerres secrètes

"Il y a une guerre incessante : celle qui nous saute à la figure à travers le terrorisme déchaîné par la stratégie directe. Et une guerre plus secrète qui se mène sans cesse, pas seulement économique, et dont les Chinois sont en train de tirer la plupart des fils. Si l’adversaire est unilatéral, je vais faire du multilatéralisme ; comme l’adversaire est capitaliste, je vais devenir encore plus capitaliste. Pratiquer la défensive stratégique, utiliser la force de l’adversaire pour la retourner en ma faveur. Le Chinois s’appuie d’instinct sur la compréhension interne de ce que l’adversaire ose, veut, calcule et est obligé de faire. Il mène une guerre défensive qui peut durer une éternité : sa conception du temps n’est pas la nôtre. Cette guerre peut se prolonger indéfiniment pour user l’adversaire. Elle ne cherche pas l’anéantissement, mais la domination."

Philippe Sollers, Guerres secrètes, Editions Carnets Nord, 2007

(Un livre indispensable si l'on veut comprendre les conflits d'aujourd'hui)

vendredi, 02 mai 2008

Le Saint chinois

1449915176.jpg« Il s’exprime dans des discours extravagants, dans des paroles inédites, dans des expressions sans queue ni tête, parfois trop libres, mais sans partialité, car sa doctrine ne vise pas à traduire des points de vue particuliers. Il juge le monde trop boueux pour être exprimé dans des propos sérieux. C’est pourquoi il estime que les paroles de circonstance sont prolixes, que les paroles de poids ont leur vérité, mais que seules les paroles révélatrices possèdent un pouvoir évocateur dont la portée est illimitée. Ses écrits, bien que pleins de magnificience, ne choquent personne, parce qu’ils ne mutilent pas la réalité complexe. Ses propos bien qu’inégaux renferment des merveilles et des paradoxes dignes de considération. Il possède une telle plénitude intérieure qu’il n’en peut venir à bout. En haut, il est le compagnon du créateur ; en bas, il est l’ami de ceux qui ont transcendé la mort et la vie, la fin et le commencement. La source de sa doctrine est ample, ouverte, profonde et jaillissante ; sa doctrine vise à s’harmoniser avec le principe et à s’élever à lui. Et pourtant, en répondant à l’évolution du monde et en expliquant les choses, il offre une somme inexprimable de raisons qui viennent sans rien omettre, mystérieuses, obscures et dont personne ne peut sonder le fond. »

Tchouang-Tseu

 

mardi, 29 avril 2008

La danse des arbres

1300416813.jpgShitao ; Conversation au bord du vide
Dimensions : 27 x 16,3 cm
Musée de Shenyang (Moukden)

Lire et voir ici

15:22 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peinture, chine, shitao

mercredi, 23 avril 2008

Le bleu des pins fraîchit

357749106.jpg"A la couleur du soleil, le bleu des pins fraîchit."

Wang Wei

Paul Cézanne. Grand Pin et Terres rouges.
1890-1895. Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg).

01:36 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, poésie, wang wei, cézanne

Au moins mille années

1284369773.jpg"Qui boit tous les jours à la Source d'or vivra au moins mille années"

Wang Wei

vendredi, 18 avril 2008

Temple du sommet

33917015.gifTemple du Sommet, la nuit :

Lever la main et caresser les étoiles.

Mais chut ! baissons la voix :

Ne réveillons pas les habitants du ciel.

Li Po

Peinture de Lambert Savigneux

A propos d'une photo de faux moines tibétains qui a fait le tour du monde

Le canular des soldats chinois prêts à se déguiser en moines tibétains, voir ici

jeudi, 17 avril 2008

Execution

929315781.jpgPeinture de Yue Minjun : Execution, 1995, huile sur toile

19:53 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : minjun, peinture, chine

mercredi, 09 avril 2008

Si Jean-Luc Melenchon n'existait pas, il faudrait l'inventer.

Lire ici

mardi, 08 avril 2008

Veille d'info sur la vie en Chine

Avant les J.O., voir ici

20:24 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, chine, tibet, j.o.

