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lundi, 21 novembre 2005

A demi-mot

Les vérités qui nous importent le plus s'offrent toujours à demi-mot

Balthasar Gracian

17:50 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 17 novembre 2005

Une atmosphère chaude, toute en vapeur

Une brune de 15 ans, une brune au quinzième degré. Le visage est plein de sable, de jaunisse et de confiture. Longue, longue, longue fille. Deux jambes avec un nez dessus et un sexe entre. Les cheveux par-dessus le marché. Frais dans ce visage d'épine-vinette, il y a des yeux d'érable. L'aiguillon, c'est la langue, et les bœufs les joues. Le front maigre et rectangulaire d'un corbeau. Au second plan, comme deux lunes rousses, les seins.
Corne c'est peut-être la plus sympathique, mais à coup sûr la plus grasse. Elle a de pleines mains de graisse et les joues roulées dans le suif. Elle a dix-sept ans et son ventre neuf mois de plus. Je ne veux pas dire qu'elle est grosse, mais grasse. Les mots en asse fournissent des rimes très sensuelles, des rimes qui forniquent. Ça sent la vache, l'anus et Madame Butterfly. Autour de la scène, une atmosphère chaude, toute en vapeur, une de ces atmosphères qui bouchent les oreilles et crèvent les yeux. Corne, corne de mélancolie.

Extrait de Choléra (1923), Joseph Delteil, Œuvres complètes (Grasset), page 115

13:13 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 10 novembre 2005

Ne s'use pas

Les gens qui se disent blasés n'ont jamais rien éprouvé : la sensibilité ne s'use pas.
(Jules Renard, Journal, 28 décembre 1896)

09:04 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 09 novembre 2005

Noël approche, voici quelques papillotes

 Ce que je reproche aux journaux, c'est de nous faire faire attention tous les jours à des choses insignifiantes, tandis que nous lisons trois ou quatre fois dans notre vie les livres où il y a des choses essentielles.
(Proust, Du côté de chez Swann)

Je me moque de savoir beaucoup de choses : je veux savoir des choses que j'aime.
(Jules Renard, Journal, 22 décembre 1893)

Cette jolie idée de Saint-Pol-Roux que les arbres échangent des oiseaux comme des paroles.
(Jules Renard, Journal, 7 mai 1894)

Je cite l'exemple de Pascal qui combattait ses maux de tête avec des problèmes de géométrie.
- Moi, dit Tristan Bernard, je combattais la géométrie en feignant d'avoir des maux de tête.
(Jules Renard, Journal, 17 juillet 1894)

Écrire, c'est une façon de parler sans être interrompu.
(Jules Renard, Journal, 13 avril 1895),

Je sais pourquoi je déteste le dimanche : c'est parce que des gens occupés à rien, se permettent d'être oisifs comme moi.
(Jules Renard, Journal, 29 juin 1895)

Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature.
(Jules Renard, Journal, 18 janvier 1896)

15:50 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (2)

Le style et la pensée

Qu'importe ce que je fais ! Demandez-moi ce que je pense.
Jules Renard, Journal (12 avril 1890)


Le style, c'est l'oubli de tous les styles.
idem (7 avril 1891)

12:25 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 08 novembre 2005

Presque remplacer Dieu

« Décider de ne pas être un salopard permet de se sentir plutôt bien... Ca pourrait presque remplacer Dieu. »
[ Ernest Hemingway ]
- Le soleil se lève aussi

08:58 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

Suspendre l’activité de son imagination

« La lâcheté est presque toujours due à la simple incapacité de suspendre l’activité de son imagination. »
[ Ernest Hemingway ]
- Men at war

08:56 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 03 novembre 2005

Conseils

Conseils: Ne respirez pas sans avoir, au préalable, fait bouillir votre air.
(Erik Satie, Écrits réunis par Ornella Volta, Éditions Champ Libre, 1981, p. 31)
 

15:21 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 02 novembre 2005

Quel diable d'homme !

