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vendredi, 08 février 2008

Une coupe de champagne à 138 000 euros.

Ca plane pour eux ! Lire ici

01:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Sarkozy, avions

jeudi, 07 février 2008

Un épisode inédit de la Saga de L'inspecteur Maigros, par Eric Dejaeger

178e375e2a5eaed05ce914c778f94e46.jpgL'inspecteur Maigros est sans doute le policier le plus nul de l'histoire du polar. C'est Bérurier au cube. Il est sale, grossier, buveur, bâfreur et très porté sur le sexe. Il sévit à Charleroi, la plus grande métropole de Wallonie. Sévir est un bien grand mot car il dépense beaucoup d'énergie à ne rien faire. Les trente premiers épisodes de la Saga Maigros ont été envoyés aux « abonnés » durant l'automne. Une deuxième série est en cours d'écriture et débutera au printemps. Le site de Ray a l'honneur d'en proposer un extrait en avant-première.
PS - Les trente premiers épisodes de la Saga Maigros sont disponibles gratuitement en fichier pdf sur simple demande.
Eric Dejaeger
Illustration de Sarah Dejaeger 
 

MAIGROS — Épisode 55 — CONTRÔLE « TOLÉRANCE ZÉRO »

À peine rentrée de Dublin, la dive a lancé une opération « tolérance zéro » pour ce samedi soir. « Faut de temps en temps montrer qu’on bosse, Maigros. » s’est-elle justifiée auprès de l’inspecteur principal. Le désintéressé, qui déteste travailler de nuit encore plus que de jour, s’est consolé en prenant Snot comme équipière. La jeune femme est tout excitée à l’idée d’enfin pouvoir travailler et, surtout, de verbaliser. Elle ne tient plus en place dans le combi que Maigros a préféré à la vieille Mazda.

— Tu mouilles, Snot ?

— Toujours aussi romantique, Inspecteur. Merci de m’avoir laissé m’habiller en policière plutôt qu’en sex-symbol.

— Wé. On disait qu’c’était carnaval. Mais t’emballe pas, c’t’une exception.

Ils tournent sur le ring de Charleroi à la recherche d’une première victime.

— Là ! crie Snot, fort allumée. La Golf noire ! Y sont au moins à six dedans !

Maigros enclenche la sirène, monte à la hauteur du véhicule. Snot fait signe au conducteur de se ranger sur la bande d’arrêt d’urgence. Le combi s’arrête derrière. Les deux policiers descendent.

— Laisse-moi faire, Snot. T’as pas l’habitude avec les MITAC. Faut y aller molo, surtout qu’j’ai pas pu mett’ mon pare-balles : j’ai dû grossir d’puis la dernière fois qu’on a fait des contrôles. Pas moyen d’l’enfiler... Bonsoir. C’est pour un contrôle de routine, pas d’panique, les jeunes. Z’êtes à combien, là ?

— Six.

— Wé, c’est limite, l’aurait pas fallu qu’y en aurait un septième. J’peux voir les papiers du véhicule ?

— J’les ai oublié à la maison. On les laisse jamais dans la bagnole, cause qu’on pourrait nous les taxer, et j’ai pas pensé à les prent’ en partant.

— C’est b’en, ça, d’pas laisser les papiers dans l’voiture. Permis d’conduire et carte d’identité ?

— J’ai jus’ ma carte, M’sieur l’agent. Voilà...

— Inspecteur, si vous v’lez b’en. Bon... Si j’vois b’en, t’auras dix-huit ans dans deux mois...

— Kès ça change, Inspecteur ? Vous croyez que j’conduirai mieux dans deux mois ?

— T’as pas tout à fait tort. Dis donc, j’ai pas spécialement l’nez très fin mais ça sentirait pas un peu la gnôle dans l’habitac’ ?

— C’est jus’ qu’on a sifflé un coup d’whisky pour pas avoir froid.

— Quelle marque ?

— Salvatore, c’est quoi, la marque au whisky ?

