jeudi, 17 novembre 2005
Bien vu
Les humains sont dans l'embarras par rapport à Dieu. Ils ne peuvent pas s'en passer, ils savent qu'il frappe où il veut malgré leurs calculs, ils en rêvent, mais ils l'affublent, le chargent de discours abstraits, de systèmes, l'accablent de reliques ou de sacrifices inutiles, le méconnaissent, là, devant eux, alors qu'il crève les yeux. On peut penser ici à la stupeur de Freud devant Charcot lui glissant à l'oreille, à la Salpêtrière, à Paris, que chez les hystériques c'est toujours la chose sexuelle qui est en cause. Sans doute, se dit Freud, mais pourquoi alors n'en parle-t-il jamais publiquement ? Bien vu.
Philippe Sollers, Casanova l'admirable
21:46 Publié dans psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
Et qu'était-ce d'autre que "la chose sexuelle" qui était en cause chez Charcot et ses étudiants, si complaisamment voyeurs du spectacle organisé de cette hystérie ?
Se sont-ils jamais demandé si les femmes qui s'y adonnaient ne le faisaient pas aussi un peu pour leur faire plaisir ?
Non puisqu'ils se croyaient de purs esprits analysant de purs utérus !
Ray, tu crois que Sollers croit ça aussi ? Les hommes ont toujours tellement besoin d'être "au-dessus" des femmes...
Écrit par : Alina | vendredi, 18 novembre 2005
Et puis... cela voudrait-il dire que Dieu, qui "crève les yeux", se manifeste comme les hystériques ?
Ah, très intéressant... Ce dieu qui crève les yeux, oui, c'est possible... celui qui les ouvre s'y prend autrement... mais sont-ils dissociables ?
Écrit par : Alina | vendredi, 18 novembre 2005
D'accord pour les femmes et la simulation... Je ne sais pas très bien ce que croit Sollers, en tout cas il pose des questions (ce qui sous entend des réponses comme dirait Lacan) que sans lui (ainsi il aura été un bon passeur, dans une période un peu creuse)... Le rapprochement entre ce dieu qui crève les yeux et la chose sexuelle est intéressante en effet et le fait de les ouvrir sur l'une et l'autre chose n'est sans doute pas dissociable, c'est bien ce que prouve Casanova dans l'Histoire de sa vie (accordons-lui quelques fantasmes aussi, il n'a pas manqué de courage quand même !)...
Écrit par : Ray | vendredi, 18 novembre 2005
Le regard si vivant de Casanova... Mais même si l'on est un aigle, il reste difficile de se regarder soi-même regardant... Sollers oui pose des questions et regarde, et parfois se regarde aussi, par exemple quand il dit que les femmes ne sont pas les seules à simuler, justement, lui aussi ! C'est connoté négativement mais c'est très intéressant de simuler, c'est non seulement un art mais l'art en dépend, la simulation bien pratiquée peut conduire à la réalité et même à la vérité...
En tout cas merci d'avoir cité Sollers Ray(on de soleil), j'aime penser que tu sais le lire, trop de gens me semble-t-il s'y refusent, ou bien "marchent" tellement à ses propos qu'ils ne savant plus que tenter de répéter après lui ce qu'il a déjà dit, bien mieux et surtout de façon bien plus ouverte comme tout grand artiste évidemment !
Écrit par : Alina | vendredi, 18 novembre 2005
Oui il y a beaucoup de simulation dans la société, à tous les niveaux, et c'est vrai que l'art aussi... Voilà qui nous emmène du côté du baroque ! Par un juste retour des choses, il s'en dégage une vérité ! Eh oui on est tout de suite mal vu (en général) dès qu'on cite Sollers, quel grand artiste en effet, dans l'art de brouiller les pistes, mais pas seulement !
Écrit par : Ray | vendredi, 18 novembre 2005
Quand il s'agit de pistes, mon cher Ray, mieux vaut les effacer, c'est plus sur !
Écrit par : Sealth | vendredi, 18 novembre 2005
Ca tombe sous le sens !
Écrit par : Ray | vendredi, 18 novembre 2005
être dans l'embarras par rapport à Dieu ?
moins con , quand même , qu'être un ambitieux à tête de rat !
ou qu'être gras en costume bleu (à rayures)
(vous qui savez tout : Sollers était il bourré ou sous hallu lors de son intervention récente sur France Inter pour les cinquante ans du Masque et la Plume ?)
Écrit par : hozan kebo | vendredi, 18 novembre 2005
Il était surtout très drôle. Mais alors d'un fuyant, comme je lui ai dit ! C'est par pudeur, il m'a répondu, malin. Et alors là tout d'un coup j'ai eu envie de le consoler, mais c'était la fin, il est parti.
Écrit par : Patricia Martin | vendredi, 18 novembre 2005
très drôle indéniablement (ça a été la seule "intervention" plus que plaisante de cette pesante célébration) (le pire ayant été atteint lorsqu'il a été question de "cinema" )
mais étonnamment embrouillé ! (pour une -rare- fois)
(ce qui me l'a rendu fort sympathique )
(aussi embrouillé qu'un qui n'arrête pas )
(d'ouvrir)
(et fermer )
des ( )
et j'entends d'ici Ray hurlant : "hozan ! y a pas que les ( ) que tu devrais fermer ! "
Écrit par : hozan kebo | vendredi, 18 novembre 2005
Venant du roi du cut-up c'est normal, à la limite je ne t'en veux pas
Écrit par : Ray | vendredi, 18 novembre 2005
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