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samedi, 19 avril 2008

Y séjourner indéfiniment

1670426603.jpg"Nombre de tableaux sont là pour être regardés, mais les meilleurs sont ceux qui offrent l’espace médiumnique pour qu’on puisse y séjourner indéfiniment."

Guo Xi (peintre chinois du XI è siècle)

Watteau, L'embarquement pour l'île de Cythère

Born to be Wilde

Vient de sortir les Aphorismes d'Oscar Wilde, chez Arléa : Lire ici l'article de Philippe Sollers dans le Nouvel Obs

vendredi, 18 avril 2008

Je crois simplement en l'homme

Je crois simplement en l'homme. Je ne suis pas du tout raciste. Je respecte l'homme européen. Je connais son histoire. Je respecte le peuple français. Je respecte tous les hommes quels qu'ils soient, mais je pense aussi qu'il faut leur faire la leçon et leur dire que l'homme nègre, ça existe et que lui aussi il faut le respecter.

Lire ici sur le blog de Bona Mangangu un entretien avec Aimé Césaire

Temple du sommet

33917015.gifTemple du Sommet, la nuit :

Lever la main et caresser les étoiles.

Mais chut ! baissons la voix :

Ne réveillons pas les habitants du ciel.

Li Po

Peinture de Lambert Savigneux

A propos d'une photo de faux moines tibétains qui a fait le tour du monde

Le canular des soldats chinois prêts à se déguiser en moines tibétains, voir ici

L'orage

739950362.JPG« L'orage est mon domaine et quand le vent se lève mon âme tourbillonne » : Beethoven

Photo : L'Ile Sainte-Marie à Madagascar, août 2007 

jeudi, 17 avril 2008

Execution

929315781.jpgPeinture de Yue Minjun : Execution, 1995, huile sur toile

19:53 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : minjun, peinture, chine

Le vent est ivre

806496800.jpg"En Camargue le vent est ivre. Il trépigne, il tournoie, il perd la tête. Nul obstacle aux dévastations: une terre nue, des eaux pâles et, à l'horizon, toute moutonnante, la mer arrive du large en se hérissant. Tout se plie à la loi du vent: les eaux, le végétal, l'homme, les bêtes. Et la plus puissante de toutes prend à la brise âpre son impétueuse fureur. Là, règne le taureau, bête du vent !"

Henri Bosco, Malicroix

Nicolas de Staël

mercredi, 16 avril 2008

Sur la solitude

Superbe extrait de Malicroix, de Henri Bosco, à lire ici, sur le blog de Bona

Ramener sa fraise

1042483031.jpgD'ici la mi-juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises… si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges cueillis encore verts ressemblant à des tomates, avec à peu près le même goût... Si le seul problème posé était leur fadeur, après tout… Mais le produit qui se brade actuellement entre 2 et 3 euros le kg sur les marchés et dans les grandes surfaces a fait 1 500 km en camion : à 10 tonnes en moyenne par véhicule et 16 000 par an à faire le parcours combien de CO2 etc sont ainsi dégagés ? Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe. Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF-France s'intéresse à cette marée montante pour que soit révélée l'aberration écologique d’une production qui étouffe la fraise française —dont une partie d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques—.

 

Cette agriculture couvre près de 6000 hectares dont une bonne centaine empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux malgré les protestations des écolos. Bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, les fraisiers sont détruits à chaque récolte pour donner des fruits hors saison. Les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver... À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée et la microfaune détruite au bromure de méthyl et de  la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal signé en 1987 sur les gaz attaquant la couche d'ozone ; le second, a base de chlore et d'ammoniaque, est un poison dangereux qui bloque les alvéoles pulmonaires. Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient des ouvriers marocains saisonniers ou sans-papiers, sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers en hiver. Un écolo de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau. Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte au loin engrais, pesticides, fongicides.

 

Ils sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés illégalement, transformant en savane sèche une partie de cette région, d’où l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition.

 

2 000 hectares de forêt ont été rasés. La saison finie, au début de juin, on a 5000 tonnes de plastique emportées par le vent, enfouies n'importe où brûlées sur place... Les ouvriers sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs. Ils ont toutefois le droit de se faire soigner, à leurs frais ! La production et exportation de la fraise hors saison représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture. Quand la région sera ravagée, elle sera transférée au Maroc où les industriels espagnols commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...

Par Claude-Marie Vadrot  (Politis)

Photo : Gildas Pasquet

"Au revoir Seigneur, nous allons à Bodie"

197807624.jpgPhoto d'Eddie Bonesire, voir ici

Plus d'info ici, sur Bodie

mardi, 15 avril 2008

La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe

179419136.jpgElle se lève tôt le lendemain matin, ouvre la fenêtre. L’air, étonnamment doux, palpite au dessus des toits. L’ombre est grise encore. Une trouée dans le ciel orgeat, derrière Saint-Sauveur, plus ocre et violente au fil des minutes. Des vols de moineaux décrochent des toits avant de plonger dans les rues vides. Sa vie commence. Elle a dix-huit ans, mais avec le calme en plus. Elle ira posément dans la direction fixée, une certaine forme de doute n’a plus sa place. Gaétan dort tranquillement. Ses affaires, posées sur une chaise, sont animées d’une vie propre. Elle déborde d’un amour absolu envers lui, un amour qui ne remet pas en cause sa liberté. Le plus improbable est arrivé, il en est ainsi depuis les origines de l’univers. La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe.

Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", n & b éditions, mai 2007

Tableau de Frédérique Azaïs-Ferri 

Les photos d'Eddie Bonesire

917137336.jpg"La photographie doit être silencieuse. Ce n'est pas une question de discrétion, mais de musique."

