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vendredi, 16 mai 2008

Toute la nuit...

1967033089.jpgToute la nuit nous avons ramé jusqu’au large

Aux mains du vent

Et rapatrié de la panse intime de la mer des cercueils mayas

Gravés en idéogrammes

 

Sur le sable

Nous avons recompté

Les syllabes

Plus jaunes que la rouille

 

Au moment de dire le nom

Des bourreaux ont surgi

Et s’avancent vers nous

L’ennemi qu’on n’attendait pas commence par effacer le verbe signe de notre identité

Peine perdue de tout un siècle 

Où l’amertume nous abat dans un vertige inouï

 

Nous avons fui dans le ravin avec des serpents

Malgré les nuits tumultueuses

Nous nous sommes endormis transis

Blottis les uns contre les autres comme des chimpanzés.

 

Aucun ne s’éveilla

Personne ne s’intéressa à nous

Seul dieu nous veillait

 

Nous avons perdu notre langue

Mais nous ne capitulerons pas,

Nous résisterons en rêvant d’autres mondes possibles

Les serpents et les bêtes affolées seront nos alliés.

 

Sandy Bel, poète amérindienne

Contact 

Peinture de Annie Caizergues 

Commentaires

Ce poème est tout à fait universel.

Écrit par : aliscan | vendredi, 16 mai 2008

Et superbe !

Écrit par : Ray | vendredi, 16 mai 2008

how lucky you are to say "we" , sandy , I ve got to find my way back to the lost language alone ! or maybe I just think so !

Écrit par : lam | mardi, 20 mai 2008

Les commentaires sont fermés.