mardi, 21 octobre 2014
Le vieil homme et la mer
Santiago, je crois que j’ai toujours vécu avec toi, que je suis toi.
Je suis ce vieil homme qui, tout seul, parle avec un gamin, parle à sa femme qui n’est plus là, parle à un poisson énorme qu’il va tuer et dont il ne profitera pas.
Un homme qui a appris la vie, à économiser ses forces au service de son rêve. Son rêve, c’est ce poisson qui le ferait sortir de la pauvreté et de la malchance, lui rendrait sa fierté, et surtout l’estime du gamin qui pourtant lui est acquise.
Pour l’atteindre, il ira jusqu’au bout de ses forces et de son intelligence.
Dans ce livre où il n’y a que des doubles, et qui ainsi se démultiplie à l’infini, il y a aussi Di Maggio ; lui a tout, la réussite, l’argent, les femmes et c’est un formidable joueur en plus.
Santiago, lui, est l'antihéros par excellence. Je ne connais pas de plus belle métaphore de la vie que cette histoire. La langue d'Hemingway y est à son acmé, d’épure, de vérité et de force.
Nous finirons tous notre course avec, accrochée à notre barque une énorme carcasse de poisson, c’est-à-dire notre rêve vidé de sa substance. Puissions-nous avoir, comme Santiago, un gamin pour veiller sur notre sommeil.
Texte écrit cet été pour le Magazine autour des auteurs, numéro 36 spécial
12:27 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Je n'ai malheureusement lu que des extraits. Encore un livre pour moi.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 26 octobre 2014
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