Roland Barthes

 

Voir ici le site d'Eddie Bonesire

02:55 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, eddie bonesire

dimanche, 13 avril 2008

N'ayez point pitié

651199966.jpgFumez marais

les images rupestres de l'inconnu
vers moi détournent le silencieux crépuscule
de leur rire

Fumez ô marais cœur d'oursin
les étoiles mortes apaisées par des mains merveilleuses
jaillissent
de la pulpe de mes yeux
Fumez fumez
l'obscurité fragile de ma voix craque de cités
flamboyantes.
et la pureté irrésistible de ma main appelle
de loin de très loin du patrimoine héréditaire
le zèle victorieux de l'acide dans la chair
de la vie - marais -

telle une vipère née de la force blonde de l'éblouissement.

Aimé Césaire

Frédérique Azaïs-Ferri : Passion de mai

samedi, 12 avril 2008

J'ai toujours rêvé d'être un gangster

1564921845.jpgUn film très drôle, décalé, loufoque et intelligent !

Voici le point de vue du réalisateur : Après Janis et John, Samuel Benchetrit a eu du mal à se remettre à écrire pour le cinéma. La sortie avait été trop pénible à vivre pour lui. "J'avais envie de me concentrer sur la littérature et le théâtre", avoue-t-il. "Et puis, le cinéma est revenu de lui-même, organiquement. Je me suis lancé sur un projet assez gros avec Roberto Benigni. Mais celui-ci n'était pas libre avant un an. J'ai alors décidé de travailler à un film intime avec peu de moyens. Un film populaire mais avec une ambition artistique et technique. Comme on en faisait dans l'Italie des années 60. Je voyais beaucoup de ce genre de films avec mon fils. Le Pigeon, Le Fanfaron, Les Monstres... Je ne veux pas paraître prétentieux en disant que je voulais faire ces films-là, qui sont des grands films, mais c'était leurs esprits qui m'inspiraient. J'avais un besoin énorme de liberté. Le même que celui que j'avais connu au théâtre avec "Moins 2". J'avais très peu d'argent pour faire cette pièce, pas de décor et juste deux comédiens, et j'ai aimé la paix qu'on m'a foutue pendant les répétitions ! J'ai donc eu envie de faire un film dans ce sens, en sachant bien sûr que le cinéma coûte toujours plus cher, mais je voulais voir si j'en étais capable, un peu comme on élève un enfant. Le genre : là on a du fric, mais si on n'en a plus, sois content quand même !"

Sur la photo : Anna Mouglalis

Voir la bande-annonce ici

La création

763878524.JPGDelbar Shahbaz

delbar_shahbaz@yahoo.com

 

vendredi, 11 avril 2008

La création du monde

1656253828.JPG622335828.JPG Delbar Shalbaz, peintre iranienne, née en 1978 à Téhéran, a exposé de nombreuses fois dans son pays, et gagné de nombreux prix, notamment en 2007 celui des peintres contemporains influencés par la culture perse et celui des femmes peintres de son pays. Contact : delbar_shahbaz@yahoo.com

Delbar Shalbaz

les deux oeuvres : size 90-90 mixmedia   title: the creation of the world

jeudi, 10 avril 2008

La flambée mondiale des prix des céréales fait basculer de nombreux pays pauvres dans la faim et la révolte.

Lire ici

La Société du spectacle, version théâtre

255825953.JPGMettre en scène, au théâtre, l'oeuvre de Guy Debord, c'est le pari réussi par cette compagnie, au théâtre du Hangar, jusqu'au 12 avril, à Montpellier, courez-y vite !

NOUS TOURNONS EN ROND DANS LA NUIT ET NOUS SOMMES DEVORES PAR LE FEU  (HURLEMENTS EN FAVEUR DE GUY DEBORD)

Pièce pamphlétaire pour trois films et sept acteurs
d’après l’œuvre critique et cinématographique de
Guy Debord 
                                               
Conception, réalisation et mise en scène : David Ayala

avec :  Sophie Affholder, Jean-Claude Bonnifait, Diane Calma, Roger Cornillac, Christophe Labas-Lafite, Alexandre Morand, Véronique Ruggia.

Coréalisation des films et montage : Julie Simonney
assistanat : Edith Félix
lumières :  Mathias Roche
son : Laurent Sassi
costumes : Gabrielle Mutel
régie générale : Frédéric Bellet
Administration de production : Sylvia Mammano

Extrait du texte :


C’est la première fois, dans l’Europe contemporaine, qu’aucun parti ou fragment de parti n’essaie plus de seulement prétendre qu’il tenterait de changer quelque chose d’important. La marchandise ne peut plus être critiquée par personne : ni en tant que système général, ni même en tant que cette pacotille déterminée qu’il aura convenu aux chefs d’entreprises de mettre pour l’instant sur le marché.

Partout où règne le spectacle, les seules forces organisées sont celles qui veulent le spectacle. Aucune ne peut donc plus être ennemie de ce qui existe, ni transgresser l’omertà qui concerne tout. On en a fini avec cette inquiétante conception, qui avait dominé durant plus de deux cents ans, selon laquelle une société pouvait être critiquable et transformable, réformée ou révolutionnée. Et cela n’a pas été obtenu par l’apparition d’arguments nouveaux, mais tout simplement parce que les arguments sont devenus inutiles. À ce résultat, on mesurera, plutôt que le bonheur général, la force redoutable des réseaux de la tyrannie.

Jamais censure n’a été plus parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle. Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence. Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien.

Guy Debord, Commentaires sur la Société du spectacle, 1988

photo de Gildas Pasquet

mercredi, 09 avril 2008

Il faut sauver le point-virgule !

Mobilisons-nous !