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mercredi, 10 septembre 2008

Ca saute ! ça danse !

DSC07673.JPGVoilà le sommet des arbres qui disparaît, les collines qui s'abaissent ; je vois les villes comme des taches d'encre éclaboussées, les routes telles que des pattes d'insectes qui se prolongent et s'amincissent. La mer ne remue plus, elle est toute plate, on la dirait solide comme la terre, et c'est la terre au contraire qui se balance en oscillant. Je vois les pics des montagnes couverts de neige, qui se tassent les uns près des autres comme des moutons qui se rassemblent en troupeau. Ca saute ! ça danse ! L'air pèse sur ma poitrine, j'étouffe ! Le vent par grandes bouffées me donne des coups dans la figure.

La Tentation de Saint Antoine (version de 1849) Gustave Flaubert

Peinture de Delbar Shahbaz

Commentaires

Un passage étonnant de Flaubert, le "je" est pas très présent d'habitude.

"L'air pèse sur ma poitrine, j'étouffe! Le vent par grandes bouffées me donne des coups dans la figure".

Phrase très flaubertienne, assez insurmontable, très poétique dans un sens et profondément humaine.

Écrit par : Léopold | jeudi, 11 septembre 2008

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