lundi, 19 septembre 2011
En réalité je n'aimais que les poètes
"En réalité je n'aimais que les poètes. Les vers, ça me frappe, ça me touche, ça m'impose. Je les tourne et les retourne dans ma tête, pour voir comment ils sont faits; comme on examine le mécanisme d'une montre. Ces contraintes mystérieuses, compter les syllabes, chercher des rimes, accueillir des images; cette forme sévère, pareille à celle qui enferme les objets... Les vers ce sont des bijoux bien ciselés et bien astiqués."
Céline
Robert Poulet, Entretiens familiers avec L.-F. Céline, Paris, 1958, p. 68. Repris en 1971 sous le titre Mon ami Bardamu.
10:17 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : céline
Commentaires
Sacré Celine... c'est un vrai derviche des mots. Merci Ray. Je ne sais pas si vous connaissez ce que Johns Keats pensait des poètes (et donc de lui-même), je vous livre un passage d'une de ses lettres : "Un poète est la chose la moins poétique qui soit ; car il n’a pas d’identité – il est constamment forme – et matière d’un autre Corps – le Soleil, la Lune, la Mer, les Hommes et les Femmes, créatures impulsives, sont poétiques et possèdent en eux un attribut permanent – le poète n’en possède aucun ; il n’a aucune identité – il est certainement la moins poétique de toutes les créatures de Dieu. Si donc il n’a pas de moi, et si je suis un poète, qu’y a-t-il de surprenant à ce que je dise que je ne veux plus écrire ?"
Écrit par : Ruh | lundi, 19 septembre 2011
Non, je ne connaissais pas, très intéressant, magique même !
Écrit par : Ray | lundi, 19 septembre 2011
Quel farceur, ce Céline ! Il devait adorer la poésie comme il n'était pas antisémite.
Écrit par : Éric | lundi, 26 septembre 2011
Je veux bien mais la poésie ce ne sont pas seulement les vers ...
Écrit par : ariaga | lundi, 10 octobre 2011
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