samedi, 05 mars 2011
Penser comme tout le monde
"Quand on lit la même chose que tout le monde, on ne peut que penser comme tout le monde."
Haruki Murakami
Collage de Jacques Villeglé
00:03 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques villeglé, haruki murakami
samedi, 13 septembre 2008
Les amants du Spoutnik, de Haruki Murakami
Au printemps de sa vingt-deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu'une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur son passage (...) L'objet de cet amour absolument mémorable était marié, avait dix-sept ans de plus que Sumire et, surtout, était une femme. C'est de là que partit toute cette histoire, et là aussi qu'elle s'acheva (ou presque). Ainsi commence "Les amants du Spoutnik, de Haruki Murakami. Voilà un écrivain qui a un ton, du rythme, et sous l'apparente légèreté, on lit plusieurs livres à la fois, un léger et drôle, l'autre profond, encore un désespéré ou cynique et l'ensemble baignant dans une atmosphère onirique. On est au Japon - un Japon qui n'apparaît presque qu'en filigrane, très irréel, ténu -, mais en même temps ailleurs, du reste l'histoire se déplace ensuite en Europe. Sumire vit hors du temps, et les deux autres personnages principaux sont toujours enveloppés dans quelque chose de plus grand qu'eux, qui les dépasse, qu'ils cherchent désespérément à comprendre, et tout l'imaginaire de l'écrivain et le nôtre se déploient. Et puis le livre bascule. On entre vraiment dans le roman, le trouble, l'inconscient des personnages ; l'écriture se fait plus précise, plus ressérée, chargée d'émotion, profonde. Les vies des trois personnages se tissent, se détissent entre elles dans un ballet étrange et envoûtant...
Extrait : "A travers l'écriture, je renouvelle quotidiennement l'affirmation de mon existence. N'est-ce pas ? Mais oui, exactement ! cela explique que j'aie rempli une quantité de pages aussi phénoménales. J'écrivais chaque jour - ou presque. Comme si je fauchais, seule, sans un instant de répit, l'herbe d'un immense pré. un jour ici, le lendemain là; mais j'avais à peine achevé le tour du champ et fauché toute l'herbe qu'elle y avait déjà repoussé aussi haut qu'avant…"
01:12 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, haruki murakami, japon, les amants du spoutnik