vendredi, 05 août 2005
Aucun fondement logique
Il était une fois deux châteaux qui se faisaient la guerre.
Malheureusement, ces derniers étaient situés trop près l'un de l'autre, de sorte qu'aucune des parties n'osait bombarder l'ennemi de peur de voir la forteresse adverse s'effondrer sur son propre édifice.
Les deux seigneurs décidèrent donc un jour de déplacer leur château respectif afin d'augmenter la distance entre eux.
Il fallut des efforts surhumains, des années de travaux pharaoniques pour démonter les citadelles pierre par pierre. Beaucoup d'ouvriers moururent. Cela fit bien plus de dégâts qu'une guerre.
Finalement, l'on arriva au bout de l'ouvrage : une vaste plaine séparait désormais les belligérants. Il était temps de reprendre les hostilités.
Mais lorsque la bataille s'engagea, on s'aperçut, ô surprise, que les boulets de canon n'atteignaient plus la forteresse d'en face : les adversaires se trouvaient bel et bien trop loin les uns des autres.
Opérer un nouveau rapprochement supposait de nouveaux travaux pharaoniques. On n'en eut pas le courage de part et d'autre.
Ainsi prit fin un conflit qui, du reste, n'avait aucun fondement logique.
Gilles Bailly, publié dans la revue Casse n° 19-20, été 1996
20:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Hé bé, c'est la fête à la revue Casse, en ce moment ! Va-t-elle renaître de ses cendres ?
Le Casseur retraité
Écrit par : Nuel | vendredi, 05 août 2005
Casse-là ne tienne, non je n'oserai pas la faire, d'ailleurs tu l'as jamais entendue !
Écrit par : Ray | samedi, 06 août 2005
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