mercredi, 30 juillet 2014
Enjambements
Très significative est la position, dans ce tableau, de l’enfant Jésus qui est déposé et comme retenu par sa mère, assise elle-même sur les genoux de sa mère. Les regards sont à analyser de près. Anne regarde en surplomb, la mère a les yeux plus ouverts, et le garçon, car c’en est un assurément, tourne la tête de l’autre côté comme rétroactivement, comme s’il se tournait vers un passé qui ne finira pas d’être toujours présent. En même temps, comme vous le voyez je suppose, il saisit très fermement les oreilles de cet agneau qui se trouve là pas par hasard, l’agneau christique donc, et la jambe gauche — ceci est peu souligné parce qu’on s’attarde, et il ne s’agit pas de vautour, sur les pieds d’Anne et de Marie — de façon très symphonique, la jambe gauche enjambe. Ce garçon enjambe le dos de l’agneau qu’il est. Il s’enjambe.
Philippe Sollers, Le Saint-Âne, 2004, Verdier
Léonard de Vinci, 1508-1510
Huile sur bois, 168 cm × 130 cm. Le Louvre.
10:37 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : léonard de vinci
Commentaires
Sollers, tu fus meilleur...
Écrit par : collignon | mercredi, 30 juillet 2014
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