Comme disent les chinois (en ce moment)...

Qui trop embrase, mal éteint !

lundi, 07 avril 2008

Le complot

315704219.jpgAinsi Libération - avec une kyrielle de «médias occidentaux» - est au cœur d’un complot. Celui qui viserait à discréditer un Etat chinois fort de son bon droit. Il existe pourtant un moyen simple de déjouer le complot : laisser entrer les journalistes au Tibet. Ainsi la vérité apparaîtra-t-elle d’elle-même… Pour la Chine, il n’en est pas question. L’aveu est éclatant.

Lire la suite ici

11:52 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : j.o., chine, tibet, politique

lundi, 31 mars 2008

le sommeil est la meilleure des méditations

879027882.jpgC'est signé Tenzin Gyatso, 14e Dalaï Lama et prix Nobel de la paix : lire ici

Et pendant ce temps, la guerre de l'information fait rage au Tibet...

vendredi, 28 mars 2008

Je veux bien aimer la Chine mais...

La Chine était fiévreusement demandeuse de ces Jeux Olympiques 2008. Elle n'avait rien promis, mais avait laissé espérer. On a fait semblant d'espérer. La Chine a obtenu les Jeux Olympiques 2008. Maintenant elle exige furieusement notre aveuglement, notre surdité, notre mutisme, notre silence, bref notre complicité. Cette complicité nous ne devons pas la lui accorder. Car, pour une fois, nous sommes en position de négocier et de faire entendre nos exigences à propos des droits de l'Homme en Chine et au Tibet occupé. En effet, les dirigeants chinois sont visiblement prêts à tout pour que la Fête soit sans nuages, sans ombres. Ils sont prêts à tuer pour cela. Au Tibet ils le font déjà avec une violence jamais atteinte depuis 1959. En Chine aussi ils font le ménage parmi les opposants. Un ménage impitoyable, un ménage sanglant. Ils comptent sur notre pusillanimité, et surtout sur notre vénalité. Nous n'avons jamais bougé ou si peu, pourquoi bougerions-nous cette fois-ci ? Et bien justement ça bouge, nous bougeons, nous voulons négocier :

« Sommes prêts à échanger de beaux Jeux Olympiques paisibles contre le respect des droits de l'Homme en Chine et au Tibet. »

- Halte aux expulsions des citoyens chinois de leur logement ou de leur terre.

- Suspension des exécutions en Chine en vue d'aboutir à l'abolition de la peine de mort. (Il y a en Chine entre 8 et 10 000 exécutions par an. Un record absolu. Pas vraiment olympique.)

- Halte aux tueries au Tibet.

- Halte à la torture systématique partout en Chine et au Tibet.

- Dialogue avec le Dalaï Lama et le gouvernement tibétain en exil, sur une large autonomie de ce pays, vaste comme cinq fois la France.

- Halte au contrôle de l'information, y compris sur internet - Halte à la détention administrative Etc… Pour cela il faut qu’il y ait au moins une menace crédible de boycott au moins de la cérémonie d'ouverture. Et ce n'est pas aux athlètes seuls que nous devons laisser ce redoutable honneur. Il nous revient à tous. Il faut que tous les citoyens français, les citoyens européens, exigent, disons, encouragent fermement leurs dirigeants politiques, leurs grands fonctionnaires, leurs grands industriels, leurs grands financiers à un peu de dignité, un peu de courage, un peu de solidarité humaine, un peu de respect des principes universels. Pas un dirigeant européen ne doit être présent à la cérémonie d'ouverture des Jeux, si, d'ici là, la Chine ne fait pas le pas tant attendu vers les droits de l'Homme. Sinon comment oserons-nous affronter les regards de tous ceux qui, en Chine, au péril de leur vie ou de leur liberté osent, eux, affronter la tyrannie du régime ?

