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dimanche, 30 novembre 2008

Manet, le regard

manet-edouard-34.jpg"Chez le père Lathuille"

03:34 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art, peinture, manet, regard

Commentaires

Amoureux, il la dévore, il semble fasciné par ses yeux à elle. Au loin, le serveur voyeur ne quitte pas la scène du regard !

Bientôt, le vin blanc va brouiller la vue de l'énamouré...

Écrit par : gazelle | dimanche, 30 novembre 2008

J'ai à nouveau visité le MOMA hier. J'ai pensé à toi devant les Cézanne et j'ai vainement cherché son sourire.

J'ai raté l'exposition Miro au 6e étage. Il faut dire qu'il y avait trop de monde hier au MOMA. J'y retournerai dans la semaine.

Écrit par : marie | dimanche, 30 novembre 2008

J'ai présenté un travail sur Manet quand j'étais étudiant. Je me souviens très bien de cette toile. Le même détail me frappe plus de trente ans après : la longueur du bras gauche de l'amoureux... Il y a du gorille en cet homme !

Écrit par : Éric | dimanche, 30 novembre 2008

Le Sourire de Cézanne c'est sur une des dernières photos qu'on a de lui, devant le portrait du jardinier Vallier. Eric, l'individu est assez corpulent non ?

Écrit par : Ray | dimanche, 30 novembre 2008

Mon cher Eric, le "défaut" de dessin que vous remarquez sur ce tableau est en fait courant en art plastique, il faut insister sur le fait que ce qui compte en art (dans tous les arts, écriture compris) c'est avant tout l'effet, l'idée, le sentiment par opposition à l'illustration, l'anecdote, le cliché. Lorsque des critiques trop pieux reprochaient à Millet de peindre des paysans qui portaient un offertoire comme un sac de pomme de terre, Millet répondait en effet que la pesanteur commune au deux objets était plus profonde que leur distinction figurative. Lui peintre il s’efforçait de peindre la force de pesanteur, et non l’offertoire ou le sac de pomme de terre. Une peinture dont l’artiste a réussi l’alchimie transmet directement, touche directement le spectateur, alors qu’une peinture faiblarde s’occupe d’illustration et passe par un long détour conceptuel... et malheureusement c’est dans cette peinture déficiente qu’un public dominant évoque la réalité comme sujet. Paul Valéry disait que le sujet d’un ouvrage est ce à quoi se réduit un mauvais ouvrage.
Si un artiste consent à se contenter de son métier, son dessin sera parfaitement bien selon les normes classiques, et nul public n'y trouvera à redire. Mais quand son dessin est bon selon les normes classiques, il semble au véritable artiste complètement mauvais. C'est un cliché anecdotique. L’artiste se jette donc dessus, en extirpe la forme et le contenu, il le maltraite (mais sans le fatiguer, en en gardant toute la fraîcheur, car s’il est devenu mauvais à force d'être maltraité, il est épuisé et n’exprime plus rien). L’artiste veut exprimer quelque chose, mais, avant de le faire, il a à lutter contre le l'illustration à tête d'hydre dont il ne doit volontairement pourtant jamais couper la dernière tête. La lutte avec le cliché est la plus difficile en art....
C'est pourquoi les grands peintres ont une grande sévérité vis-à-vis de leurs oeuvres. Tant de gens prennent une reproduction idéale pour une oeuvre d'art, un plagiat de la nature pour un sentiment, ou pire encore une misérable trouvaille, pour une création. Les vrais peintres savent qu'il ne suffit `pas de reproduire ou d’inventer des formes pour obtenir un vrai sentiment, une vraie abstraction. Il s’agit d’obtenir la force de l’évidence et si elle est obtenue elle devient INIMITABLE… Même par l’artiste lui-même. Ce qui est imitable, et c’est peut-être là la frontière, n’a pas de réalité artistique. Les copistes ne pourront d’ailleurs, avec une vraie œuvre, que faire renaître l’illustration de là où l’artiste l’avait vaincu. Tandis qu’avec une œuvre faible de ses clichés anecdotiques la copie pourra être parfaite.

Voilà, pour info, l'avis d'un peintre...
Bien cordialement
Jacki

Écrit par : Jacki Maréchal | dimanche, 30 novembre 2008

Très beau commentaire, M. Maréchal!

Écrit par : marie | mardi, 02 décembre 2008

Merci Marie, c'est toujours difficile d'expliquer ce qui nous parait trop évident et finalement ai-je encore envie de le dire ? Lassitude de tenter d'expliquer dans le vide... Qui entraine heureusement à l'acceptation sereine et constructive de l'isolement artistique, malgré tout je suis bien heureux d'avoir eu, en votre personne, quelqu'un pour partager ce point de vue sur la peinture...

Écrit par : Jacki Maréchal | jeudi, 04 décembre 2008

Oui, éffectivement, il ne suffit pas de plagier, de reproduire la nature ! il faut faire autre chose de neuf et d'inimitable et ça me rappelle une remarque de Picasso : "ne pas imiter la nature mais faire comme elle..."
Monsieur Maréchal je partage pleinement votre point de vue, vous n'êtes pas seul à penser cela, rassurez vous...

cordialement
Marc Larivière

Écrit par : M. Larivière | lundi, 08 décembre 2008

Je pense que l'artiste doit être particulièrement convaincant. Forme n'a pas vraiment d'importance. Vous n'êtes pas d'accord?

Écrit par : Rodrigo People Search | vendredi, 20 mars 2009

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