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jeudi, 17 novembre 2005

Une atmosphère chaude, toute en vapeur

Une brune de 15 ans, une brune au quinzième degré. Le visage est plein de sable, de jaunisse et de confiture. Longue, longue, longue fille. Deux jambes avec un nez dessus et un sexe entre. Les cheveux par-dessus le marché. Frais dans ce visage d'épine-vinette, il y a des yeux d'érable. L'aiguillon, c'est la langue, et les bœufs les joues. Le front maigre et rectangulaire d'un corbeau. Au second plan, comme deux lunes rousses, les seins.
Corne c'est peut-être la plus sympathique, mais à coup sûr la plus grasse. Elle a de pleines mains de graisse et les joues roulées dans le suif. Elle a dix-sept ans et son ventre neuf mois de plus. Je ne veux pas dire qu'elle est grosse, mais grasse. Les mots en asse fournissent des rimes très sensuelles, des rimes qui forniquent. Ça sent la vache, l'anus et Madame Butterfly. Autour de la scène, une atmosphère chaude, toute en vapeur, une de ces atmosphères qui bouchent les oreilles et crèvent les yeux. Corne, corne de mélancolie.

Extrait de Choléra (1923), Joseph Delteil, Œuvres complètes (Grasset), page 115

13:13 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

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