Que les dirigeants chinois sachent qu’ils sont démasqués et que cette fête, à laquelle ils tiennent tant, risque d'être gâchée… Bien sûr elle a beaucoup de clients parmi nous, la Chine, et surtout beaucoup de fournisseurs très intéressés, mais un individu, une nation, un peuple ne peut pas vivre seulement de clients et de fournisseurs, il lui faut aussi des amis. Les dirigeants de la Chine n’ont pas le droit de priver cet immense peuple de bientôt un milliard trois cent soixante millions de citoyens de tous les autres milliards d’amis qu’ils devraient avoir sur la terre. Et d'ailleurs ce serait sans joie que nous priverions ce peuple de la Fête Olympique.

Donc, nous appelons tous les citoyens français à faire savoir au monde qu'ils ont les yeux ouverts, les oreilles aussi. Nous appelons tous les citoyens, sportifs ou non, à dire que leur amour du sport ne souffre pas le reniement des droits de l'Homme.

Avec les associations qui composent le Collectif Chine JO 2008, avec le Théâtre du Soleil qui s'est joint à elles, nous proposons à tous de coller sur nos vêtements de sports, de loisirs, de promenade, de travail, une de ces phrases :

Les coureurs, les joggers mettront : Je cours mais sans piétiner les droits de l’Homme.

Les judokas, les lutteurs, tous les pratiquants d'arts martiaux : Je lutte mais sans écraser les droits de l'Homme.

Je combats mais sans terrasser les droits de l'Homme.

Les boxeurs : Je boxe mais sans frapper les droits de l'Homme.

Les tireurs à la carabine, à l'arc : Je tire mais sans blesser les droits de l'Homme.

Les joueurs de tennis, rugby, de basket, de football, etc… : Je joue mais sans tricher avec les droits de l'Homme.

Les promeneurs et ceux qui ne pratiquent aucun sport peuvent mettre : Je veux aimer la Chine mais sans renier les droits de l’Homme. Je veux bien aimer la Chine mais sans trahir le Tibet.

Que les citoyens, jeunes et vieux, inventent d'autres phrases qui les définissent mieux. Mais que personne ne puisse dire un jour : « Le 8 août 2008, les Français sont restés bras croisés, indifférents. Ils n'ont rien dit, ils n'ont rien fait. Pire, ils se sont bouché les oreilles et le nez, et ont participé ».

Donc, comme première manifestation de la naissance de ce mouvement de citoyens, nous demandons aux 35 000 coureurs du Marathon de Paris le dimanche 6 avril de porter sur eux, sur leur bras ou leur cuisse, la phrase étendard :

J'aime courir mais sans piétiner les droits de l'Homme.

Nous serons tous sur leur passage pour les encourager et les admirer.

Nous allons leur distribuer ces autocollants d'une façon ou d'une autre dans la semaine précédant le Marathon. Certaines mairies ont déjà promis de nous aider à le faire.

Nous avons quatre mois devant nous. Que les associations, les élus, les athlètes, les simples sportifs, que tous les citoyens qui veulent se joindre à nous et, à leur manière, amplifier le mouvement, le fassent. D'ici quelques jours, ils trouveront tous les renseignements sur les points de distribution des phrases étendards sur le site du Théâtre du Soleil (www.theatre-du-soleil.fr) et sur celui du Collectif Chine JO 2008 (www.Pekin2008.rsfblog.org). S'ils veulent nous écrire, voici notre adresse mail : soleil@theatre-du-soleil.fr, et postale : Théâtre du Soleil. Cartoucherie. 75012 Paris

Le Théâtre du Soleil

Le Collectif Chine JO 2008

         Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT-France)          Agir pour les droits de l'Homme (ADH)          Amnesty International (AI-France)          Comité de soutien au peuple tibétain (CSPT)          Ensemble contre la peine de mort (ECPM)          Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH)          Ligue des Droits de l’Homme (LDH)          Reporters Sans Frontières (RSF)

         Solidarité Chine  

Quelques dates, quelques chiffres

7 octobre 1950 / Invasion du Tibet par la Chine

1959 / fuite et exil du Dalaï Lama

8 août 2008 / Ouverture des Jeux Olympiques de Pékin

Nombre d’habitants en Chine  : estimé à 1, 360 milliard en 2010

Nombre de victimes au Tibet : Selon le gouvernement tibétain en exil, plus d'un million deux cent mille Tibétains seraient morts directement ou indirectement en conséquence de l'occupation du Tibet par la République populaire de Chine entre 1949 et 1979.

