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samedi, 28 février 2015

Dico de bord (extrait 9)

dico de bord, Berthe Morisot#‎Dicodebord‬ extrait 9
Morisot (Berthe)
« Berthe Morisot avait une personnalité volontaire, mais elle était aussi énigmatique. Sa peinture dégage un certain mystère. Quels que soient les milieux sociaux figurés, ses portraits ne sont jamais mondains. Au contraire, ils font toujours appel à l’intime. Ses personnages ont des regards que l’on n’arrive pas à saisir, ils sont tournés vers le dedans : telle est la quête de la peintre » : Maïthé Vallès-Bled. En effet, un mystère flotte toujours sur ses toiles, entremêlé à la finesse, à la sensualité et à un sens extrême de la couleur, comme dans L’été ou Jeune femme près d’une fenêtre de 1878 (Musée Fabre de Montpellier), où on est presque déjà dans la peinture abstraite, le personnage n’existant qu’au travers des masses colorées. Elle a organisé sa vie pour pouvoir peindre ; après avoir repoussé bien des prétendants, elle épouse Eugène Manet, le frère d’Édouard, qui la soutiendra, l’aidera pour s’affirmer. Tout la poussait pourtant, en tant que femme, à renoncer à la peinture. Sa volonté inébranlable lui permettra de réussir là où tant d’autres ont échoué. Fidèle, elle n’abandonnera pas le groupe des Impressionnistes naissant et leurs expositions parallèles. Édouard Manet a fait d’elle un portrait saisissant, sur fond noir. Dominique Bona a écrit dans sa biographie : Berthe Morisot, Le mystère de la dame en noir : « Berthe répugne à peindre des natures mortes. À l’objet elle préfère la nature changeante. À la pose inanimée le mouvement. Elle préfère la vie, tout ce qui bouge, tout ce qui fuit. Elle aime les jardins, les bateaux, les plans d’eau, la mer, les nuages et la brume, la légèreté des rubans d’une robe sous le vent, l’apesanteur, la grâce d’un geste, d’un regard, d’une chevelure. » « Mon ambition se limite au désir de transcrire quelque chose d’éphémère, et cependant cette ambition est démesurée », écrira Berthe Morisot.
(Raymond Alcovère : ce livre de bord, construit sous la forme d’un abécédaire, fait le tour de tout ce qui me tient à cœur, m’a construit : noms communs, mais aussi lieux, femmes et hommes célèbres, écrivains, peintres, musiciens. Les « définitions », nourries de nombreuses citations, ont des dimensions très variables : entre une ligne et trois pages)

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