— J’sais pas trop, j’ai pas r’gardé quand j’l’ai piqué au Carrefour. Ça doit pas êt’ de la merde, y avait un antivol. Attends... Où t’as planqué la bouteille, Kader ?... Passe !... C’est du Glen... Morangie.

— C’est du bon, ça ? Vous mêlez pas d’ça, Snot !

— Vous voulez goûter, Inspecteur ?

— C’est pas d’refus. Hum... Pas dégueu. Je m’permets d’confisquer, vu le statut d’mineur.

— Pas d’problème, Inspecteur.

— Et la d’moiselle, là, c’est quoi sa cigarette qui sent si bon ? Non, Snot ! Retournez dans l’combi !

— Mais, Chef...

— C’T’UN ORT’ ! N’oubliez pas les photos !... Allez, au combi ! Alors, c’est quoi, c’tabac provencal ?... Allez, z’avez pas l’âche non plus pour fumer. Aboulez les cibiches ou v’z’allez m’obliger à fouiller l’véhicule ! Faites pas les cons, j’suis d’bonne humeur mais ça pourrait changer rapid’ment.

Trois paquets de cigarettes changent de propriétaires.

— Et la d’moiselle, elle a une culotte sous sa jupette, au moins ? Lève un peu pour voir !... Mignon ! C’est b’en, p’tite ! J’aurais pas voulu t’coller un attentat à la pudeur. Bon, allez, filez ! J’sens qu’Lauteur arrive en bas d’pâche et qu’y va d’voir conclure. Que j’vous r’trouve pas su’l’ring ce soir !

La Golf démarre. Maigros revient au combi. Snot pleure à chaudes larmes.

— Chef... C’est une voiture... qui a été volée avant-hier... à Zottegem...

— Eeeh ! T’imagines le temps qu’ça aurait pris en pap’rasserie ? Allez, fume ça et bois un coup !

©Éric Dejaeger – 2008

mercredi, 06 février 2008

Le jeudi 14 février c’est aussi...

...l’inauguration des nouveaux locaux du Vin Noir, au 3 place Bouschet de Bernard, à Montpellier

A partir de 18h30 avec surprise musicale et dégustation…

Ca vire au pathétique

Le mot-clé est rupture

Désormais chaque action du président est interprétée comme un truc, un tour de passe-passe pour les tromper

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Il est dans sa bulle, il n’écoute pas, dit un proche. Pire, il ne veut rien entendre

 ou

mardi, 05 février 2008

Poulpe fiction

En ces temps "rupture", rien de mieux que d’avoir de la suite dans les idées. Vous allez croire qu’on réchauffe les plats, mais non: le Poulpe, personnage né en 1995 dans une série de "romans policier de gare", héros de 200 romans très inégaux immortalisé à l’écran par Jean-Pierre Darroussin, existe encore. A partir du 9 février, il aura son Blog sur Rue89. Pour cela, nous comptons sur des auteurs de polars, mais aussi sur vous. Rappels des faits, décryptage et prévisions.

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21:16 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Le Poulpe, rue89

Un inédit de Pierre Autin-Grenier : Forces spéciales

0d7b3df8966d7e894fade724dd95133c.jpg Extrait de son prochain livre : « C’est tous les jours comme ça (Les dernières notes d’Anthelme Bonnard) »

