lundi, 26 août 2024
Sur la lecture
"En réalité, chaque lecteur est quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que sans ce livre, il n’eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre, est la preuve de la vérité de celui-ci et vice-versa, au moins dans une certaine mesure, la différence entre les deux textes pouvant être souvent imputée non à l’auteur mais au lecteur."
Marcel Proust, Le temps retrouvé
11:13 Publié dans Grands textes, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
vendredi, 23 août 2024
Mais c'est quelquefois au moment où tout nous semble perdu
"Mais c'est quelquefois au moment où tout nous semble perdu que l'avertissement arrive qui peut nous sauver, on a frappé à toutes les portes qui ne donnent sur rien, et la seule par où on peut entrer et qu'on aurait cherchée en vain pendant cent ans, on y heurte sans le savoir, et elle s'ouvre."
Marcel Proust
11:23 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
lundi, 26 février 2024
Proust en famille
Marcel Proust, à la droite de sa mère et son jeune frère Robert, à gauche, qui a fait des études de médecine et est devenu chirurgien…
12:59 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 20 janvier 2024
Proust va gagner
19:22 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 18 novembre 2023
Des puissances autres
20:05 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 11 février 2023
Le sens artistique
« Le sens artistique, c’est-à-dire la soumission à la réalité intérieure. »
Marcel Proust
Photo de Linda Moro
18:49 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, linda moro
mardi, 07 février 2023
Le propre lecteur de soi-même
"En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument d’optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n’eût peut-être pas vu en soi-même."
Marcel Proust
Photo de Jasper Tejano
22:01 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
jeudi, 29 septembre 2022
Soyez jeune !
1972 : Gallimard veut s'attirer un public plus jeune. Jean-Marie Périer photographie Sylvie Vartan sur Sunset Boulevard, en train de lire le tome 1 de La Recherche en Pléiade.
15:12 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, gallimard, la pléiade
mercredi, 11 mai 2022
Désir
« Il est très rare qu’un bonheur vienne se poser précisément sur le désir qui l’avait appelé. »
Marcel Proust
11:24 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, désir
mercredi, 04 mai 2022
En nous
« Ce qui semble extérieur, c’est en nous que nous le découvrons. » Marcel Proust
Photo de Tomas Tison
16:42 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tomas tison, marcel proust
vendredi, 25 mars 2022
Moeurs
Aussi est-il inutile d'observer les mœurs, puisqu'on peut les déduire des lois psychologiques.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Photo : Robert Doisneau
22:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, robert doisneau
dimanche, 13 mars 2022
Savoir
Savoir ne permet pas toujours d'empêcher, mais du moins les choses que nous savons, nous les tenons, sinon entre nos mains, du moins dans notre pensée où nous les disposons à notre gré, ce qui nous donne l'illusion d'une sorte de pouvoir sur elles.
Marcel Proust
15:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 12 mars 2022
La trouvaille du romancier
C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs, toute émotion est découplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dons nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques uns.
Marcel Proust
16:43 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
vendredi, 04 mars 2022
Pouvoir réfléchissant
19:37 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
mardi, 01 mars 2022
Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres
Mais même au point de vue des plus insignifiantes choses de la vie, nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme d'un cahier des charges ou d'un testament; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. Même l'acte si simple que nous appelons "voir une personne que nous connaissons" est en partie un acte intellectuel. Nous remplissons l'apparence physique de l'être que nous voyons de toutes les notions que nous avons sur lui, et dans l'aspect total que nous nous représentons, ces notions ont certainement la plus grande part. Elles finissent par gonfler si parfaitement les joues, par suivre en une adhérence si exacte la ligne du nez, elles se mêlent si bien de nuancer la voix comme si celle-ci n'était qu'une transparente enveloppe, que chaque fois que nous voyons ce visage et que nous entendons cette voix, ce sont ces notions que nous retrouvons, que nous écoutons.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann
Masques du théâtre grec
19:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
dimanche, 27 février 2022
Voix
« Rien n’altère les qualités matérielles de la voix comme de contenir de la pensée : la sonorité des diphtongues, l’énergie des labiales en sont influencées. La diction l’est aussi. » : Marcel Proust.
Photo : Bernard Plossu
02:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bernard plossu, marcel proust
lundi, 31 janvier 2022
Se représenter l'inconnu
"Pour se représenter une situation inconnue l'imagination emprunte des éléments connus et, à cause de cela, ne se la représente pas."
Marcel Proust, Albertine disparue
Photo : Tyler Spangler
12:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tyler spangler, marcel proust
jeudi, 20 mai 2021
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11:05 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
dimanche, 08 novembre 2020
« Les plats se lisent et les livres se mangent.» Marcel Proust
11:07 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, gérard philippe
mardi, 26 mai 2020
Humour proustien
—«Ah! est-ce que vous connaissez quelqu’un à Balbec? dit mon père. Justement ce petit-là doit y aller passer deux mois avec sa grand’mère et peut-être avec ma femme.»
