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mercredi, 28 janvier 2015

Alphabets

Nina Houzel2.jpgLe monde abonde en alphabets hors d'usage, dont le code est perdu.

Roger Caillois

Photo : Ni Houzel Belliapa

Paroles

Nina Houzel1.jpg"Ce pour quoi nous trouvons des paroles, c'est que nous l'avons dépassé"

Nietzsche, Crépuscule des idoles

Photo : Ni Houzel Bellapia

dimanche, 25 janvier 2015

Magie

Carl Friedrich Lessing 2.jpgIl est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde ; - qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C'est là l'essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque.

Franz Kafka, Journal18 octobre 1921

Carl Friedrich Lessing

vendredi, 23 janvier 2015

Face à la lune

face-moon.jpgUn flacon de vin au milieu de fleurs.
Je bois seul et sans compagnon.
Je lève ma coupe. Lune, à ta santé ;
Moi la lune, mon ombre : nous voilà trois.
La lune, hélas, ne boit pas.
Mon ombre ne sait qu’être là.
Amis d’un moment, la lune et mon ombre.
Le printemps nous dit d’être vite heureux.
Je chante et la lune flâne.
Je danse, et mon ombre veille.
Avant d’être ivres nous jouons ensemble.
L’ivresse venue, nous nous séparons.
Puisse longtemps durer notre amitié calme.
Rendez-vous un jour dans la Voie Lactée.

Li Po

18:43 Publié dans Chine, Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 19 janvier 2015

La joie des poissons

chu-ta-228x300.jpgTchouang-tseu et Houei-tseu se promenaient sur un pont de la rivière Hao. Tchouang-tseu dit : " Voyez comme les vairons se promènent tout à leur aise ! C'est là la joie des poissons.
— Vous n'êtes pas un poisson, dit Houei-tseu. Comment savez-vous ce qui est la joie des poissons ?
— Vous n'êtes pas moi, répondit Tchouang-tseu. Comment savez-vous que je ne sais pas ce qui est la joie des poissons ?
— Je ne suis pas vous, dit Houei-tseu, et assurément je ne sais pas ce que vous savez ou non. Mais comme assurément vous n'êtes pas un poisson, il est bien évident que vous ne savez pas ce qui est la joie des poissons.
— Revenons, dit Tchouang-tseu, à notre première question. Vous m'avez demandé : comment savez-vous ce qui est la joie des poissons ? Vous avez donc admis que je le savais, puisque vous m'avez demandé comment. Comment le sais-je ? Par voie d'observation directe sur le pont de la rivière Hao ".

Tchouang-tseu

20:52 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poisson

dimanche, 18 janvier 2015

Vers la Chine

1276f84f557b4bf76c775eee3b6b1406.jpg« Le monde et moi-même nous nous rencontrons en esprit, et les traces se transforment. »

Shi Tao (Shih T'ao) 1640-1718?

12:27 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 14 janvier 2015

Ce prodigieux 11 janvier

Il y a quelque chose de mystérieux dans la mobilisation de ce dimanche.

Car enfin il y a déjà eu, en France, des attentats terroristes de grande ampleur.

Et l’on a connu des époques (guerre d’Algérie…) où des bombes explosaient chaque matin, où l’on tirait, au Petit-Clamart, sur le président de la République et où FLN et OAS rivalisaient de sauvagerie pour mettre Paris à feu et à sang.

Mais jamais l’on n’avait vu 43 chefs d’Etat, autant dire un quart des Nations unies, faire le voyage pour défiler au coude-à-coude avec les survivants des attentats.

Jamais, depuis le 8 novembre 1942 et le discours en français de Roosevelt sur Radio-Londres, l’on n’avait eu l’équivalent d’un John Kerry prononçant, lui aussi, dans la langue
de Molière son hallucinant « Je suis Charlie ».

Et ces millions de Parisiens descendus dans la rue pour pleurer un journal satirique dont ils connaissaient, la veille encore, tout juste l’existence…

Et ces églises sonnant le glas pour des caricaturistes dont elles étaient les premières cibles…

Et ces musulmans de France – pas tous naturellement, pas tous… – que l’on attendait depuis si longtemps et qui se sont sentis requis, appelés par la circonstance : « pas en notre
nom… les islamistes hors de l’islam… il y a une bataille au sein de l’islam et nous défendons pied à pied notre islam de paix contre celui qui arme les assassins de flics, de journalistes et de juifs… »

Et puis ces profiteurs de haine qui, au Front national, croyaient capitaliser sur la tragédie (ah ! la pauvre Mme Le Pen confondant une manifestation populaire avec un bal à
Vienne et réclamant sottement son bristol avant de décider, boudeuse, d’aller défiler, seule, à… Beaucaire !).

Tout cela est du jamais-vu.

Ce fut un de ces moments de grâce, métapolitiques, comme les grands peuples en connaissent quelquefois.

