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mardi, 09 janvier 2007

Sollers et l'Ars Magna

Signalé par le toujours vigilant Viktor Kirtov, le dernier numéro de la revue Ironie, lisible ici, propose une contribution assez fouillée sur l'alchimie dans les romans de Philippe Sollers. Avec notamment, à propos de "Une vie divine" qui met en scène M.N. : Monsieur Nietzsche, ceci :

"Empédocle enseignait encore que toute vie était due au mouvement né de la tension entre les deux forces bipolaires de l’amour et de la haine.
On songe ici à M. N., M. (AIME), N. (HAINE) !
Les lettres M et N sont les deux lettres centrales de notre alphabet. Elles viennent respectivement à la 13e place pour M (Arcane 13 du tarot : La Mort, la métamorphose, la mutation) et à la 14e place pour N (Arcane 14 du tarot : La Tempérance, l’équilibre, le juste milieu). Pour « aime » la mort, pour « haine » la tempérance. Avant le M, il y 12 lettres, après le N, il y en a également 12. Le bel équilibre entre le haut et le bas de l’alphabet."

Commentaires

Tout à fait ravie qu'un blog de la qualité du votre parle de l'alchimie. Merci . Ariaga.

Écrit par : ariaga | mardi, 09 janvier 2007

Je vais vous lire !

Écrit par : Ray | mardi, 09 janvier 2007

Votre commentaire, Ray, me rappelle un petit texte que j'avais écrit sur une certaine philosophie jusqu'à "l'hommage" à la lettre M. Je me permets de vous le livrer de ces jeux de mots et de noms...

"Digressions nominalistes

- La querelle des Universaux fut longtemps, à partir du XIIème siècle, une dominante de la problématique en philosophie. Ainsi, notre entendement découvrirait-il, par les individualités du monde extérieur, le fondement à toute généralisation, à moins que les mots, abstractions des idées générales (nominalisme), ne fussent, seuls, à la base de cette réalité...

Ainsi, également, en va-t-il de l'Etre ou de ne pas être, du Je pense donc je suis (qui oserait le contester ?), et du raisonné dérèglement poétique de tous les sens (Rimbaud) quand on a tendance à oublier le raisonné pour ne s'attacher qu'au dérèglement dans tous les sens !

En fait, la Vérité n'est jamais que ce que l'on veut en croire.

Il est vrai que la réalité n'est jamais simple ; les questions resteront toujours posées et il faut bien le dire, l'homme qui acquiert la connaissance sait, plus que tout autre, qu'il ne sait pas.

C'est la raison pour laquelle la Science ne progressera jamais qu'avec des "si", la Politique avec des "P", la Religion avec de grands airs, et la Culture avec...

Restons simplistes, quand on a tendance, en général, à ne pas faire simple pour mieux se perdre dans le compliqué. Ceci est une parenthèse.

Tous, nous attendions mieux de tout cela. Alors, la CULTURE ?

Sommes-nous condamnés à une androgynie future ou simplement retrouvée (1) pour nous rassembler, refaire l'Entité parfaite, la sphère bien-pensante et bienheureuse ? Ou, ligotés, prisonniers de notre morale (élastique) et de nos habitudes (scolastiques), allons-nous errer, encore et toujours , à la recherche d'un paradis perdu ?

Ou peut-être encore, le paradigme de la "faute", le péché originel, nous anéantira-t-il dans l'anathème d'un jaillissement apocalyptique ?

Dès lors, nous en retournerons-nous, de cette désintégration, à l'abstraction pure et simple : celle de l'Homme qui avait effectivement bel et bien existé, mais dont le passage fugace n'a laissé qu'une rose : celle des mots avec l' "M" des mots de l'amour, et de la pensée..

Pensée, il faut bien le dire, avec un petit "p" , les belles choses étant modestes en ce monde... paradoxal.

Il faut croire que la modestie, pour une fois, ne fut peut-être pas aussi jolie qu'on voulût bien l'avoir rêvée

C'est pourquoi le peu, le "pftt" de l'existence s'en ira... comme il s'en était venu ! "


Ce qu'il est amusant de constater, c'est combien cette lettre M ns inspire à tous la même symbolique de l'amour.

Pour en revenir à Empédocle, en fait il avait avant les déductions de nos physiciens, démontré cet antagonisme contradictoire "amour-haine" pour tte chose en ce monde avec phases créatrices à la limite de chaque changement. Aujourd'hui la physique des particules donne

- antagonisme
- hétérogénéité
- homogénéité
- actualisation
- potentialisation

et de nouveau antagonisme etc.... avec le même corollaire.