Quel diable d'homme, et qu'il est contrariant ! il dit du bien de tout le monde !
Beaumarchais, Le mariage de Figaro (préface)

15:29 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

Ô bizarre suite d’événements !

" Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir, je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices ! orateur selon le danger ; poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées, j’ai tout vu, tout fait, tout usé. "

Figaro, scène 3 de l’acte V du Mariage de Figaro de Beaumarchais.

07:55 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 01 novembre 2005

Un point miraculeux du temps

La tempête passée venait des fureurs de l'automne. Et déjà cependant l'automne tombait sous l'horizon astral. C'était donc un moment d'extrême équilibre entre les saisons, un point miraculeux du temps où le monde s'était posé sur une crête pure.

Henri Bosco, Malicroix

11:09 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (4)

lundi, 31 octobre 2005

Une large vague qui la suivait

Sa chevelure, poudrée d'un sable violet, et réunie en forme de tour selon la mode des vierges chananéennes, la faisait paraître plus grande. Des tresses de perles attachées à ses tempes descendaient jusqu'aux coins de sa bouche, rose comme une grenade entrouverte. Il y avait sur sa poitrine un assemblage de pierres lumineuses, imitant par leur bigarrure les écailles d'une murène. Ses bras, garnis de diamants, sortaient nus de sa tunique sans manches, étoilée de fleurs rouges sur un fond tout noir. Elle portait entre les chevilles une chaînette d'or pour régler sa marche, et son grand manteau de pourpre sombre, taillé dans une étoffe inconnue, traînait derrière elle, faisant à chacun de ses pas comme une large vague qui la suivait.

Gustave Flaubert, Salammbô

22:15 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 24 octobre 2005

Danser et rêver en même temps

L'enfance cette époque divine où l'on peut entrer dans la peau d'un personnage imaginaire, être son propre héros, danser et rêver en même temps.

Chesterton

13:47 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 23 octobre 2005

Bien

Se trouver bien comme on se trouve mal

Georges Perros

15:26 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (3)

samedi, 22 octobre 2005

Le principe unique

Augmenter les désirs jusqu'à l'insoutenable tout en rendant leur réalisation de plus en plus inaccessible, tel était le principe unique sur lequel reposait la société occidentale.

Michel Houellebecq, La possibilité d'une île

04:35 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (9)

vendredi, 21 octobre 2005

Les adversaires de la liberté

Il est amusant de constater que ce sont toujours les adversaires de la liberté qui se trouvent, à un moment ou à un autre, en avoir le plus besoin.

Michel Houellebecq, La possibilité d'une île

21:56 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (2)

Une synthèse partielle

Le moi est la synthèse de nos échecs ; mais ce n'est qu'une synthèse partielle. Craignez ma parole

Michel Houellebecq, La possibilité d'une île

10:42 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (18)

mercredi, 19 octobre 2005

Par peur

Je suis sûre que ce n'est pas par avidité de posséder que les enfants ne peuvent pas se séparer des choses, c'est par peur. Ils éprouvent une terreur quasi animale lorsqu'une chose qui faisait encore partie d'eux se trouve tout à coup ailleurs, quand l'endroit où elle se trouvait est, tout à coup, vide. Eux-mêmes ne savent plus où est leur place.
(Peter Handke, La courte lettre pour un long adieu)

(Peter Handke, La courte lettre pour un long adieu)

17:09 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

Pur cliquetis de syllabes

Nul ne peut estimer connaître la vie s'il n'a pas appris à prendre pour un pur cliquetis de syllabes les offres de service qui lui sont faites, les plus spontanées, solennelles et répétées qu'elles puissent être.
(Leopardi, Pensées, trad. Joël Gayraud, p.49, Éd. Allia, 1994)

15:36 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)

Savoir

Savoir ne permet pas toujours d'empêcher, mais du moins les choses que nous savons, nous les tenons, sinon entre nos mains, du moins dans notre pensée où nous les disposons à notre gré, ce qui nous donne l'illusion d'une sorte de pouvoir sur elles.

Marcel Proust

14:48 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)