mardi, 30 août 2016
Pablo Picasso. "Woman's face". 1928
11:43 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pablo picasso
Jarrad Seng
08:17 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 28 août 2016
Gorille, photo de Meys Sébastien
19:39 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : meys sébastien
samedi, 27 août 2016
Voile léger (Gina Lollobridgida)
17:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gina lollobridgida
vendredi, 26 août 2016
Un peu de calme
19:17 Publié dans humour, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
Bivouac
Robert Doisneau, 1958
19:14 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert doisneau
Clavier bien tempéré
19:12 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : clavier
mardi, 23 août 2016
Le monologue de Novalis
"Il y a quelque chose de drôle, à vrai dire, dans le fait de parler et d'écrire ; une juste conversation est un pur jeu de mots. L'erreur risible et toujours étonnante, c'est que les gens s'imaginent et croient parler en fonction des choses. Mais le propre du langage, à savoir qu'il est tout uniment occupé que de soi-même, tous l'ignorent. C'est pourquoi le langage est un si merveilleux et fécond mystère : que quelqu'un parle tout simplement pour parler, c'est justement alors qu'il exprime les plus originales et les plus magnifiques vérités. Mais qu'il veuille parler de quelque chose de précis, voilà alors le langage et son jeu qui lui font dire les pires absurdités, et les plus ridicules. C'est bien aussi ce qui nourrit la haine que tant de gens sérieux ont du langage. Ils remarquent sa pétulante espièglerie ; mais ce qu'ils ne remarquent pas, c'est que le bavardage négligé est justement le côté infiniment sérieux de la langue. Si seulement on pouvait faire comprendre aux gens qu'il en va, du langage, comme des formules mathématiques : elles constituent un monde en soi, pour elles seules ; elles jouent entre elles exclusivement, n'expriment rien si ce n'est leur propre nature merveilleuse, ce qui justement fait qu'elles sont si expressives, que justement en elles se reflète le jeu étrange des rapports entre les choses. Membres de la nature, c'est par leur liberté qu'elles sont, et c'est seulement par leurs libres mouvements que s'exprime l'âme du monde, en en faisant tout ensemble une mesure délicate et le plan architecturale des choses. De même en va-t-il également du langage : seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit musical; - seul celui qui l'entend dans sa nature intérieure et saisit en soi son mouvement intime et subtil pour, d'après lui, commander à sa plume ou à sa langue et les laisser aller : oui, celui-là seul est prophète. Tandis que celui qui en possède bien la science savante, mais manque par contre et de l'oreille et du sentiment requis pour écrire des vérités comme celles-ci, la langue se moquera de lui et il sera la risée des hommes tout comme Cassandre pour les Troyens.
Mais si je pense avoir, par ceci, précisé de la façon la plus claire l'essence même et la fonction de la poésie, je sais aussi que pas un homme ne le saurait comprendre et que, l'ayant voulu dire, j'ai dit quelque chose de tout à fait stupide, d'où toute poésie est exclue. Pourtant s'il a fallu que je parle ? si, pressé de parler par la parole même, j'avais en moi ce signe de l'intervention et de l'action du langage ? et si ma volonté n'avait aucunement voulu ce qu'il a fallu que je dise? Alors il se pourrait bien que ce fût là, à mon insu, de la poésie, et qu'un mystère de la langue eût été rendu intelligible... Et aussi, donc, que je fusse un écrivain de vocation, puisqu'il n'est d'écrivain qu'habité par la langue, puisque l'écrivain né n'est seulement qu'un inspiré du verbe!"
Novalis
Photo de Inge Morath
17:47 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inge morath, novalis
Langage
« Nous sommes vraiment les animaux lourds et laboureurs de notre langage qui nous possède d'une façon beaucoup plus fine, beaucoup plus virevoltante, beaucoup plus explosive que nous nous permettons de le penser ».
Philippe Sollers
05:43 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langage, philippe sollers
vendredi, 12 août 2016
Au présent...
