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mardi, 06 novembre 2007

L'oeuvre de Ernest Pignon-Ernest

f2927ce759f9d12f46f2cc62879a5f69.jpgJe découvris l’œuvre de Ernest Pignon-Ernest. Un dessin de lui ne prend sa vraie résonance qu’à l’endroit où il est placé, et où il se transformera. Et ces lieux bien sûr ne sont pas neutres : Naples, Soweto, Paris… L’art n’est plus dans un musée, dans un monde à part, mais là même où il doit être, concentration et focalisation.

Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture

Voir le site de Ernest Pignon-Ernest

vendredi, 12 octobre 2007

Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...

5bfd27868fe070be9a8c2900e9de4f34.jpgEnvie de sortir, de marcher, je suis monté à San Martino. Ce genre de décor somptueux, chargé m’aurait déplu il y a quelques années. Dorures, stuc, marbres polychromes, couleurs fondues, motifs enlacés, anges virevoltants, tout est fait pour dérouter l’âme, qu’elle vacille, l’enlever des griffes du réel, la jeter dans un monde de miroirs corruscants, un crépitement de pierreries, de marbres roses. Les plafonds figurent  des ouvertures vers le ciel, vers d’autres images, où rien ne finit jamais. Une illusion de bonheur qui n’a jamais de fin. Toujours plus de couleurs, de rondeurs, de trompe- l’oeil. Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...

Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", n & b éditions, 1998

Napoli, San Gregorio Armeno

dimanche, 29 avril 2007

Ubu toujours vivant !

A Scampia, une banlieue délabrée de Naples, une troupe de jeunes revisite la célèbre pièce d'Alfred Jarry. Ils y racontent leur vie quotidienne et la guerre des gangs mafieux qui ensanglante la ville, raconte l'écrivain Roberto Saviano dans La Repubblica.

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08:24 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, Ubu, Naples

mercredi, 28 mars 2007

L’instant où tout se concentre

Pulvérisation, éclatement d’images, de mots. Un dragon menaçant  scintille dans les eaux basses du port. La Mergellina encore. Naples se donne ici des airs  d’ île grecque  placide, recroquevillée au milieu de la grande mer. Procida...  Envie de courir, jouer, lever les yeux, les bras au ciel. Je suis incapable de rentrer ce soir, j’ai plutôt envie de traverser la ville, comme Dumas dans son corricolo, virevoltant. Loué une calèche Riviera di Chiaia, et vogue la galère ! J’ai donné au guide tout ce que j’avais, joué les touristes naïfs, je me moque du monde entier, voudrais embrasser l’air que je respire, la mer qui  frémit à côté de moi,  les gens que je croise.  Voilà le Palais Royal, insolent, lugubre, le San Carlo, brillantissime, l’ombre de Stendhal bien sûr, Via Toledo, un concert de lumières, de cris,  chatoiement de feu, enfin la montée vers San Martino.

Là, mon cicérone m’abandonne. J’ai envie de rire, lui dit qu’il peut bien partir. Il trouvera d’autres touristes à ramener  ou  peut-être vit-il là, ou  n’est-il qu’un gnome, ou le diable,  peu importe !

Enfin seul, je laisse mes yeux respirer, se brûler aux  lumières de la ville, du port, des îles. J’aimerais que tout s’arrête, mon bonheur est parfait, c’est l’instant  où  tout se concentre, juste avant le Big Bang.  La  mer frissonne, donne des baisers au vent, au ciel, une langue de feu lèche l’horizon.

Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", éditions n & b, 1998

 

mardi, 27 mars 2007

Riviera di Chiaia

medium_82_new.jpgLe soleil est brûlant à l’extérieur, avec le bruit vermeil de l’été, les ombres longues qui descendent sur la ville, et ce moutonnement de bruit. Je marche seul,  parmi les ombres. Elle est là, souvent, qui me parle dans le dos, guide ma marche. Son souffle léger, comme un murmure de vent, dans un roulis d’étoiles, et ce parfum entêtant. Je sens la douceur de ses mains, suis enveloppé par son être chaud, suivi par son ombre, arpentant les rues. Riviera di Chiaia. De là j’aime à monter sur les hauteurs, passer de la lueur extrême aux plaines de l’ombre. Dans les bassi où le soleil n’arrive jamais. La ville la plus lumineuse d’Europe, la plus brûlante a le goût des cryptes, des catacombes, ce besoin d’un retour quotidien vers les entrailles de la terre, les origines.

Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", éditions n & b, 1998

Photo : Jean-Louis Bec

mercredi, 25 octobre 2006

Jusqu’à ce que jaillisse le plaisir

medium_arum-lily.jpgChaleur humide, couchée nue sur le lit. Caresse des arums, délicats pétales blancs sur ma peau, aurores de plaisir. La pointe recourbée parcourt ma cheville, ma jambe, ma cuisse, coule sur mon ventre lisse où un léger duvet se réveille, titillé par cet effleurement, glisse dans la vallée magique, remonte jusqu’au mamelon, monticule soyeux, puis se pose sur mes lèvres.  Main dans mes cheveux, puis sur tout le corps, rondeurs, velouté turgide, blondeur de l’épiderme, pianotement des doigts sur la peau. Usant de la tige ensuite, entre mes cuisses ouvertes, jusqu’à ce que jaillisse le plaisir.

Raymond Alcovère, Extrait de Fugue baroque, éditions N & B

jeudi, 19 octobre 2006

Positano et les rochers des sirènes

medium_monet.jpgPositano et les rochers des sirènes. C’est ici qu’elles vivaient. De n’avoir pu attirer par leurs chants Ulysse et ses compagnons, elles se sont jetées à la mer de désespoir. Leucosia aux bras blancs a échoué sur la plage de Paestum, Ligeia  la  mélodieuse en Calabre, Parthenope, celle qui est restée vierge, ici. Naples y trouve son origine. 

Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque",  Roman, n & b éditions

mardi, 26 septembre 2006

San Gregorio Armeno

medium_Email0345_1.jpgSan Gregorio Armeno, une sorte de rêve sans fin, brun, couleurs fauves. Les orgues, un clafoutis d’angelots, joufflus, persifleurs, gambadant, musiciens, sonnez buccins et trompettes ! L’oeil mais aussi tout le corps, tout l’être, happés, enveloppés comme par une brise chaude, volutes, arabesques.  Fontaines jaillissantes de dorures, stuc, chatoiements blonds, dorés, douceur capiteuse. Envahie de sensualité, comme un rêve, de l’enfance, que rien ne s’arrête jamais.

Extrait de "Fugue baroque", N & B  éditions.

Peinture de Frédérique Azaïs, petits formats, 2006

lundi, 18 septembre 2006

Riviera di Chiaia

Le soleil est brûlant à l’extérieur, avec le bruit vermeil de l’été, les ombres longues qui descendent sur la ville, et ce moutonnement de bruit. Je marche seul,  parmi les ombres. Elle est là, souvent, qui me parle dans le dos, guide ma marche. Son souffle léger, comme un murmure de vent, dans un roulis d’étoiles, et ce parfum entêtant. Je sens la douceur de ses mains, suis enveloppé par son être chaud, suivi par son ombre, arpentant les rues. Riviera di Chiaia. De là j’aime à monter sur les hauteurs, passer de la lueur extrême aux plaines de l’ombre. Dans les bassi où le soleil n’arrive jamais. La ville la plus lumineuse d’Europe, la plus brûlante a le goût des cryptes, des catacombes, ce besoin d’un retour quotidien vers les entrailles de la terre, les origines.

(Extrait de "Fugue baroque", n & b éditions)

09:31 Publié dans Baroque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fugue baroque, Naples

vendredi, 28 juillet 2006

Procida

medium_01_20Procida.jpgC'est une petite île, juste en face de Naples...

13:41 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : procida, naples, voyages

jeudi, 27 juillet 2006

ô baroque eucharistie de Naples !

medium_napsgregorioarm.2.jpgLe "mange et bois" est un tourbillon de délices dans une coupe de cristal : un pot pourri de parfums et de matières qui affolent papilles de la langue et pupilles de l'oeil. C'est l'art baroque à l'estomac. Confectionné sous vos yeux, selon la chaleur, votre faim, votre soif ou votre caprice du moment : un garçon vêtu de blanc vous offre une palette multicolore, et avec lui vous bâtissez la plus vertigineuse pyramide. Mûres, fraises, pistaches, abricots, amandes écalées, émincées et grillées, jet de cerise liquoreuse, traversin de gâteaux meringués et imbibés de fleurs d'oranger et de cet alcool que distillent les sorcières de Bénévent, la Strega, cerceaux de marrons liquéfiés, le tout piqué de fruits et de légumes précieusement confits, nimbé de crème saupoudrée de chocolat amer qui coule de la coupe sur vos doigts et monte sous votre nez. Mangez et buvez : ô sublime, généreuse, liquide et craquante, brûlante et glacée, mouvante, ô baroque eucharistie de Naples !

Jean-Noël Schifano

San Gregorio Armeno, Naples 

16:05 Publié dans Baroque | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Baroque, Naples, Schifano