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mercredi, 15 novembre 2006

Une question d'honneur

medium_normal_leon.2.jpgUne question d’honneur est le onzième roman de Donna Leon, de la série des enquêtes du Commissaire Brunetti. Tous ont pour cadre Venise. De part sa topographie si particulière, la Sérénissime est moins sujette au crime que les autres villes, l’entrelacs des ruelles et des canaux fait qu’il est difficile de s’en échapper ; n'y vivent plus que cinquante ou soixante mille habitants qui se connaissent pour la plupart; en clair tout le monde observe tout le monde ou est susceptible de le faire, ce qui décourage les vocations ! Rien n’est plus faux, nous dit Donna Leon, derrière les portes des palais, comme partout, le crime fleurit. La romancière est américaine, vit à Venise depuis très longtemps et décrit une autre ville cachée sous la première, ses secrets, ses mystères. Ce à travers un personnage atypique, le commissaire Brunetti, une sorte de Maigret, bourru, massif, opiniâtre, qui louvoie dans ce magma, sans cesse en train de confronter son éthique à la complexité du monde et à ses forces obscures.  Un terrien, amateur de cuisine et de vin blanc, marié à une professeur de littérature spécialiste de Henry James, avec deux adolescents à la maison, et lui-même passionné de Thucydide. Il se fie à son instinct, mais aussi à sa connaissance de la ville, de ses familles, de ses codes, de son histoire, pour en déjouer les affaires les plus troubles, les plus sordides. Une question d’honneur nous plonge dans le monde interlope des marchands d’art dont certains ont acquis des fortunes considérables en pillant de riches juifs prêts à tout pour fuir le nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Cette enquête comme d'habitude est remarquablement ficelée, et le regard sur Venise (d'où les touristes sont étrangement absents, sinon comme une gêne pour les vénitiens, ce qui ne manque pas de charme), inhabituel et décalé, est assez réussi. Et l'atmosphère de la ville est bien là, à la fois liquide et sensuelle, glauque et lumineuse.

(La plupart des enquêtes du commissaire Brunetti sont disponibles en "poche" dans la collection points policiers)

Voir aussi ce site consacré à Donna Leon

Commentaires

Salut, Ray ! Ça roule ?

Écrit par : Eric Dejaeger | mercredi, 15 novembre 2006

Salut Eric, et toi, tu te fais rare !

Écrit par : Ray | mercredi, 15 novembre 2006

"...marchands d'art dont certains ont acquis des fortunes considérables en pillant de riches juifs prêts à tout pour fuir le nazisme pendant la seconde guerre mondiale."
Je ne retiendrai que cette phrase dans la présentation du bouquin. Qui domine le marché juteux de l'art?
-où l'escroquerie la plus vile sous-tend chaque acte de vente
-où un bataillon de "critiques d'art" nourrissent de leurs "arguments esthétiques" de vastes réseaux de pillards qui font d'une peinture aborigène austalienne ou une sculpture inuit toutes acquises contre un bout de pain rassis des oeuvres vendues à prix d'or
-où un réseau bien organisé d'intermédiaires limite maffieux (famiglia) dont les charges sont héréditaires se sert au passage en faisant monter les enchères au point de l'absurdité...
Qui domine ce marché depuis des décennies où l'argent sale se recycle?
Je suis ulcéré de voir des pillards présentés en pillés.
Les dindons de la farce ce sont ces nouveaux riches (investisseurs qu'ils en disent) qui veulent donner un semblant d'or à leur argent, que ça fasse plaqué or (ou planqué or?).
Chaque plume colporte un mensonge, un mythe qui s'instille à l'insu du lecteur dans le tréfonds de son âme.
Et là, c'est bien le cas.

Écrit par : marcel | mercredi, 15 novembre 2006

"Chaque plume colporte un mensonge, un mythe qui s'instille à l'insu du lecteur dans le tréfonds de son âme." : voilà qui est parlé d'or Marcel !
Salut Eric, oui, tout baigne !

Écrit par : Ray | mercredi, 15 novembre 2006

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