jeudi, 01 décembre 2005
Le grand Raymond
Toujours juché sur son tabouret dans l'angle du bar près de la porte comme pour mieux contrôler les va-et-vient et régler la circulation, veiller aussi en maître majordome à la bonne ordonnance des débats, libations et remous qui agitent l'estanco, le grand Raymond, de sa voix patinée à l'ancienne par plusieurs couches superposées de nicotine, parfois pousse un coup de gueule un peu cassé et rauque certes mais sans appel : Hé! on ne s'entend plus parler là-dedans! Mettez une sourdine, monsieur Pierre écrit son roman! Alors un court instant, l'assistance interloquée, les conversations baissent d'un cran pour vite retrouver, dans la seconde qui suit, l'habituel charivari des chopes entrechoqués, des exclamations d'enthousiasme, des apostrophes d'une table l'autre, bref le fier chambard de foire à la volaille qui règne la plupart du temps ici, tant il est vrai qu'à certaines heures de la journée et quoi qu'il se passe un bistrot n'a pas le droit de rester silencieux.
Extrait de "Friterie-bar Brunetti", Pierre Autin-Grenier, Gallimard collection L'arpenteur
19:41 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Voilà un livre plein de vie, on dirait !
Ce grand Raymond, serait-ce un peu un certain Raymond A. ?
Écrit par : Alina | jeudi, 01 décembre 2005
Ray, il fait 1m56.
Écrit par : Rick Hunter | jeudi, 01 décembre 2005
Ah, mon viril papa n'est pas beaucoup plus grand, et les femmes l'adoraient !
Écrit par : Alina | jeudi, 01 décembre 2005
Oui Ricky, les Ibères sont rudes !
Écrit par : Ray | vendredi, 02 décembre 2005
Mon Francis de père est franco-italien, et le Rital dur(e).
Écrit par : Alina | vendredi, 02 décembre 2005
Et de même que les Espagnols sont toujours gnols, les Portugais sont toujours gais !
Écrit par : Ray | vendredi, 02 décembre 2005
Mais les Belges ne sont pas je.
Écrit par : Rick Hunter | samedi, 03 décembre 2005
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