19:52 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, chine, jo 2008

dimanche, 23 mars 2008

Des intellectuels chinois s'opposent à Pékin sur le Tibet

1926064221.jpgA lire ici, sur Rue89

Photo : Gildas Pasquet

12:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, chine, tibet

vendredi, 21 mars 2008

Le silence du président

Encombrant Tibet : lire ici

mardi, 29 janvier 2008

Les 36 Stratagèmes

1276f84f557b4bf76c775eee3b6b1406.jpg Les stratagèmes, comme les arts martiaux, sont des procédés qui permettent avec la plus grande économie de moyens, d’inverser les relations de dominé à dominant, soit en profitant de la faiblesse momentanée de l’adversaire et de l’équilibre instable dans lequel il se trouve, soit en le trompant de mille façons. Ces ruses impliquent une notion dynamique du temps et de l’espace, elles supposent l’idée de situations, de configurations transitoires dont il faut savoir tirer parti au moment opportun.

La première étape du jeu est donc un moment de calcul et de patience qui permet, quand la situation est mûre,  de tirer parti du point tournant qu’on appelle “ occasion ”.  L’occasion est la rencontre du destin et de l’homme, et l’instant où se décident victoire ou défaite. Le stratagème en effet, vient s’insérer là où la situation l’appelle, il est pareil à un pivot qui permet, grâce à une légère poussée, de renverser le rapport de forces précédent.

La victoire par le moyen du stratagème est, pour la tradition chinoise, la façon de vaincre la plus admirée. La victoire par la force des armes n’occupe que le troisième rang, celle par la diplomatie le deuxième. La pensée chinoise est avant tout pragmatique, les livres de stratégies fourmillent d’exemples, et tous ne sont pas tirés de l’histoire de la Chine. François Kircher illustre sa traduction des 36 stratagèmes d’événements récents.

Ainsi le stratagème “ Retirer les bûches sous la marmite ” : Ne pas s’opposer directement à la force, mais lui retirer son point d’appui, fut utilisé avec succès par Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé qui l’opposa à François Mitterand à la veille du second tour des élections présidentielles de 1974. La meilleure carte de Mitterand tenait à la sensibilité de gauche qu’il incarnait avec autorité. Après un échange portant sur diverses questions économiques et financières où Giscard démontra sa dextérité, celui-ci ajusta une réplique qui retira en un seul coup le point d’appui principal de son adversaire : Monsieur, vous n’avez pas le monopole du cœur !  

cc3696733383844663de2bb26875767c.jpgSept ans plus tard, renversement de situation. François Mitterrand utilise le stratagème : “ Sacrifier le prunier pour sauver le pêcher ” , qui consiste à neutraliser les atouts d’un ennemi en utilisant les faiblesses spécifiques de son propre camp. Giscard d’Estaing, jouissant de son avantage en matière de connaissances économiques et financières, qui était justement le point faible de son adversaire, l’attire sur ce terrain. Mais il en fait trop, et délaissant le cours normal du débat, il pose crûment une question sans rapport avec le fil des échanges précédents. Dans le seul but de démontrer l’incompétence économique de son interlocuteur, il lui demande de citer de mémoire le cours d’une devise étrangère. Mitterrand saisit immédiatement le faux pas, rappelant à son concurrent qu’ils n’étaient pas en situation d’un professeur qui fait passer à un examen à son élève. La carte la plus faible de Mitterrand avait ainsi joué en sa faveur, mettant en relief, par contre, la plus mauvaise carte de son interlocuteur, auquel l’opinion avait tendance à reprocher son assurance excessive et sa suffisance.