Pardon pour ce comment un peu long, mais les présocratiques avaient compris bien de choses qui correspondent à nos conclusions d'aujourd'hui. Et votre note est très évocatrice !

Écrit par : endora | mardi, 09 janvier 2007

Ce qui a été bien résumé par qui vous savez : "l'Être est et le Non-Être n'est pas", le reste est littérature...

Écrit par : Ray | mardi, 09 janvier 2007

Sauf que le grand Parménide est enchaîné, comme dit Chestov : il n'est pas allé assez loin... Salut et bonne année, Ray !

Écrit par : Alina | mardi, 09 janvier 2007

Et qu'est-ce que la littérature ? Ce qui est.
Ceci dit, le grand Parménide est enchaîné, comme dit Chestov : pas allé assez loin...
Salut et bonne année, Ray !

Écrit par : Alina | mardi, 09 janvier 2007

bon, alors allons-y pour 3... un commentaire qui ne part pas, je recommence, et le voici avec le deuxième... Ce que j'aime chez les présocratiques c'est leurs jeux avec les éléments, Parménide a l'air, Héraclite l'eau, il faut les marier, ces deux-là...

Écrit par : Alina | mardi, 09 janvier 2007

Sauf aussi que Parménide et les Eléates, un peu carrés, partant du "fait" que tt ce qui n'est pas l'être n'est pas, ne conçoivent aucunement l'air, ils nient l'évidence du sensible et des sensations. Héraclite, lui, est au feu ! Le feu ds un mouvement ascendant ou descendant, créateur de ts les phénomènes physiques.

Enfin, c'est Démocrite et les atomistes qui réconcilieront physiciens (Héraclite et les Ioniens) et métaphysiciens (Parménide, les Italiens) en prenant en compte les deux thèses, le non-être (le vide) et l'être (les atomes). On arrivera ainsi à Empédocle, cité par Ray, qui lui, avec Anaxagore, penseront le mouvement et la pluralité, pour préparer enfin le cadre où notre Socrate recentrera la philosophie sur une reflexion éthique de l'homme.

Et je pense aussi que la littérature "est" parce qu'elle existe à part entière, qu'elle fait l'être, qu'elle le modèle - le cisèle - et que l'être n'est ce qu'il est que par ce qu'il fait de lui-même, qu'il peut être assoiffé de littérature ou d'art, de poésie autant que d'air et d'eau.

Écrit par : endora | mardi, 09 janvier 2007

Oui Endora, Héraclite est au feu... et à l'eau, lorsqu'il se penche sur le fleuve, et Parménide, qui croit aussi au feu, s'envolant sur ses cavales, s'envoie en l'air avec la déesse et ses jeunes filles... Empédocle le conciliateur avançant dans les gazons, ou les ports (traduction du blogueur Constantin Copronyme) fendus d'Aphrodite... Ces gens sont des poètes, et ce que je veux dire par "la littérature est ce qui est", c'est que le monde est un poème ou il n'est rien.

Écrit par : Alina | mardi, 09 janvier 2007

Merci Alina, je n'avais, en effet, pas pris en compte le fait que Parménide, en dehors de ses théories métaphysique, avait le feu aux fesses lorsqu'il s'agissait, comme vs le dites, de s'envoyer en l'air...

Écrit par : endora | mardi, 09 janvier 2007

question de sensibilité, Endora... vous parliez très justement d'évidence du sensible, je dirais "les vits dansent du sensible", pour faire un jeu de mots à la Ray, ou du moins à la bordelaise, puisque c'est là-bas une plaisanterie fameuse aux Capucins (c'est un marché). Avec mon meilleur sourire !

Écrit par : Alina | mercredi, 10 janvier 2007

Oui bonne année Alina, et en fait j'ai le plus grand respect pour la littérature (en fait je ne connais rien d'autre !)

Écrit par : Ray | mercredi, 10 janvier 2007

Et promis, plus de jeux de mots à l'arrêt !

Écrit par : Ray | mercredi, 10 janvier 2007

Les mousquetaires (hum...) sont inspirés ! Il n'en demeure pas moins l'intérêt de cette image du livre de l'alphabet, ouvert sur les plages de l'Amour et de la Haine...

Le monde est un poème inachevé. Elie Wiesel

Écrit par : endora | mercredi, 10 janvier 2007

l'art et la poésie sont là justement pour le parachever !

Écrit par : Ray | mercredi, 10 janvier 2007

"Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut : & ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. " La Table d'Emeraude

Écrit par : fuligineuse | mercredi, 10 janvier 2007

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