Legrandin pris au dépourvu par cette question à un moment où ses yeux étaient fixés sur mon père, ne put les détourner, mais les attachant de seconde en seconde avec plus d’intensité—et tout en souriant tristement—sur les yeux de son interlocuteur, avec un air d’amitié et de franchise et de ne pas craindre de le regarder en face, il sembla lui avoir traversé la figure comme si elle fût devenue transparente, et voir en ce moment bien au delà derrière elle un nuage vivement coloré qui lui créait un alibi mental et qui lui permettrait d’établir qu’au moment où on lui avait demandé s’il connaissait quelqu’un à Balbec, il pensait à autre chose et n’avait pas entendu la question. Habituellement de tels regards font dire à l’interlocuteur: «A quoi pensez-vous donc?» Mais mon père curieux, irrité et cruel, reprit:
—«Est-ce que vous avez des amis de ce côté-là, que vous connaissez si bien Balbec?»
Dans un dernier effort désespéré, le regard souriant de Legrandin atteignit son maximum de tendresse, de vague, de sincérité et de distraction, mais, pensant sans doute qu’il n’y avait plus qu’à répondre, il nous dit:
—«J’ai des amis partout où il y a des groupes d’arbres blessés, mais non vaincus, qui se sont rapprochés pour implorer ensemble avec une obstination pathétique un ciel inclément qui n’a pas pitié d’eux.
—«Ce n’est pas cela que je voulais dire, interrompit mon père, aussi obstiné que les arbres et aussi impitoyable que le ciel. Je demandais pour le cas où il arriverait n’importe quoi à ma belle-mère et où elle aurait besoin de ne pas se sentir là-bas en pays perdu, si vous y connaissez du monde?»
—«Là comme partout, je connais tout le monde et je ne connais personne, répondit Legrandin qui ne se rendait pas si vite; beaucoup les choses et fort peu les personnes. Mais les choses elles-mêmes y semblent des personnes, des personnes rares, d’une essence délicate et que la vie aurait déçues. Parfois c’est un castel que vous rencontrez sur la falaise, au bord du chemin où il s’est arrêté pour confronter son chagrin au soir encore rose où monte la lune d’or et dont les barques qui rentrent en striant l’eau diaprée hissent à leurs mâts la flamme et portent les couleurs; parfois c’est une simple maison solitaire, plutôt laide, l’air timide mais romanesque, qui cache à tous les yeux quelque secret impérissable de bonheur et de désenchantement. Ce pays sans vérité, ajouta-t-il avec une délicatesse machiavélique, ce pays de pure fiction est d’une mauvaise lecture pour un enfant, et ce n’est certes pas lui que je choisirais et recommanderais pour mon petit ami déjà si enclin à la tristesse, pour son cœur prédisposé. Les climats de confidence amoureuse et de regret inutile peuvent convenir au vieux désabusé que je suis, ils sont toujours malsains pour un tempérament qui n’est pas formé. Croyez-moi, reprit-il avec insistance, les eaux de cette baie, déjà à moitié bretonne, peuvent exercer une action sédative, d’ailleurs discutable, sur un cœur qui n’est plus intact comme le mien, sur un cœur dont la lésion n’est plus compensée. Elles sont contre-indiquées àvotre âge, petit garçon. Bonne nuit, voisins», ajouta-t-il en nous quittant avec cette brusquerie évasive dont il avait l’habitude et, se retournant vers nous avec un doigt levé de docteur, il résuma sa consultation: «Pas de Balbec avant cinquante ans et encore cela dépend de l’état du cœur», nous cria-t-il.
Mon père lui en reparla dans nos rencontres ultérieures, le tortura de questions, ce fut peine inutile: comme cet escroc érudit qui employait à fabriquer de faux palimpsestes un labeur et une science dont la centième partie eût suffi à lui assurer une situation plus lucrative, mais honorable, M. Legrandin, si nous avions insisté encore, aurait fini par édifier toute une éthique de paysage et une géographie céleste de la basse Normandie, plutôt que de nous avouer qu’à deux kilomètres de Balbec habitait sa propre sœur, et d’être obligé à nous offrir une lettre d’introduction qui n’eût pas été pour lui un tel sujet d’effroi s’il avait été absolument certain,—comme il aurait dû l’être en effet avec l’expérience qu’il avait du caractère de ma grand’mère—que nous n’en aurions pas profité.
Du côté de chez Swann
Felix Vallotton
08:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, félix vallotton