mardi, 04 septembre 2012
Sans croquer
Il avait traîné sa victime sur plusieurs dizaines de mètres – on le devinait au sillon sur le sol détrempé et aux arrachements d’herbes.
La brume s’effilochait sur la montagne. Plus on montait, plus l’humidité était palpable. Halos de vert et de gris, il n’est pas de plus belle harmonie de couleur, se dit-il. La montagne frissonnait. Il la savourait. Ici c’était leur terre. Mais, au fur et à mesure, lui et les siens avaient dû se réfugier sur les sommets pour échapper à la folie meurtrière des hommes.
Il songea qu’en Asie, on dit que les singes pourraient parler mais qu’ils s’en abstiennent pour qu’on ne les oblige pas à travailler. La menace se précisait puisque les humains avaient découvert que l’ADN des gorilles était quasi identique au leur. Ils étaient les êtres vivants les plus proches de l’homme après le bonobo et le chimpanzé. En attendant, il savait bien que ce chasseur-là, qui avait voulu le tuer, était d’une stupidité inouïe. Et il ne le croquerait pas.
Il était végétarien.
Raymond Alcovère, Inédit écrit pour le Magazine Autour des auteurs, été 2012
16:31 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Superbe image, elle est de toi ? Le texte .... bof, mais sans doute l'as tu sorti d'un texte plus long et qu'entier j'apprécierai + ... bonne rentrée Raymond !
Écrit par : Hélène O | mercredi, 05 septembre 2012
Hello, la photo n'est pas de moi ! Le texte oui !!!
A bientôt, bonne rentrée !
Écrit par : Ray | vendredi, 07 septembre 2012
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