mercredi, 30 décembre 2015
Vieux tigre bondissant dans la neige
14:16 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hokusai, tigre, christian bobin
Fou !
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie que de n'être pas fou."
Blaise Pascal
Photo de Bernard Plossu
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Lumière
Saul Leiter
01:17 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saul leiter
mardi, 29 décembre 2015
Quartier latin, 1926
Par André Kertész
09:52 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré kertész
lundi, 28 décembre 2015
Reprise en main globale de la situation
Note de synthèse
NB ORG TS 101125
Reprise en main globale de la situation
L’abandon par le président Nixon en 1971 de l’étalon or a favorisé, comme préconisé par nos services, le dérapage des monnaies, le développement de l’économie virtuelle et la mainmise définitive des marchés financiers sur l’économie réelle. Commencée en 1974 avec la crise du pétrole, la dégradation de l’économie n’a pas cessé depuis, avec son corollaire la montée du chômage, la précarité, l’insécurité ; après « Les 30 glorieuses » qui avaient vu une relative prospérité, surtout dans les pays riches.
Le mouvement s’est accéléré dans les années 80 puis 90 ; la pauvreté a gagné du terrain partout, entraînant le repli sur soi, la peur du lendemain, la débrouille, la recherche de solutions individuelles.
Arrivé des Etats-Unis, le crédit s’est développé, rendant les populations dépendantes et assujetties ; la paralysie d’un pays par la grève comme on l’a vu en France en mai 68 est devenue impossible (dispositif complété par la destruction progressive des lois sociales).
L’argent, surtout depuis que la prospérité s’est envolée, est devenu une préoccupation majeure pour les gens. La publicité fait naître des désirs jamais rassasiés d’objets, d’images, de façons de vivre, au point que l’argent est l’étalon unique de réussite d’une vie : l’avoir a pris le dessus sur l’être.
Les barrières étatiques et douanières ont peu à peu sauté, les concentrations tissant une toile économique qui gouverne le monde. Les marchés financiers ont pris le pas sur les gouvernements ; d’où une défiance du politique dont chacun peut constater qu’il n’a plus de pouvoir sur l’économie réelle.
Les politiques ne peuvent faire autrement qu’accompagner le mouvement ; influant de moins en moins le cours des choses, ils se voient discrédités par les opinions publiques. Les partis de gauche surtout perdent de plus en plus de crédibilité ; l’opinion leur préfère des gouvernements de droite, moins ambigus.
En faisant sauter le verrou du communisme qui s’est terminé en échec en URSS - laquelle avait été longtemps maintenue sous perfusion par les pays occidentaux, et se présentait en même temps comme le repoussoir idéal - le libéralisme apparaît comme le seul système possible, le moins mauvais en tout cas.
La rupture sino-soviétique entre les deux grands régimes issus du communisme a été un événement capital - s’ils s’étaient alliés, le danger aurait été immense : la Chine s’est retrouvée momentanément dans l’ombre.
La chute du Mur de Berlin lui a ouvert un espace nouveau. La Chine n’a pas choisi l’affrontement ; au contraire elle utilise les armes du capitalisme, et domine même maintenant économiquement les pays occidentaux, sur leur propre terrain, devenu tout à fait logiquement le seul possible.
L’affrontement avec les Etats-Unis en fait les deux grandes puissances mais le processus d’alliance entre les deux, s’il est dissimulé n’en est pas moins réel et tangible, d’autant que d’autres pays émergents (Brésil, Inde, Afrique du sud, autres pays asiatiques) équilibrent mieux les centres de pouvoir apparents.
Les systèmes coercitifs, pour maintenir malgré tout la cohésion et l’adhésion autour d’eux, ont besoin d’un ennemi. La chute du Mur a créé un vide qu’il fallait combler. Ce fut le terrorisme.
Avantage, il maintient les populations dans la peur et permet d’installer des états policiers renforcés, un contrôle chaque jour plus accru, lié au développement des nouvelles technologies et à la cybernétique. Ainsi est monté en épingle un ennemi archaïque à qui nous donnons les moyens de rivaliser, de menacer avec succès l’occident. Autre avantage, il fait figure d’étendard et de contre feu pour les pays pauvres ; un conservatisme tout à fait favorable à nos intérêts peut ainsi perdurer.
La disparition du pétrole comme source d’énergie prépondérante affaiblira dans les décennies à venir leur source financière principale et partant, leur influence réelle et leur capacité de nuisance. Un chantier a été ouvert par nos services sur cette question.
Le développement exponentiel de la technique maintient les populations dans la dépendance à la consommation et les éloigne des sensations vraies.
Le règne de l’image et du virtuel crée un monde séparé où apparemment les limites ont disparu, devenant une sorte de refuge et de mythe. Création d’un sentiment illusoire de liberté qui éloigne du réel, lequel devient de plus en plus opaque, compétitif et violent.
La valeur refuge du virtuel est décuplée par la consommation de drogues issue de laboratoires techniquement très pointus, consommation en hausse constante qui présente le double avantage de diminuer l’esprit critique et la volonté des populations, en particulier de la jeunesse, de la rendre dépendante, et d’autre part de faire prospérer les mafias, lesquelles financent en tant que de besoin les opérations frauduleuses assurant la cohérence du système et le financement des pouvoirs en place.
L’aspect psychologique est essentiel. Dans les pays dits développés, l’esprit des populations doit sans cesse être accaparé, distrait par une foule d’informations inutiles et futiles.
L’objectif est de désamorcer peu à peu tout travail de mémoire, d’approfondissement, de véritable réflexion. Le temps est de plus en plus morcelé, compartimenté, de façon à lui enlever de l’épaisseur, de la constance. Il ne faut surtout pas que les gens parviennent avec des mots jusqu’à leurs sensations ni leur pensée ; tout doit être médiatisé à travers des écrans, des animations, sans trêve ni repos.
