lundi, 26 janvier 2009
En boucle
Ce qu’il y a de beau et de terrible, désormais, dans le Spectacle généralisé, c’est sa plasticité immédiate. Vous n’êtes jamais sûr d’avoir vu ce que vous avez vu, ni entendu ce que vous avez entendu. Le Spectacle est à la fois puissamment réel, permanent, passé, irréel, de plus en plus virtuel, et malgré tout réel. Hier est déjà très loin, demain a déjà eu lieu, tout se remplace et s’efface. Exemple : vous dites « Gaza », mais s’est-il vraiment passé quelque chose à Gaza ? Vous dites « Fatah », « Hamas », « Hezbollah », mais que recouvrent ces noms, quelle est leur signification profonde ? Vous dites : j’ai vu des ruines, des cadavres, des linceuls à répétition, des visages égarés de souffrance, et puis j’ai entendu des hurlements, des cris, des sirènes, des bombardements, mais ces morts existent-ils, ces bombardements ont-ils eu lieu ? Oui, aucun doute, mais tout disparaît aussitôt pour recommencer. Le film vous est diffusé en boucle, vous l’avez déjà vu, mais ça continue.
Philippe Sollers, Journal du Mois, janvier 2009, lire la suite ici
Kandinsky
02:18 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, politique, sollers, journal du mois, kandinsky
Commentaires
Difficile de faire la distinction entre réel et fictif. C'est à l'inverse ce qui s'est passé à Termonde où le tueur s'était déguisé en Joker....L'horreur est pourtant à tous les coins de rue, ou presque.
Écrit par : marie | lundi, 26 janvier 2009
Goya, Vallotton, Kandinsky, Sollers... ici des talents, de la lumière, de l'esprit, du style... en boucle !!
Écrit par : gazelle | lundi, 26 janvier 2009
J'adore Kandinsky. Merci d'être passé sur mon blog. Cela m'a un peu réveillée...bises.
Écrit par : ariaga | lundi, 26 janvier 2009
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