L’origine de Noël est une illustration du stratagème “ Redonner vie à un cadavre ” : La célébration du Nouvel An est une coutume fort ancienne. Les Romains fêtaient les Saturnales en l’honneur de Saturne, dieu des semailles, entre le 17 et le 23 décembre : c’était la fête la plus gaie de l’année. De même, bien avant la naissance du Christ, les juifs célébraient à la même époque la Fête des lumières. Les peuples germaniques tenaient aussi une grande fête au solstice d’hiver, invocation de la lumière et de la fertilité. Ensuite l’empereur Aurélien instaura le culte du dieu solaire Mithra, déclarant son anniversaire le 25 décembre. L’église chrétienne du pape Libère (352-366) fit donc preuve d’une grande habileté en reprenant à son compte, en 354, l’anniversaire de Mithra pour désigner le 25 décembre comme jour anniversaire de la naissance de Jésus-Christ.

Dans le stratagème “ Refermer la porte de la maison sur les voleurs ” on trouve le conseil suivant : Tout phénomène est au début un germe, puis finit par devenir une réalité que chacun peut constater. Le sage pense donc le long terme. C’est pourquoi il a grand soin de s’occuper des germes. La plupart des hommes ont la vue courte. Ils attendent que le problème soit devenu évident pour s’y attaquer. Quand il est encore en germe, le problème est simple, sa solution exige peu d’efforts et apporte de grands résultats. Quand il est devenu évident, on s’épuise à le résoudre et, en général, les efforts sont vains. Le stratagème “ Orner de fleurs un arbre sec ” est un grand classique ; c’est une fable qui l’illustre le mieux : Le tigre est la terreur des forêts. Un jour un renard tomba entre ses griffes. Avec aplomb il dit au tigre : - Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici. Le tigre s’étonna de ce discours et le renard poursuivit : - Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint. Le renard se mit donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontraient fuyaient à leur approche. Le tigre crut alors les paroles du renard, sans comprendre que c’était lui-même que tous craignaient.

92c012f16df4a2faa9b86a3c57833867.jpgLe stratagème de la ville vide est un des plus complexes. Les leurres peuvent être de 4 espèces. Les deux premiers sont relativement simples. Là où il y a une faiblesse, créer l’illusion d’une force afin que l’adversaire n’ose pas attaquer. Là où il y a une force, créer l’illusion d’une faiblesse afin d’attirer l’adversaire dans un piège. Les deux autres sont moins simples : Si on est faible, il faut montrer sa faiblesse pour que l’adversaire croit qu’on dissimule une force. Si on est fort, on fait étalage de sa force pour amener l’adversaire à s’avancer imprudemment en pensant rencontrer une faiblesse. Jeu du plein et du vide, règne de l’illusion, les règles de la stratégie sont chaque fois différentes. On est ici au cœur de la différence chinoise : Les stratagèmes sont un art du temps. Or, ont coutume de dire les taoïstes, il n’y a qu’une seule chose stable, c’est le changement.

(Raymond Alcovère, Article paru dans la revue L'instant du monde n°3)

Source principale : Les 36 Stratagèmes, traduit du chinois et commenté par François Kircher, Rivages poche, petite bibliothèque.

Illustrations : Les deux premières sont des oeuvres de Wang Wei. Les "Iris bleus" sont une calligraphie de Ge Lin Ni

vendredi, 14 décembre 2007

Ma Chine à écrire...

 « Allons, machine...[« Ma Chine » ? Oui, si l’on pense à la séquence de Paradis ici rejouée dans une autre situation, un autre lieu : Venise. Mais surtout « machine à écrire » comme le veut l’exergue de Faulkner : « Possède sa propre machine à écrire et sait s’en servir ».]

Lire ici

dimanche, 09 décembre 2007

Shi Tao

7cfadaaf40332fbf9706f060f32c4f53.jpg« Le monde et moi-même nous nous rencontrons en esprit, et les traces se transforment. »

Shi Tao (Shih T'ao) 1640-1718?

Lire ici

22:05 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Chine, Shi Tao