samedi, 08 juillet 2006
Les inédits s'y damnent (vers l'apothéose)
«Avec Zidane, le niveau technique est tellement dépassé, sans doute, qu'on est directement dans le rapport tactile avec le ballon. Il est élégant, zen, comme si le monde du foot ne le concernait pas, ou en tout cas ne le séparait pas du ballon. C'est le Fred Astaire du foot. Son talent est total et sa grâce inexplicable pour un regard de danseur. L'ego disparaît au profit du geste absolu, engagé. Ça vient de lui, pas de ce qu'il représente, ça vient du coeur.
«Voilà, si je devais le comparer à un danseur, je parlerais de Dominique Mercy [figure emblématique de la compagnie de Pina Bausch, ndlr] ; il a la même douceur, le même calme, il est intemporel. Il a aussi, inscrit dans son corps, le souci de l'autre. Avec le Brésil, les sourires de respect et de défi fusaient, il comprenait les autres comme nous le faisons entre nous sur la scène, même s'il n'y a aucune complaisance car le but est de gagner.
«A la différence de bien des joueurs, Zidane ne porte pas l'agressivité que ce sport draine. Il n'essaie pas de mettre des buts mais de l'harmonie. Comme dans une partition musicale, il donne la note juste.
«Ce qui est incroyable, c'est la projection du corps. Franchement, nous les danseurs, on ne ferait pas ça. Il est capable en quelque sorte de sacrifier son corps dans le saut pour avoir la balle. Zidane, c'est un envol en connection directe avec le ballon, qui ne se soucie pas de la chute. Nous quand on saute, on envisage la retombée. Lui, c'est comme s'il allumait une mèche et hop, il est en l'air. On dirait Salia ancien danseur burkinabé de la compagnie.»
08:46 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : sport, Zidane, football, danse
Commentaires
Zizou va se mettre à la pétanque.
Écrit par : Éric Dejaeger | dimanche, 09 juillet 2006
Oui Eric, un parfait coup de boule !
Écrit par : Ray | lundi, 10 juillet 2006
Ca valait bien le coup de boule : voici le dialogue qui a précédé : Zidane : "Arrête de me tirer le maillot !"
Materazzi : "Tais-toi enc..., tu ne reçois que ce que tu mérites..."
Zidane répond : "Oui, bien sûr…"
Zidane s'éloigne.
Materrazzi reprend : "Vous méritez tous ça, enc... de musulmans, fils de pute de terroristes" (ou "fils d'une pute terroriste").
C'est à ce moment que le capitaine de l'équipe de France a asséné le coup de tête à l'Italien.
The Times, The Sun et le Daily Mail se sont de leur côté référés aux hypothèses des experts capables de lire sur les lèvres et sont arrivés à la même conclusion. Alors que Zidane s'éloignait, Materazzi lui aurait dit: "On sait tous que tu es le fils d'une pute terroriste".
Écrit par : Ray | mardi, 11 juillet 2006
J'ai vu la fin de France/italie
Le match m'a fait cet effet: l'arêne, le jeu offert, la violence sacrificielle , Zidane qui s'offre en sacrifice par son geste, en même temps qu'il est le gladiateur vainqueur.
Écrit par : aa | mardi, 11 juillet 2006
Oui, c'était "Les bouchers à l'arène" !
Écrit par : Ray | mardi, 11 juillet 2006
Il y a quelques années, une élève m'a dit "Sale enc..." (avec les petits points chers à Ray). Je n'ai pas osé lui mettre un coup de boule devant une vingtaine d'autres élèves : je n'ai pas le portefeuille de Zidane.
Écrit par : Éric Dejaeger | mardi, 11 juillet 2006
Ca nous dit pas si tu joues bien au foot !
Écrit par : Ray | mardi, 11 juillet 2006
C'est tellement important....
des milliardaires s'insultent et les pauvres prennent partie...quelle misère....
Écrit par : OgRuR | mercredi, 12 juillet 2006
En effet ! Ce que les gens font n'est pas très important, ce qu'ils pensent par contre...
Écrit par : Ray | mercredi, 12 juillet 2006
..... et s'ils font tel qu'ils pensent! Misère! Misère!
Écrit par : aa | mercredi, 12 juillet 2006
Je m'interroge. Vantait-on les mérites de tel sportif allemand aux JO de Berlin en 1936? Songeait-on à faire de tel athlète un artiste, que sais-je un génie à l'instar de Thomas Mann ou Jean Malaquais?
Qu'on ne s'y trompe pas. Aujourd'hui la belle France expulse à tour de bras, des enfants même. Elle en envoie un bon paquet à une mort certaine, l'immense majorité de ces indésirables auront leur vie brisée.
Si artiste revêt encore un sens j'ose espérer qu'il sert la liberté plus qu'il ne la dessert. Or l'aimable Zidane s'y damne, avec ses milliards d'euros d'empochés, les mains serrés qui rappellent Montoire.
La parole de fin à Luigi Veronnellli qui n'est pas mort en collabo
, « che cosa puo darvi un uomo della mia eta se non i dati dell’esperianza ? »
Solo oggi, più che settantenne, vedo con chiarezza: il potere ha utilizzato - con un vero e proprio capovolgimento dei propositi - ciò che era nei nostri sogni, anziché far l’uomo più libero con il progresso, la scienza, la macchina, la cultura ecc…
Ripeto: la macchina del potere ha posto al proprio servizio gli uomini di lettere, di cultura e di scienza, i giovani "più in vista" e i politici. »
Écrit par : OgRuR | jeudi, 13 juillet 2006
Je me suis demandé si prendre la parole sur ce débourdement d'humeur de sportif n'était pas jouer le jeu d'une consommation de supermarché où finalement on va accorder de l'importance à ce qui en a bien peu.
En quoi avoir les honneurs des médias devrait-il donner à dire si l'on n'y pense pas. Un Zidane est-il à incriminer pour n'être QU'un grand et magnifique athlète?
Plus généralement, les dominants de tout poil cherchent toujours à s'allier quelqu'artiste. quelle est donc cette lâcheté des intellectuels qui voudraient que les artistes parlent quand eux se taisent?
Écrit par : aa | jeudi, 13 juillet 2006
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