dimanche, 30 septembre 2007
Si j'étais peintre
Devant, ciel gris, âpre. Une chaleur insensible flotte. Le monde ne peut être paisible sans cette trouée lilas, monocorde, à fixer les nuages, les rendre transparents. La terre s’approfondit. Une musique monte dans le lointain, symphonie élastique. Gammes bleues et mauves. La terre est prête à s’engouffrer dans l’océan. Terre blonde et vermeille. Un lit de terre.
Loin encore l’Europe est là, je la sens. J’y jette tous mes espoirs, je ne reverrai jamais les îles je crois. Pourquoi revenir en arrière ? La symphonie de l’aurore jette une lumière ocre. Des plages longilignes dévorent la terre devant l’étrave du bateau. Si j’étais peintre, je poserais mon chevalet ici. Le ciel étagé en rumeurs, les couleurs comme des bruits, des notes, qui s’attirent, se repoussent, s’aiment.
Raymond Alcovère, extrait de "L'or du temps", 2002
08:50 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Raymond Alcovère, Nina Houzel
Commentaires
Eau douce amère
L'aube pousse la mer
Et sur son lit défait
Le jour est clair
Écrit par : Rohic | dimanche, 30 septembre 2007
Tu es peintre avec tes mots. Ce sont des moments privilégiés que ceux ou tu nous fais cadeau de tes textes.
Écrit par : ariaga | lundi, 01 octobre 2007
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