dimanche, 22 octobre 2006
Bernard Lesfargues
Ce soir le ciel est doré
comme un parchemin du seizième siècle
J'essaie de lire ce que les branches
écrivent minutieusement à l'encre noire
sur la splendeur d'un ouest illuminé.
Ce n'est pas facile à lire
ce sont lettres d'un alphabet inconnu.
Le ciel pâlit peu à peu.
Un ange claudiquant souffle la chandelle
et baisse le rideau. Alors
la loutre de la nuit caresse mes jambes,
la loutre qui danse dans la nuit des ruisseaux
jusqu'aux impuretés de l'aube.
Bernard Lesfargues, l'or du ciel, extrait de "La plus close nuit", éditions Fédérop
Poète, traducteur, critique littéraire et fondateur des éditions Fédérop, Bernard Lesfargues est né à Bergerac en 1924. Agrégé d’espagnol en 1954 et diplômé en sociologie américaine, il enseigne pendant 30 ans l’espagnol à Lyon, puis se retire dans son village d’Église-Neuve-d’Issac, en Dordogne, où il vit toujours.
Passionné par le monde hispano-américain et spécialiste du catalan, il est le traducteur en français des plus grands écrivains castillans et catalans du XXe siècle : Jorge Luis Borges, Julio Llamazares, Mario Vargas Llosa, Ramón Sender, Juan Goytisolo, Jesús Moncada, Quim Monzó, Mercè Rodoreda.
Bibliographie et extraits à lire ici
Avec beaucoup de constance
et un tas d'imperfections
j'écris
des poèmes, qui, peut-être,
après ma mort,
trouveront un lecteur.
J'aimerais que ce soit un homme jeune
et qu'en refermant le recueil
il dise : Bigre !
Ce Lesfargues.
Je suis certain
qu'il aurait pu être un bon poète.
06:29 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, poésie, lenga d'oc, bernard lesfargues
Commentaires
Un mec qui décrit le ciel comme ça c'est un mec bien; j'irai refermer son cercueil...
Bonjour, amigo!
Écrit par : Bona | dimanche, 22 octobre 2006
Salut Bona, d'après mon ami Jean-Paul Creissac qui l'a rencontré, c'est un mec très très bien !
Écrit par : Ray | dimanche, 22 octobre 2006
Son fils aussi, Jean-Luc Lesfargues, libraire et éditeur à Lyon, c'est un mec très bien.
Histoire d'embêter Ray : Borges et Vargas Llosa ne sont ni castillans, ni catalans, que je sache...
Écrit par : fuligineuse | dimanche, 22 octobre 2006
Borges était un mec très bien aussi ! C'était quoi la question, ah oui, universel ! il fallait lire de langue... je suppose, merci Fulie, c'était pour voir ceux qui suivaient, c'est ce qu'on dit dans ces cas-là non ?
Écrit par : Ray | dimanche, 22 octobre 2006
Bonjour, nouveau sur haut et fort je découvre votre blog avec beaucoup d'interet . A +
Écrit par : David | dimanche, 22 octobre 2006
et, en plus, tu sais david : il y a pas mal d'histoires de cul sur ce blog. donc bienvenue!
Écrit par : J.-J. M. | dimanche, 22 octobre 2006
Comme l'a écrit quelqu'un que j'aime bien, les gouvernements passent, la police elle, reste !
Écrit par : Ray | lundi, 23 octobre 2006
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