Vrai, ça n’en finit plus. Depuis hier après-midi, sur le coup des cinq heures à ce qu’il me semble, trois unités des forces spéciales se sont rendues maître de la place et, en un tournemain, ont passé la camisole à tout le quartier sans ménagement aucun. C’est donc la deuxième fois en moins d’un mois que nous sommes soumis à ces manœuvres d’intimidation arrogantes et brutales et devons subir sans broncher les désagréments qui en résultent, comme si l’autorité ne pouvait s’exercer que sous la menace et par les craintes qu’elle suscite. Ainsi dès l’aube était-il impossible de faire plus de trois pas sur le boulevard sans devoir présenter à tout bout de champ ses papiers d’identité, livrets militaire et de famille compris, à ces badernes en treillis dont les rustres manières ne portent guère plus à la plaisanterie qu’un écroulement d’immeuble au beau milieu d’une rue piétonne. Dans ces conditions, aller seulement chercher son pain ou tenter de s’approcher d’une bouche de métro pour gagner le centre-ville tient du parcours du combattant, exige une sérieuse maîtrise de soi en même temps qu’un système nerveux à toute épreuve. Certains sont sur le point de craquer, c’est patent.
Midi n’a pas sonné qu’on commence déjà à trouver le temps long, l’atmosphère par trop étouffante. Les nez s’allongent et sur les trottoirs les rares passants requis par leurs obligations pressent l’allure; la mine renfrognée ils vont sans voir les blindés postés à chaque coin de rue non plus les molosses démuselés qui salivent au pied des uniformes. Si tout un chacun adopte un profil bas, on sent dans l’air qu’une sourde colère contre le pouvoir et ses agissements couve dans les esprits; bientôt ce bouillonnement de révolte et de désirs trop longtemps contenu débordera sans doute les forces d’oppression, peut-être pourra-t-on espérer des jours meilleurs alors. Pour l’heure tout le monde serre les poings et s’interroge en son for intérieur quant aux raisons qui auraient pu motiver un tel acharnement à notre encontre. Certes notre quartier reste rebelle et frondeur, de renommée comme de par son histoire, et s’est organisée ici, mieux que partout ailleurs, une solide résistance au régime avant même que ses instigateurs ne soient parvenus à leurs fins mais, que je sache, nulle escarmouche non plus la moindre anicroche n’est venue troubler l’ordre public depuis belle lurette et le quotidien offre toutes les apparences d’un lieu calme et tranquille où la population vit et s’active au rythme des réformes en parfaite harmonie avec le pouvoir central.
Que faire face à cette politique de pression et de chantage dont nous faisons les frais plus souvent qu’à notre tour, et combien de temps cela va-t-il durer encore ? On ne sait pas.



P.A.G
 

lundi, 04 février 2008

Le duc, le duc !

a0ad3fef70a49a644ae8a51b9b40893c.jpgVous ouvrez son énorme livre n’importe où, et vous êtes emporté, subjugué, soumis à un véritable électrochoc. La comédie humaine a beau changer de costumes, c’est toujours la même chose, en beaucoup plus vulgaire, évidemment. On voit mal Louis XIV dire brusquement à ses ministres : « Attention, mon histoire avec la Maintenon, c’est du sérieux. »

Comme il a eu raison, Monsieur Rambaud de pasticher Saint-Simon, relisons-le, relisons-le sans cesse !

Une petite mise en bouche ici

Photo prise à Montpellier par Gildas Pasquet (le grand)

vendredi, 01 février 2008

Une petite pause...

07768c02a4020bb85ca410f75988f4f2.jpgPhoto : Gildas Pasquet

17:35 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Gildas Pasquet, photo

Comment être chinois ? Réponse de Flaubert

9e0342b9e3b3a83827afb4ecc2ae41e8.jpg« J'ai un casque de fer sur le crâne. Depuis 2 heures de l'après-midi (sauf 25 minutes à peu près pour dîner), j'écris de la Bovary. Je suis à leur Baisade, en plein, au milieu. On sue et on a la gorge serrée. Voilà une des rares journées de ma vie que j'ai passée dans l'Illusion, complètement, et depuis un bout jusqu'à l'autre. Tantôt, à six heures, au moment où j'écrivais le mot attaque de nerfs, j'étais si emporté, je gueulais si fort, et sentais si profondément ce que ma petite femme éprouvait, que j'ai eu peur moi-même d'en avoir une. (...) N'importe, bien ou mal, c'est une délicieuse chose que d'écrire ! que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle. Aujourd'hui, par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt, par un après-midi d'automne, sous des feuilles jaunes, et j'étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu'ils se disaient et le soleil rouge qui faisait s'entre-fermer leurs paupières noyées d'amour. »

Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet, 1953

Willem de Kooning (1904-1997) Sans titre (1956-58)
Pastel et collage sur papier (51 x 37)

A Louise Colet. 23 décembre 1853.