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mercredi, 07 décembre 2005

La beauté

medium_blufonda.jpgJe suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études;

Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!

Baudelaire

Warhol, Blue Fonda

21:08 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Un poème bien connu qui parle de son sujet aussi bien par son fond que par sa forme... Et l'illustration est très bien choisie je trouve.
C'est gentil d'être passé chez moi.

Écrit par : Chut | mercredi, 07 décembre 2005

est-ce que sincérement ça nous dit encore quelque chose ?

de non-figé dans la glace de l'acquis culturel

heureusement , ce texte , pour moi , restera à jamais "fluidifié" par le souvenir d'un pote , debout au milieu du "déversoir" d'une petite rivière bourguignonne et clamant (vespéralement) :
"je suis belle ô mortels comme un rêve de bière"

sa langue avait "fourché"

le poème soudain avait repris vie

Écrit par : hozan kebo | jeudi, 08 décembre 2005

Les commentaires sont fermés.