vendredi, 04 septembre 2020
La pièce se joue sans nous
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Certaines inflexions de voix, des images communes apparaissaient brusquement dans la conversation. Pourtant peu de choses, a priori, nous reliaient. Ces balises, incertaines d’abord, s’allumaient au fur et à mesure comme des harmoniques. Elle hésitait toujours entre l’exubérance et la discrétion. Parfois, elle voulait aller tellement vite vers l’autre qu’elle brûlait les étapes, une question à double sens ou un brin d’ironie la prenait en défaut, elle essayait par tous les moyens de se rétablir, craignant que le monde lui échappe. On est tous comme ça à un moment, avec cette peur que la pièce se joue sans nous, et pourtant elle se joue sans nous.
Le Bonheur est un drôle de serpent, roman, extrait, Raymond Alcovère, Lucie éditions, 2009
21:58 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le bonheur est un drôle de serpent
Commentaires
J'aime beaucoup ce beau texte.
Écrit par : Marcel Peltier | samedi, 05 septembre 2020
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