Et encore… Pas comparable, non plus, avec les émois de 1789… Ni avec ceux de 1848… Ni même avec le million de gens descendus fêter, en août 1944, la Libération de Paris…

Je ne suis même pas certain qu’il faille encore dire, pour cette levée en masse, « manifestation » ou « défilé »… Et le dernier épisode du genre, le seul à lui être un peu comparable, ce sont les funérailles de Victor Hugo mettant sur le pavé cette « escorte de tout un peuple » racontée par Barrès – mais, là non plus, ce c’est pas cela ; là non plus, le compte n’y était pas…

Alors, que s’est-il passé pendant cette folle semaine ?

Il y a quelque chose qui, en chaque Français, a été atteint, touché, bouleversé – mais quoi ?

Il y a un groupe en fusion mondial qui s’est formé et a fait que cette France que l’on disait à bout de souffle, déclinante, en voie d’être rayée de la carte des puissances, est
redevenue, soudain, la capitale mondiale des Lumières assassinées et ressuscitées – mais pourquoi ?

Peut-être le nom « Charlie », magique, et qui résonne – Charlie Chaplin… – dans toutes les langues du monde.

Peut-être le droit de rire, juste de rire, ce droit dont Rabelais disait qu’il est le « propre de l’homme » et dont la preuve serait alors faite qu’il faut, comme le droit de se contredire et celui de s’en aller, l’ajouter à la liste des droits de l’homme.

Peut-être, oui, ce rire du diable et du Bon Dieu, ce glorieux rire de Pâques des églises du Moyen Age qui était un hommage à la Résurrection, peut-être ce rire libérateur dont Freud disait qu’il est la langue même de l’inconscient et dont un autre poète, André Breton, soutenait qu’il est la révolte supérieure de l’esprit, peut-être, oui, ce rire viscéral, vital, et dont la privation nous serait aussi fatale que celle de l’air que nous respirons et de la lumière qui nous met debout.

Ou peut-être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’horreur et qui fait qu’un peuple décide de dire non à une barbarie à laquelle on a trouvé, trop longtemps, trop d’excuses.

La vérité est que personne ne sait.

Et l’on se trouve, là, face à l’un de ces mystérieux sursauts – révolte logique… pur diamant de l’événement… avènement d’un courage qui se propage comme une flamme et dont aucune langue n’explique la course sans fin…

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que la France n’a plus peur.

Ce qui est sûr, c’est qu’il y a désormais toute une Europe qui ne veut plus choisir entre ces deux versions du nihilisme que sont l’islamisme et les populismes.

Et ce qui est sûr, c’est qu’il y aura d’autres attentats, forcément d’autres, mais qu’il y aura de moins en moins de monde pour murmurer qu’il faut faire profil bas et trouver des accommodements – et ce qui est sûr, enfin, c’est que les réponses faciles, les réponses par amalgame, les réponses de ceux qui prétendent s’en tirer en « déportant » des communautés
entières d’Européens, ont été provisoirement balayées par le souffle de ce qui s’est produit.

La France est de retour : preuve que la grandeur d’un pays n’est pas réductible à la plus ou moins exacte conformité de ses comptes avec les « paramètres » d’une bureaucratie, fût-elle européenne.

L’Europe est de retour : la vraie, celle de Husserl et de cette universalité concrète que veulent abattre les deux avantgardes du fascisme contemporain que sont, en France, les tenants du djihadisme et leurs jumeaux qui, comme Jean-Marie Le Pen, ont tenu à déclarer qu’ils n’étaient « pas Charlie ».

Tout peut encore arriver, bien sûr.

Et l’éclat de ce moment de grâce va forcément pâlir dans les mémoires.

Mais telle est la marque des événements, les vrais, qu’ils laissent derrière eux une longue et forte trace : à nous de lui être fidèles et de tout faire pour la vivifier.

Bernard Henri-Levy

Crédit : La Règle du Jeu

12:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

Choses vues

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12:47 Publié dans Actu, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 10 janvier 2015

Un morceau de bois flotté

feuilleton, Chroniques retrouvées du midiDeuxième épisode du feuilleton des Chroniques retrouvées du midi à lire ici

jeudi, 08 janvier 2015

Immortel

Charlie Hebdo

mercredi, 07 janvier 2015

Résistance !

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme. Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes. Montez de la mine, descendez des collines, camarades ! Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades. Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite ! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite... C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère. Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves. Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève... Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes. Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh... Le chant des partisans Paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon Musique de Anna Marly 1943

lundi, 05 janvier 2015

La justice est au-dessus de l’amour

fran-ois-sabatier-l-itin-raire-d-un-honn-te-homme-du-xixe-si-cle-2-s.jpgA lire ici sur Les Chroniques retrouvées du midi, le premier épisode d'un feuilleton : La justice est au-dessus de l’amour, dont le héros est François Sabatier