lundi, 11 août 2008
Hiroshige
"La mer est bien telle que Hiroshige l'a vue."
Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture
00:24 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art, peinture, estampes japonaises, hiroshige, raymond alcovère, solaire
dimanche, 10 août 2008
Cuisant comme une pâte...
"...on me faisait attendre un instant, dans la première pièce où le soleil, d’hiver encore, était venu se mettre au chaud devant le feu, déjà allumé entre les deux briques et qui badigeonnait toute la chambre d’une odeur de suie, en faisait comme un de ces grands «devants de four» de campagne, ou de ces manteaux de cheminée de châteaux, sous lesquels on souhaite que se déclarent dehors la pluie, la neige, même quelque catastrophe diluvienne pour ajouter au confort de la réclusion la poésie de l’hivernage; je faisais quelques pas de prie-Dieu aux fauteuils en velours frappé, toujours revêtus d’un appui-tête au crochet; et le feu cuisant comme une pâte les appétissantes odeurs dont l’air de la chambre était tout grumeleux et qu’avait déjà fait travailler et «lever» la fraîcheur humide et ensoleillée du matin, il les feuilletait, les dorait, les godait, les boursouflait, en faisant un invisible et palpable gâteau provincial, un immense «chausson» où, à peine goûtés les aromes plus croustillants, plus fins, plus réputés, mais plus secs aussi du placard, de la commode, du papier à ramages, je revenais toujours avec une convoitise inavouée m’engluer dans l’odeur médiane, poisseuse, fade, indigeste et fruitée de couvre-lit à fleurs."
Marcel Proust, Du côté de chez Swann
12:18 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, marcel proust, gildas pasquet
vendredi, 08 août 2008
Le Saint chinois
« Il s’exprime dans des discours extravagants, dans des paroles inédites, dans des expressions sans queue ni tête, parfois trop libres, mais sans partialité, car sa doctrine ne vise pas à traduire des points de vue particuliers. Il juge le monde trop boueux pour être exprimé dans des propos sérieux. C’est pourquoi il estime que les paroles de circonstance sont prolixes, que les paroles de poids ont leur vérité, mais que seules les paroles révélatrices possèdent un pouvoir évocateur dont la portée est illimitée. Ses écrits, bien pleins de magnificence, ne choquent personne, parce qu’ils ne mutilent pas la réalité complexe. Ses propos, bien qu’inégaux renferment des merveilles et des paradoxes dignes de considération. Il possède une telle plénitude intérieure qu’il n’en peut venir à bout. En haut, il est le compagnon du créateur ; en bas il est l’ami de ceux qui ont transcendé la mort et la vie, la fin et le commencement. La source de sa doctrine est ample, ouverte, profonde et jaillissante ; sa doctrine vise à s’harmoniser avec le principe et à s’élever à lui. Et pourtant, en répondant à l’évolution du monde et en expliquant les choses, il offre une somme inexprimable de raisons qui viennent, sans rien omettre, mystérieuses, obscures et dont personne ne peut sonder le fond."
Tchouang-tseu
Picasso, période rose
00:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tchouang tseu, chine, picasso, saint chinois
jeudi, 07 août 2008
Rubens, au détail
01:21 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, rubens
La pluie
"La pluie peut rendre n'importe quel endroit étrange, même les endroits où vous avez vécu."
Hemingway
00:24 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hemingway, pluie
mercredi, 06 août 2008
Pourquoi divisons-nous le monde ?
"Ces verres, ces assiettes, ça se parle entre eux, des confidences interminables... Les fruits sont plus faciles que les fleurs, ils aiment qu'on leur fasse leur portrait. Ils sont là comme à vous demander pardon de les décolorer... Ils viennent à vous dans toutes leurs odeurs, vous parlent des champs qu'ils ont quittés, de la pluie qui les a nourris, des aurores qu'ils épiaient... Pourquoi divisons-nous le monde ? Est-ce notre égoïsme qui se reflète ? Nous voulons tout à notre usage... Les objets se pénètrent entre eux, ils ne cessent pas de vivre... Ils se répandent insensiblement autour d'eux par d'intimes reflets comme nous par nos regards et nos paroles..."
Paul Cézanne (citation extraite de "Le Paradis de Cézanne" : Philippe Sollers, Eloge de l'infini)
Voir aussi ici : "Cézanne m'apprit à regarder la nature chinoise."
03:23 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, cézanne
La vérité dévoilée par le temps ?
Pour ne pas heurter les sensibilités, le sein d'un femme représentée sur l'œuvre de Tiepolo ("La vérité dévoilée par le temps") qui sert de toile de fond à la salle de presse du Conseil italien a été voilé.
03:20 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : berlusconi, tiepolo, censure, art, peinture, italie
mardi, 05 août 2008
La vérité
"Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai."
Cézanne
14:39 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, cézanne, vérité
Sur ce point de glissement vertigineux
"Il ne faudrait jamais cesser de dire ce que les hommes découvrent d'éblouissant quand ils rient : leur ivresse ouvre une fenêtre de lumière donnant sur un monde criant de joie. A vrai dire, ce monde a tant d'éclat qu'ils en détournent vite les yeux. Une grande force est nécessaire à celui qui veut maintenir son attention fixée sur ce point de glissement vertigineux."
Georges Bataille
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges bataille, rire
lundi, 04 août 2008
Un miracle ? D’accord, mais pas trop.
Lazare, ressuscité aujourd’hui, ferait bien trois semaines de magazines et de télé, serait décoré de la Légion d’honneur, après quoi on lui demanderait de rentrer tranquillement dans sa tombe. Un miracle ? D’accord, mais pas trop.
Lire ici le Journal du mois de Philippe Sollers, juillet 2008 dans le JDD
04:36 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, journal du mois, juillet 2008, ingrid betancourt, sandrick le maguer
dimanche, 03 août 2008
Les couleurs de Frédéric Bazille
Je retrouvais ce quartier près de la Cathédrale où Paul Valéry avait écrit Monsieur Teste. Place de la Canourgue, au-delà de la balustrade, la silhouette du Pic Saint-Loup surgit, en morceau de garrigue plissée. Air embaumé, vent tiède dans les micocouliers. Comme les fumées des cheminées en hiver, les musiques montent dans le calme des venelles. Au soir, la lumière en reflets ocre et rose se dépose, du sable au fond de la mer, sur le damier des toits. Les couleurs de Frédéric Bazille.
Raymond Alcovère, extrait de "Solaire" (qui va s'appeler finalement : "Vision des anges déchus") roman en cours d'écriture
00:22 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : raymond alcovère, solaire, frédéric bazille
samedi, 02 août 2008
Les femmes inflexibles...
"Les femmes inflexibles sont les seules qui comptent. Il faut les prendre par la tendresse. Même quand vous en avez le moins envie, soyez tendre"
Hemingway
Manet
00:16 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : femmes, hemingway, manet
vendredi, 01 août 2008
La littérature...
"La littérature a pour but de découvrir la Réalité en énonçant des choses contraires aux vérités usuelles."
Proust à Paul Morand
Pablo Picasso
00:10 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, proust, picasso, art