mercredi, 17 septembre 2008
La solitude
L'écrivain est seul, abandonné des anciennes classes et des nouvelles. Sa chute est d'autant plus grave qu'il vit aujourd'hui dans une société où la solitude elle-même, en soi, est considérée comme une faute. Nous acceptons ( c'est là notre coup de maître) les particularismes, mais non les singularités ; les types, mais non les individus. Nous créons (ruse géniale) des chœurs de particuliers, dotés d'une voix revendicatrice, criarde et inoffensive. Mais l'isolé absolu ? Celui qui n'est ni breton, ni corse, ni femme, ni homosexuel, ni fou, ni arabe, etc. ? La littérature est sa voix, qui, par un renversement "paradisiaque", reprend superbement toutes les voix du monde, et les mêle dans une sorte de chant qui ne peut être entendu que si l'on se porte, pour l'écouter (comme dans ces dispositifs acoustiques d'une grande perversité), très haut au loin, en avant, par-delà les écoles, avant-gardes, les journaux et les conversations. (Roland Barthes)
Trouvé sur le blog de Solko
Miniatures de Frédérique Azaïs-Ferri
14:41 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, solitude, roland barthes, frédérique azaïs-ferri
Commentaires
Auguste Strindberg
Au fond, c'est ça la solitude : s'envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose car elle arrive toujours.
Écrit par : La Fanchon | mercredi, 17 septembre 2008
Il y a beaucoup de vrai là dedans et cela s'applique aussi au chercheur de vérité. Bises.
Écrit par : ariaga | mercredi, 17 septembre 2008
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