samedi, 30 avril 2005
Qu'est-ce qu'un saint chinois ?
Ecoutons Tchouang-tseu, le plus grand penseur de la Chine antique avec Lao-tseu et Li-tseu. Né autour de l'an 300 avant notre ère :
« Il s’exprime dans des discours extravagants, dans des paroles inédites, dans des expressions sans queue ni tête, parfois trop libres, mais sans partialité, car sa doctrine ne vise pas à traduire des points de vue particuliers. Il juge le monde trop boueux pour être exprimé dans des propos sérieux. C’est pourquoi il estime que les paroles de circonstance sont prolixes, que les paroles de poids ont leur vérité, mais que seules les paroles révélatrices possèdent un pouvoir évocateur dont la portée est illimitée. Ses écrits, bien pleins de magnificence, ne choquent personne, parce qu’ils ne mutilent pas la réalité complexe. Ses propos, bien qu’inégaux renferment des merveilles et des paradoxes dignes de considération. Il possède une telle plénitude intérieure qu’il n’en peut venir à bout. En haut, il est le compagnon du créateur ; en bas il est l’ami de ceux qui ont transcendé la mort et la vie, la fin et le commencement. La source de sa doctrine est ample, ouverte, profonde et jaillissante ; sa doctrine vise à s’harmoniser avec le principe et à s’élever à lui. Et pourtant, en répondant à l’évolution du monde et en expliquant les choses, il offre une somme inexprimable de raisons qui viennent, sans rien omettre, mystérieuses, obscures et dont personne ne peut sonder le fond."
Tchouang-tseu
10:53 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Chaque phrase mérite arrêt. Socrate est mort à 399. Que air ont-ils donc respiré, ces deux-là, pour nous en faire voir de toutes les couleurs ?
Écrit par : J.-J. M. | lundi, 02 mai 2005
en 399
Écrit par : J.-J. M. | lundi, 02 mai 2005
Reste à écrire le dialogue entre eux, celui où le héros tique ?
Écrit par : Ray | mardi, 03 mai 2005
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