samedi, 18 novembre 2023
Petit rappel
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mercredi, 08 novembre 2023
Au fond
18:30 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick haenel
dimanche, 30 juillet 2023
l'épaisseur de l'ombre
“ Écrire, c'est comme craquer une allumette au cœur de la nuit en plein milieu d'un bois.
Ce que vous comprenez alors, c'est combien il y a d'obscurité partout. La littérature ne sert pas à mieux voir. Elle sert seulement à mieux mesurer l'épaisseur de l'ombre. “
William Faulkner
Photo : Anh Nguyen
22:03 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : william faulkner, anh nguyen
samedi, 12 mars 2022
La trouvaille du romancier
C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs, toute émotion est découplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dons nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques uns.
Marcel Proust
16:43 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 06 novembre 2021
Une histoire racontée par Jorge Amado
Un écrivain est dans son jardin, de bon matin. Il pioche et il arrose. Son voisin le croise et lui dit : « Vous travaillez un peu Monsieur l'écrivain ?» et l’écrivain de lui répondre de répondre : « Non, je me repose. » Quelques jours passent et voilà l'écrivain dans son hamac qui rêvasse. Le voisin repasse et lui dit : « Monsieur l'écrivain, vous vous reposez ? » Et l'écrivain de lui répondre : « Non mon voisin, je travaille. »
20:56 Publié dans écriture, Humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jorge amado
mercredi, 03 novembre 2021
En voilà, une question particulièrement stupide
André Müller: A qui pensez-vous quand vous écrivez ?
Thomas Bernhard: En voilà, une question particulièrement stupide.
20:44 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thomas bernhard
samedi, 04 avril 2020
L'art de l'écrivain
« L’art de l’écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu’il emploie des mots ».
Henri Bergson
12:21 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bergson
dimanche, 15 mars 2020
Il en est des écrivains comme des amis
« Il en est des écrivains comme des amis. Ceux qui nous sont les plus chers et les plus précieux, ce sont ceux qu’on a besoin de retrouver dans les mauvais jours, dont la seule présence nous laisse encore pressentir la joie au milieu du chagrin. »
Claude Roy
11:13 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude roy
jeudi, 24 octobre 2019
Atelier d'écriture sur le thème "Écrire une nouvelle à partir d'un tableau".
Manet, Toulouse-Lautrec, Renoir, Magritte, Delvaux déclencheurs de l'écriture d'une courte nouvelle...
J'anime un atelier d'écriture sur le thème "Écrire une nouvelle à partir d'un tableau".
J'ai expérimenté la formule lors de l'opération "Auteurs au lycée" puis dans le cadre des "Partages de savoirs" avec l'association "Autour des auteurs",
Cet atelier aura lieu sur une journée à mon domicile ; d'autres journées d'approfondissement suivront pour celles et ceux qui le souhaitent.
En amont, une dizaine de tableaux susceptibles de suggérer une narration sont proposés mais les participants peuvent en suggérer d'autres ou des photos.
L'objectif de la journée est de "débloquer" l'écriture et de produire un texte.
Voici son organisation :
- 9 h 30 - 11 h : exposé sur la nouvelle, structure, fonctionnement, la chute, conseils et astuces ; questions/réponses
- 11 h - 12 h 30 : écriture d'un texte par les participants
- 12 h 30 - 14 h : repas pris en commun
- 14 h - 15 h : lecture de la première version des textes, retours, conseils
- 15 h - 17 h : poursuite du travail d'écriture puis nouvelle lecture des textes retravaillés
Chaque participant arrive avec le matériel qu'il préfère pour écrire (ordinateur ou papier / stylo)
Prix : 35 euros
Pour celles et ceux qui souhaitent poursuivre :
2 journées supplémentaires : 65 euros
3 journées supplémentaires : 90 euros
Je me tiens à votre disposition pour toute information complémentaire
Raymond Alcovère
raymond.alcovere@gmail.com
Merci de bien vouloir diffuser ce message si vous connaissez des personnes susceptibles d'être intéressées.
