vendredi, 30 avril 2010
Quelques Greguerias de plus
04:00 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ramon gomez de la serna
samedi, 28 novembre 2009
Aphorismes et périls
J'ai souvent parlé ici des Greguerias, de Ramon Gomez de la Serna, en voici quelques autres, toujours dans la traduction française de Jean-Yves Carcelen et Georges Tyras, aux éditions Cent pages :
- Nous fronçons les sourcils comme si nous voulions saisir avec des pinces quelqu'importante pensée qui nous échappe
- Lorsqu'une femme se met du rouge à lèvres devant son miroir de poche, on dirait qu'elle apprend à prononcer le O
- J'aime regarder les grands orchestres de violons car l'inclinaison mobile des nombreux archets dessine une sorte de pluie musicale
- Ce que la bicyclette a de plus beau, c'est son ombre
- C'est dans les bibliothèques que le temps est le plus uni à la poussière
- Les mouettes naissent des mouchoirs que l'on agite au départ du bateau.
- Il ne faut pas oublier que, le jour du déluge, ceux qui savaient nager se noyèrent aussi
- On voit que le vent ne sait pas lire quand il feuillette les pages d'un livre à l'envers
Photo : René Maltête
00:15 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ramon gomez de la serna, greguerias, rené maltête
lundi, 22 septembre 2008
Les "Greguerias", de Ramon Gomez de la Serna
La forme brève invite paradoxalement à la lenteur. On y revient, on la savoure. Le texte court, par le peu de place qu’il occupe, n’envahit pas les pages ni l’emploi du temps. L’aphorisme, le trait, la maxime, légers, primesautiers en apparence, mais parfois incisifs comme un coup de poignard peuvent nous laisser sans défense en quelque sorte. Le court n’a pas bonne presse en Occident – rien de tel au Japon avec l’art du haïku – pourtant que serait-on sans La Rochefoucauld, Vauvenargues, Joubert ou Chamfort ?
Pas ou très peu de moralisme chez Ramon Gomez de la Serna. Les « greguerias » , écrites entre 1910 et 1962, sont plutôt du côté du clin d’œil, de la poésie, du merveilleux, elles ouvrent le regard, le transforment parfois…
Lorsqu’une femme se repoudre après un entretien, on dirait qu’elle efface tout ce qui a été dit
Pelez une banane, elle vous tirera la langue
Le problème avec l’hélicoptère c’est qu’il a toujours l’air d’un jouet
Les aboiements des chiens sont de véritables morsures
La lune baigne les sous-bois d’une lumière de cabaret
La pluie nous rend tristes parce qu'elle nous rappelle l'époque où nous étions poissons
La bouteille de champagne a ceci d’aristocratique qu’elle refuse qu’on la rebouche
Les ailes des automobiles sont comme les moignons des ailes d’avion qu’elles auraient pu être
Le drapeau grimpe au mât comme s’il était l’acrobate le plus agile au monde
Lorsqu’une femme marche pieds nus sur les dalles le bruit de ses pas provoque une fièvre sensuelle et cruelle
Ne disons pas de mal du vent, il n’est jamais très loin
Les animaux sauvages, lorsqu'ils parlent de ceux qui vivent dans les parcs zoologiques, les qualifient, avec mépris, de "bureaucrates"
« Tuer le temps » est une rodomontade de bravache
L’histoire est un prétexte pour continuer à tromper l’humanité
Le crépuscule est l’apéritif de la nuit
Le poisson est toujours de profil
Le q est un p qui revient de la promenade
Le pire avec les médecins c’est qu’ils vous regardent comme si vous étiez quelqu’un d’autre
Les larmes désinfectent la douleur
Editions Cent pages, Grenoble, 1992. Présentation de Valéry Larbaud, 160 pages.
Bona Mangangu. La Mer exilée du silence. Huile sur toile. 25P. Août 08. Mer d'Irlande
13:29 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, art, ramon gomez de la serna, bona mangangu
dimanche, 16 octobre 2005
C'est dimanche, jour des Greguerias
- Les films que nous aurions voulu voir et que nous n’avons pas vus, sont comme des vies que nous aurions pu vivre et que nous n’avons pas vécues.
- Lorsque l’automobile nous éclaire de ses phares, elle fait de nous des héros de film.
- Méfiez-vous des femmes qui, pour vous embrasser, se pendent à votre coup en levant une jambe coquine.
