mercredi, 20 août 2008
Ce Renoir que l'on ne saurait voir
Renoir, qui en 1900 a fêté quant à lui son 59e anniversaire, est engagé depuis quelques années dans un profond renouvellement de son art. Un renouvellement aussi bien stylistique que thématique (les nus, par exemple, deviennent beaucoup plus fréquents que par le passé). Conscient de se trouver au début d’une nouvelle étape de son travail, Renoir venait d’ailleurs d’écrire à son principal marchand, Paul Durand-Ruel, dans une lettre datée du mois de février 1899, qu’il se sentait depuis peu — et je reprends ses mots — « mûr vis-à-vis de [lui-même] pour [sa] peinture ».
C’est donc seulement à partir du milieu des années 1890 que Renoir eut le sentiment d’atteindre une forme de maturité artistique, c’est-à-dire d’arriver enfin à faire, en peinture, ce qu’il voulait. Désormais, s’il cherche encore car il ne cessera jamais de chercher, c’en est toutefois fini de ce qu’il avait pris l’habitude d’appeler sa « maladie de recherches ». Autrement dit, en pleine possession de ses moyens, Renoir a désormais le sentiment de trouver, et chaque jour avec un peu plus de facilité. D’où l’extraordinaire abondance, l’extraordinaire liberté des œuvres qu’il réalise au cours de ses dernières années. D’où aussi cette autre confidence, formulée cette fois-ci à l’extrême fin de sa vie : « Si j’étais mort à 65 ans, je n’existerais pas. »
15:26 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, renoir
Commentaires
J'apprécie énormément l'oeuvre et le travail de Renoir. Cette maturité dont il parle, cette approche plus régulière du nu sont vraiment des éléments très parlants pour moi. Je regrette que certains de ces peintres impressionistes n'aient pas pu toucher à la photographie ou au cinéma, j'aurais aimé voir leur manière de toucher à ces domaines (comme les surréalistes Dali, Bunuel le feront plus tard).
Écrit par : Léopold | vendredi, 22 août 2008
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