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dimanche, 24 janvier 2010

Herbier des jours, de Progreso Marin

Prog1.jpgRarement la poésie atteint cette intensité, cette sobriété, cette retenue, tout en laissant libre cours au rêve et à la méditation. C'est ce que réussit Progreso Marin, dans cet Herbier des jours. Ecoutez plutôt :

HISTOIRE

Je suis marié

A l'Histoire,

 

Avec celles

Et ceux

 

Qui ont jeté

 

Des paquets

De cigarettes

 

Par dessus

Les barbelés.

 

"En el somni del temps doloros"

Salvador Espriu

 

Dans le matin

 

Droite

 

La falaise

De la Franqui.

 

L'éblouissement

De l'enfance

 

Entre mer

Et étangs.

 

Dans la guarrigue

 

Les résidences

De l'ennui

 

S'alignent

 

Comme des urnes

Funéraires.

 

Au loin

Les Corbières

Sévères

 

Disent

 

La permanence.

 

Des cyprès

Se serrent

 

Pour résister.

 

La mer

Comme une peau

 

De taureau

Brillante.

 

Des fantômes

Courent

 

Sur le sable

Et dans ma tête.

 

Les maisons

Pauvres

De Port-Bou

 

Engoncées

Dans la suie

 

Et le linge

Aux fenêtres

 

Pleurent

Les absents.

 

Progreso Marin est né à Toulouse. Poète, il a déjà publié Ecluse/buée en 2005. Il travaille aussi sur la mémoire de l'exil espagnol et a publié trois ouvrages : Dolores, une vie pour la liberté, Exil, et récemment : Exilés espagnols, la Mémoire à vif (éditions Loubatières)

Editions n & b, novembre 2009, 92 pages, 12 €

Voir ici son site

00:15 Publié dans Critique | Lien

mardi, 24 novembre 2009

Herbier des jours, de Progreso Marin

Prog1.jpgRarement la poésie atteint cette intensité, cette sobriété, cette retenue, tout en laissant libre cours au rêve et à la méditation. C'est ce que réussit Progreso Marin, dans cet Herbier des jours. Ecoutez plutôt :

HISTOIRE

Je suis marié

A l'Histoire,

 

Avec celles

Et ceux

 

Qui ont jeté

 

Des paquets

De cigarettes

 

Par dessus

Les barbelés.

 

"En el somni del temps doloros"

Salvador Espriu

 

Dans le matin

 

Droite

 

La falaise

De la Franqui.

 

L'éblouissement

De l'enfance

 

Entre mer

Et étangs.

 

Dans la guarrigue

 

Les résidences

De l'ennui

 

S'alignent

 

Comme des urnes

Funéraires.

 

Au loin

Les Corbières

Sévères

 

Disent

 

La permanence.

 

Des cyprès

Se serrent

 

Pour résister.

 

La mer

Comme une peau

 

De taureau

Brillante.

 

Des fantômes

Courent

 

Sur le sable

Et dans ma tête.

 

Les maisons

Pauvres

De Port-Bou

 

Engoncées

Dans la suie

 

Et le linge

Aux fenêtres

 

Pleurent

Les absents.

 

Progreso Marin est né à Toulouse. Poète, il a déjà publié Ecluse/buée en 2005. Il travaille aussi sur la mémoire de l'exil espagnol et a publié trois ouvrages : Dolores, une vie pour la liberté, Exil, et récemment : Exilés espagnols, la Mémoire à vif (éditions Loubatières)

Editions n & b, novembre 2009, 92 pages, 12 €

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