La sexualité sollicitée sans cesse sera mécanisée et surtout omniprésente comme spectacle, consommée, multipliée. Après avoir été censurée, elle est devenue obligatoire, ce qui la constitue en norme nouvelle. Son absence devient traumatisante de même que sa pratique standardisée et mécaniste. Il s’en suit un émiettement des relations humaines. Les taux de divorces sont croissants : la dernière structure de type communautaire, la famille, est en train d’éclater, isolant toujours plus les individus, conformément à nos plans.
Extrait de "Rien compris au rock and roll", polar d'espionnage, Raymond Alcovère, 2011, Clair de plume 34 éditions.
13:39 Publié dans Rien compris au rock and roll | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rien compris au rock and roll
samedi, 26 décembre 2015
Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil
Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. François-René, ta langue est un paroxysme, cet océan aussi le tien.
La sirène du steamer mugit. La fumée s’échappe à gros bouillons et rejoint les nuages, effacées leurs traces. Le sillon se dévide dans une infinie lenteur.L’horizon s’enflamme de jets saccadés, monstrueux, barbaresques. Le ciel est une lutte, un amas de lances, un combat fratricide. Ainsi le ciel. De grandes orgues joufflues gonflées de nuit. Une symphonie du nouveau monde.
Lumière plombagine. Les éclairs ouvrent des plaies, un écrin d’enluminures. Reflets zinzolins de l’aurore, devant.
A un moment il ne reste que la fuite, se dissimuler. Fixer des silences, des pauses, masquer le tumulte, l’arrogance, la brutalité du monde.
Raymond Alcovère, extrait de L'aube a un goût de cerise, N&B éditions, 2010
20:55 Publié dans L'Aube a un goût de cerise | Lien permanent | Commentaires (0)
L’eau sacrifie le temps ; elle le soustrait à l’utilité
« Cette pluie était au monde, elle installait sa vérité sur des lieux qui se croyaient faits pour un soleil obstiné. Avec elle, une parole se formait. L’eau sacrifie le temps ; elle le soustrait à l’utilité ; il dégouline, rendu à sa transparence. »
Yannick Haenel, Je cherche l'Italie
09:08 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick haenel
jeudi, 24 décembre 2015
Approche
"J'ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s'est approché pour voir ce qui se passait."
Christian Bobin
01:31 Publié dans Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian bobin
mercredi, 23 décembre 2015
Animaux
"Nous devrions rendre grâce aux animaux pour leur innocence fabuleuse et leur savoir gré de poser sur nous la douceur de leurs yeux inquiets sans jamais nous condamner."
Christian Bobin
Photo de Edouard Boubat
01:49 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : animaux, edouard boubat, isabelle huppert
dimanche, 20 décembre 2015
Idiot du village
"Avec un peu plus de patience, j'aurais fait un assez bon idiot du village. C'est un métier que presque plus personne n'exerce : trop difficile, sans doute. Il est plus aisé de devenir médecin, ingénieur ou même écrivain. Plus aisé et plus gratifiant aux yeux du monde."
Christian Bobin
Photo de Olav Thokle
18:26 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian bobin, olav thokle
L'élégance de Manet
Par Degas
11:56 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard manet, edgar degas
vendredi, 18 décembre 2015
Le prince des philosophes
"A voir ce dont un esprit se satisfait, on mesure la grandeur de sa perte."
Hegel
21:01 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hegel
Chinatown
Photo by Qin YongJun...,
People's Republic of China
02:43 Publié dans Chine, Photo | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 décembre 2015
La Californie
"The California Trip", San Diego Coastline, 1968. California, Dennis Stock (1928 - 2010)
20:09 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dennis stock
vendredi, 11 décembre 2015
Amour
"Le jour de l'enterrement de sa mère, C. a été piquée par une abeille. Il y avait beaucoup de monde dans la cour de la maison familiale. J'ai vu C. dans l'infini de ses quatre ans, être d'abord surprise par la douleur de la piqûre puis, juste avant de pleurer, chercher avidement des yeux, parmi tous ceux qui étaient là, celle qui la consolait depuis toujours, et arrêter brutalement cette recherche, ayant soudain tout compris de l'absence et de la mort. Cette scène, qui n'a duré que quelques secondes, est la plus poignante que j'aie jamais vue. Il y a une heure où, pour chacun de nous, la connaissance inconsolable entre dans notre âme et la déchire. C'est dans la lumière de cette heure-là, qu'elle soit déjà venue ou non, que nous devrions tous nous parler, nous aimer et même le plus possible rire ensemble."
Christian Bobin
05:04 Publié dans amour, Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christian bobin
dimanche, 06 décembre 2015
L'autre
"C'est l'un des traits constants de toute mythologie petite-bourgeoise, que cette impuissance à imaginer l'autre."
Roland Barthes
11:45 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roland barthes
samedi, 05 décembre 2015
Dunes
Photo de Shoji Ueda
12:29 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : shoji ueda
vendredi, 04 décembre 2015
Saul Leiter
21:23 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saul leiter
jeudi, 03 décembre 2015
Confessions
Malraux interrogea un vieux prêtre, pour savoir ce qu'il retenait de toute une vie de confesseur, quelle leçon il tirait de cette longue familiarité avec le secret des âmes... Le vieux prêtre lui répondit : "Je vous dirai deux choses : la première, c'est que les gens sont beaucoup plus malheureux qu'on ne le croit ; la seconde, c'est qu'il n'y a pas de grandes personnes."
21:28 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré malraux