- Le mari idéal est celui qui dit : « Mon épouse est une femme économe ».
- Le baiser n’est jamais singulier.
- Le plaisir des vieilles dames, c’est de dire « Ca revient à la mode ».
- Le piano est toujours en habit de cérémonie.
- Les paquebots ont la cheminée penchée comme s’ils portaient le haut-de-forme de façon canaille.
Ramon Gomez de la Serna, Greguerias, Editions Cent pages, 1992, traduit de l'espagnol par Jean-François Carcelen et Georges Tyras
09:11 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (9)
vendredi, 14 octobre 2005
Greguerias
- On dirait que l'oiseau immobile au sommet de l'arbre salue le bateau du soir
- Quand le Roi-Soleil s'est couché, c'en fut fait de la grandeur de la France
- Le riche et le pauvre font tous deux le même geste, comme s'ils apprêtaient à sortir leur portefeuille, mais que la signification en est différente cependant !
Ramon Gomez de la Serna, Greguerias, Editions Cent pages, 1992, traduit de l'espagnol par Jean-François Carcelen et Georges Tyras
06:00 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 11 octobre 2005
Empanaché
Le F de Félicitations doit être empanaché
R.G. de la Serna
21:50 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (0)
Le K
Le K est une lettre s'appuyant sur une canne
R.G. de la Serna
21:26 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (2)
Supériorité
Le M se sentira toujours supérieur au N
R.G. de la Serna
21:00 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (0)
Le q
"Le q est un p qui revient de la promenade"
Ramon Gomez de la Serna
16:25 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (3)
La pluie
La pluie nous rend tristes parce qu'elle nous rappelle l'époque où nous étions poissons
Ramon Gomez de la Serna
08:45 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 06 octobre 2005
Au zoo, suite
Les animaux sauvages, lorsqu'ils parlent de ceux qui vivent dans les parcs zoologiques, les qualifient, avec mépris, de "bureaucrates"
Ramon Gomez de la Serna (dit le grand Ramon)
19:10 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (45)
mardi, 04 octobre 2005
Prétexte
"L'histoire est un prétexte pour continuer à tromper l'humanité"
Ramon Gomez de la Serna, Greguerias
20:55 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (7)
mardi, 08 mars 2005
Les greguerias, de Ramon Gomez de la Serna
La forme brève invite paradoxalement à la lenteur. On y revient, on la savoure. Le texte court, par le peu de place qu’il occupe, n’envahit pas les pages ni l’emploi du temps. L’aphorisme, le trait, la maxime, légers, primesautiers en apparence, mais parfois incisifs comme un coup de poignard peuvent nous laisser sans défense en quelque sorte. Le court n’a pas bonne presse en Occident – rien de tel au Japon avec l’art du haïku – pourtant que serait-on sans La Rochefoucauld, Vauvenargues, Joubert ou Chamfort ?
Pas ou très peu de moralisme chez Ramon Gomez de la Serna. Les « greguerias » , écrites entre 1910 et 1962, sont plutôt du côté du clin d’œil, de la poésie, du merveilleux, elles ouvrent le regard, le transforment parfois…
Lorsqu’une femme se repoudre après un entretien, on dirait qu’elle efface tout ce qui a été dit
Pelez une banane, elle vous tirera la langue
Le problème avec l’hélicoptère c’est qu’il a toujours l’air d’un jouet
Les aboiements des chiens sont de véritables morsures
La lune baigne les sous-bois d’une lumière de cabaret
La bouteille de champagne a ceci d’aristocratique qu’elle refuse qu’on la rebouche
Les ailes des automobiles sont comme les moignons des ailes d’avion qu’elles auraient pu être
Le drapeau grimpe au mât comme s’il était l’acrobate le plus agile au monde
Lorsqu’une femme marche pieds nus sur les dalles le bruit de ses pas provoque une fièvre sensuelle et cruelle
Ne disons pas de mal du vent, il n’est jamais très loin
« Tuer le temps » est une rodomontade de bravache
L’histoire est un prétexte pour continuer à tromper l’humanité
Le crépuscule est l’apéritif de la nuit
Le poisson est toujours de profil
Le q est un p qui revient de la promenade
Le pire avec les médecins c’est qu’ils vous regardent comme si vous étiez quelqu’un d’autre
Les larmes désinfectent la douleur
Editions Cent pages, Grenoble, 1992. Présentation de Valéry Larbaud, 160 pages.
00:15 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (0)