lundi, 22 juin 2009
Voix sans vibration, résonance ni timbre, voix neutre, clandestine, et en quelque sorte silencieuse
C'est alors seulement que je remarquai la façon singulière dont parlait Patricia. Jusque là, son personnage et son comportement avaient tenu mon esprit dans une espèce de stupeur. Mais à présent, je m'apercevais que la petite fille usait de sa voix à la manière des gens qui n'ont pas le droit d'être entendus quand ils s'entretiennent entre eux : les prisonniers, les guetteurs, les trappeurs. Voix sans vibration, résonance ni timbre, voix neutre, clandestine, et en quelque sorte silencieuse.
Joseph Kessel, Le Lion
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joseph kessel, le lion
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