20:28 Publié dans Atelier d'écriture, écriture, Evénements, littérature, Petites Annonces | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atelier d'écriture
vendredi, 12 juillet 2019
Solitude de l'écrivain
« L'écrivain est seul, abandonné des anciennes classes et des nouvelles. Sa chute est d’autant plus grave qu’il vit aujourd’hui dans une société où la solitude elle-même, en soi, est considérée comme une faute. Nous acceptons (c’est là notre coup de maître) les particularismes, mais non les singularités ; les types, mais non les individus. Nous créons (ruse géniale) des chœurs de particuliers, dotés d’une voix revendicative, criarde et inoffensive. Mais l’isolé absolu ? Celui qui n’est ni breton, ni corse, ni femme, ni homosexuel, ni fou, ni arabe, etc. ? Celui qui n’appartient même pas à une minorité ? La littérature est sa voix, qui par un renversement paradisiaque, reprend superbement toutes les voix du monde, et les mêle dans une sorte de chant qui ne peut être entendu que si l’on se porte, pour l’écouter, très au loin, en avant, par-delà les écoles, les avant-gardes, les journaux et les conversations. »
Roland Barthes
10:30 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roland barthes
samedi, 05 août 2017
Sport
« Presque personne ne semble se douter que l’écriture, comme l’amour, la musique,les échecs, les mathématiques, est un sport de haut niveau. Il demande une concentration et un entraînement extrêmes. Il y a des règles: syntaxe, vocabulaire, ponctuation externe et interne, changements de tons, enchaînements, superpositions, ponction. Avant de s’y mettre, un échauffement plus ou moins long est nécessaire. On n’y est pas forcément d’emblée. On n’est pas là où on devrait être. C’est ce que Proust appelle « l’effroyable effort pour rejoindre ». Se rejoindre, le but est là…
Sport ? Mais oui, comme la course ou le saut à la perche. Apparemment, rien de visible, inutile d'expliquer ça à qui que ce soit. Être à sa propre disposition se compose minute par minute, le grain du silence décide de tout. Une mémoire ample et précise vous guide. Il s'agit, comme aux échecs, d'étudier les meilleures parties des professionnels du passé, leurs défenses, leurs contre-attaques, leurs anticipations, leurs coups d’œil, leurs ruses. « Renforcer les points forts, jamais les points faibles », a dit un très grand joueur. Dans une course de fond, on peut attendre longtemps avant de passer en tête, la ligne d'arrivée est dans la tête, le souffle aussi. »
Philippe Sollers, L’École du Mystère
21:41 Publié dans écriture, Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
samedi, 24 octobre 2015
Un écrivain
« Au fond, un écrivain – un véritable écrivain – est quelqu’un qui voue sa vie à l’impossible. Quelqu’un qui fait une expérience fondamentale avec la parole (qui trouve dans la parole un passage pour l’impossible). Quelqu’un à qui il arrive quelque chose qui n’a lieu que sur le plan de l’impossible. Et ce n’est pas parce que cette chose est impossible qu’elle ne lui arrive pas : au contraire, l’impossible lui arrive parce que sa solitude (c’est-à-dire son expérience avec la parole) est telle que ce genre de chose inconcevable peut avoir lieu, et qu’elle a lieu à travers les phrases, à travers les livres qu’il écrit, phrases et livres qui, même s’ils ont l’air de parler d’autre chose, ne parlent secrètement que de ça. (…) Quelqu’un dont la solitude manifeste un rapport avec la vérité et qui s’y voue à chaque instant, même si cet instant relève de la légère tribulation, même si cette vérité lui échappe et lui paraît obscure, voire démente ; un écrivain est quelqu’un qui, même s’il existe à peine aux yeux du monde, sait entendre au cœur de celui-ci la beauté en même temps que le crime, et qui porte en lui, avec humour ou désolation, à travers les pensées les plus révolutionnaires ou les plus dépressives, un certain destin de l’être. (…) Qu’y-a-t-il de plus important que d’engager sa vie dans l’être et de veiller à