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lundi, 25 mai 2009

Étonnante amitié entre Cézanne et Zola

lefumeur.jpgÉtonnante amitié entre Cézanne et Zola, nouée dans l’enfance. Zola a pressenti le génie de Cézanne, il l’a encouragé, poussé à persévérer. Puis comme s’il avait reconnu en lui sa part maudite, ses doutes, sa difficulté à créer, il ne l’a plus supporté.

Il le tue symboliquement dans L’Œuvre, ce roman qui provoquera la rupture, où Cézanne découvre son portrait déformé. Après avoir lu le livre, il écrit sa dernière lettre à Zola et termine par ses mots : Tout à toi sous l’impulsion des temps écoulés. La vie de l’écrivain était devenue de plus en plus publique, celle du peintre retirée. Au début, c’était le contraire.

Tout avait commencé avec les pommes. Zola adolescent chétif, renfermé, italien par son père et parisien par son accent, est mal accepté ; il est mis en quarantaine par les autres. Un jour, Cézanne, plutôt solide, bien dans son corps et de deux ans son aîné, transgresse l’interdit : “ Je ne pouvais m’empêcher de lui parler quand même ”. Il reçoit une raclée de toute la cour, petits et grands. Le lendemain, pour le remercier, Zola lui offre un plateau de pommes. Lesquelles reviendront constamment dans sa peinture. Leur amitié venait de naître, elle ne cesserait pas. Malgré la rupture, l’éloignement, quand il apprendra sa mort, bien des années plus tard, Cézanne, fou de douleur, s’enfermera dans sa chambre. Toute sa vie il peindra des pommes.

Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, roman, éditions n & b, 2007

Paul Cézanne, Le Fumeur

Commentaires

Deux grands hommes !

Écrit par : jacki marechal | mardi, 26 mai 2009

C'est ce qui rend cette histoire si fascinante !

Écrit par : Ray | mardi, 26 mai 2009

Après la publication de l'"Oeuvre", bien des évènements vont interférer pour modifier les choses : La mort du père de Cézanne va libérer celui-ci de ses problèmes financiers et de la reconnaissance qu'il doit à Zola pour toute l'aide financière apportée par celui-ci au soutien de sa femme Hortense et de Paul, son fils. Ceci faisant, il s'éloigne aussi du monde où Zola évolue désormais et qui n'est plus le sien. De son côté, Zola va entrer à partir de 1888 dans la dernière période de sa vie où il aura beaucoup de préoccupations qui l'éloigneront encore plus de son amitié avec Cézanne : sa double vie avec Jeanne Rozerot et ses problèmes avec Alexandrine, son épouse. Ces derniers, à peine dissipés en 1995, c'est l'affaire Dreyfus qui le tiendra préoccuppé jusqu'à sa mort. Peu de place pour une amitié qui s'est refroidie. Qu'on ne dise plus qu'elle ait disparue. Elle subsiste belle et bien : si Zola n'a plus la patience, ni la possibilité de la faire revivre, lui qui a toujours répondu présent pour aider Cézanne; Cézanne, lui de son côté, témoignera, par deux fois au moins de son amitié pour Zola. La première en 1902, à la mort du romancier où il pleure la journée entière dans son atelier des Lauves. La seconde, à l'aube de sa mort en 1906, où il assiste, assis sur un banc au dernier rang de l'assistance, à l'inauguration d'un buste de Zola. Il est seul et il pleure... Sans même un regard d'Alexandrine Zola qui présidait la cérémonie. Alexandrine, d'ailleurs n'est pas totalement étrangère à la situation. Non Zola et Cézanne n'étaient pas fâchés. ....Et la vie sépare ceux qui s'aiment, tout doucement, sans faire de bruit... (J. Prévert)

Écrit par : Fabréga Jean-Dominique | jeudi, 12 novembre 2009

Merci pour ce superbe commentaire !

Écrit par : Ray | vendredi, 13 novembre 2009

Les commentaires sont fermés.