09:05 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 août 2016
Édouard Manet
17:26 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard manet
dimanche, 07 août 2016
Sur le bateau vers Naples, par Pozzuoli, Gaète, Cumes
Sur le bateau vers Naples, par Pozzuoli, Gaète, Cumes, traversée de l’antiquité... La route tournoie et s’enroule comme un serpent, avant de se lover dans le chaudron. Voitures, bruits, odeurs, fournaise, pantomimes, vitesse. Jamais je n’ai senti une telle envie de vivre dans les regards, les gestes des gens, cette passion, l’insouciance. La saison du San Carlo n’est pas commencée. La Galleria Umberto I, voûte tournante, en forme de croix, monde à l’intérieur du monde. Pâtisserie Scaturchio, face à San Domenico, délires sucrés, florilège de saveurs, meringues neigeuses, icebergs de sucre, mûres pulpeuses et boursouflées, fraises fondantes acidulées, pistaches croquantes, abricots blonds veloutés, melons confits, fines lamelles d’amandes, fleurs d’oranger aux saveurs aériennes, marrons glacés...
Spaccanapoli. Merveilles du baroque, les escaliers de San Felice, le bien nommé. À l’image de la ville, vastes, ronds comme des coquilles, tournoyants, espace perdu mais peu importe, beauté, rondeurs, plaisir... Les églises ressemblent à des bonbonnières, des biscuits, écrins parfumés, bariolés, lardés de marbre, de stucs, blancs, écrus, roses, verts, pendeloques, niches, tableaux, gris-gris, tout est fait pour que l’esprit chavire, se perde. Ici les plus belles choses sont cachées, les napolitains préfèrent les garder pour eux. Souvent rien ne signale l’entrée d’une cour superbe, d’un escalier virevoltant, d’une église étincelante. Sans doute un des secrets du bonheur, vivre caché...
Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, éditions n&b, 1998
Photo : Josef Koudelka, Naples, 1979
21:18 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : josef koudelka, fugue baroque
vendredi, 05 août 2016
Écrire, c’est disparaître
Écrire, c’est disparaître. Personne — à moins de remonter jusqu’au prophète Élie ou jusqu’à Empédocle — n’a disparu comme Isidore Ducasse. Mort inconnu à vingt-quatre ans, sa brève existence est un impérieux défi à la finitude ; il n’en surnage, seules traces avec l’embarras universel, que deux livres aussi étranges qu’apparemment incompatibles : les Chants de Maldoror et Poésies. [...]
François Meyronnis
20:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
Fernando Pessoa, 1928
20:06 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernando pessoa
Karen Blixen
20:02 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : karen blixen
jeudi, 04 août 2016
M...
"La vie est un mouvement inégal, irrégulier et multiforme."
Montaigne
20:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ne réveillons pas les habitants du ciel
Temple du Sommet, la nuit :
Lever la main et caresser les étoiles.
Mais chut ! baissons la voix :
Ne réveillons pas les habitants du ciel.
Li Po
Photo de Andrei Apostol
20:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 03 août 2016
De grands arbres Cézanne
Puis, après Marseille, j'ai essayé de faire du stop à travers la Provence, près d'Aix, où Cézanne a peint, ai fini par marcher pendant 30 kilomètres, mais ça valait le coup... me suis assis sur la pente des collines et j'ai fait des esquisses au crayon du pays de Cézanne, toits rouges rouille poussiéreux, collines bleues, pierres blanches, champs verts, n'a pas changé pendant toutes ces années... des fermes mauves et beiges dans de paisibles vallées fertiles de fermiers, rustiques, avec tuiles des toits d'un rose poudré délavé, une douceur verdâtre et grise, les voix de filles, des meules de foin grises, un jardin crayeux fertilisé de crottin de cheval, un cerisier blanc en fleurs (avril), un coq chantant doucement au milieu du jour, de grands arbres Cézanne dans le fond... etc.
Jack Kerouac, lettre à Ed White, 28 avril 1957
20:59 | Lien permanent | Commentaires (0)