chaque instant de sa vie un dialogue avec cette dimension ? Car alors, nous n’avons plus seulement une vie, mais une existence : nous existons enfin. (…) Quelqu’un qui fait coïncider son expérience de la parole avec une expérience de l’être ; et qu’au fond, grâce à une disponibilité permanente à la parole – à ce qui vient quand il écrit –, il ouvre son existence toute entière, qu’il le veuille ou non, à une telle expérience. Que celle-ci soit illuminée par Dieu ou au contraire par la mort de Dieu, qu’elle soit habitée ou désertée, qu’elle consiste à se laisser absorber par le tronc d’un arbre ou par des sillons dans la neige, à s’ouvrir au cœur démesuré d’une femme étrange ou à déchiffrer des signes sur les murs, elle porte en elle quelque chose d’illimité qui la destine à être elle-même un monde, et donc à modifier l’histoire du monde. »
:
Yannick Haenel (L'infini n° 133)
Photo de Kouji Tomihisa
21:32 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick haenel, kouji tomihisa
jeudi, 27 août 2015
Un jour
"Ecoute le silence et écris, pour faire de ton amour un jour au lieu d'un songe."
Charlotte Jousseaume
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mardi, 25 août 2015
Zone obscure
"Écrire consiste donc le plus souvent à remplacer l’objet de notre émotion par un objet qui nous appartienne en propre et dont nous soyons, comme auteur, la zone obscure. L’inexprimé se trouve maintenant en nous par rapport à notre ouvrage, et non plus en notre modèle par rapport à nous. On écrit pour changer le mystère de place, le transplanter en soi, en transformer le contenant, pour être soi-même le prolongement de ce qu’on exprime à grand-peine, pour se débarrasser de tout le reste (qui est donc littérature)."
Philippe Sollers, Une curieuse solitude
14:55 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
vendredi, 03 octobre 2014
Ecrire
"Car écrire c'est brûler vif, mais c'est aussi renaître de ses cendres."
Blaise Cendrars
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lundi, 30 décembre 2013
Actuellement plongé dans l'écriture !
18:59 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 03 mai 2010
Vous n'êtes pas sérieux
"Du moment que vous savez écrire, vous n'êtes pas sérieux, et vos amis vous traitent comme un gamin."
Flaubert
Photo : Joan Collins par Cornel Lucas
00:17 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joan collins, cornel lucas, gustave flaubert
vendredi, 22 mai 2009
Le démon de l'écriture...
Quand il vous tient...
19:21 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : suzette
dimanche, 21 décembre 2008
Ce que l'on devient
Mon idée - qui était aussi celle de Michel Foucault dans ses tout derniers textes - c'est que l'on écrit moins pour savoir qui l'on est que ce que l'on devient ; ma conviction c'est que l'enjeu d'un livre c'est moins d'être soi, de se rejoindre, de coïncider avec sa vérité, ses ombres, l'éternel enfant en soi et autres idioties du même tonneau, que de se changer, de devenir quelqu'un de différent de celui qu'on était avant de commencer et que la croissance même du livre a rendu obsolète et inintéressant.
Bernard Henri-Lévy, Ennemis publics, p 39
11:25 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littératue, écriture, bernard henri-lévy
lundi, 13 octobre 2008
Quand les révolutions arrivent
- - Les événements se précipitent, en dix ans les fonds de pensions ont bouleversé les marchés et creusé de manière abyssale les inégalités ; tu te rends compte, 2 % de l’humanité en possèdent la moitié du patrimoine ! le système bancaire mondial pourrait s’effondrer en effet… Ceci dit, la réalité est élastique, elle peut absorber d’énormes ondes de choc… Jusqu’à un certain point… ensuite, quand les révolutions arrivent, elles emportent tout, même ceux qui les font !
Raymond Alcovère, extrait de 'Le Bonheur est un drôle de serpent", roman en lecture chez des éditeurs
05:11 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : raymond alcovère, roman, extrait