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jeudi, 11 septembre 2008

Un Ogre dans la ville, de Mireille Disdero

959739799.jpgMarseille est une ville sublime, étonnante. Onirique même. Au contraire de l'idée de ceux qui ne la connaissent que de loin, la ville qui vit naître Artaud et mourir Rimbaud est pleine de mystères, d'étrangeté. Cendrars en a parlé magnifiquement dans "L'homme foudroyé" : "Marseille, presque aussi ancienne que Rome, ne possède aucun monument. Tout est rentré sous terre, tout est secret." Mireille Disdero nous plonge dans une autre ville encore, loin de tous les clichés, tour à tour solaire et terrifiante. L'orage approchait, dans les aigus. L'orage ici c'est l'ogre. Il s'appelle Angelo. Il harcèle la narratrice, veut la dévorer, lui dévorer sa vie. Il est son double en quelque sorte. Tour à tour Marie et Angelo évoquent chacune des faces de l’histoire, la médaille et son envers. Cet ogre est un monstre affectueux et dangereux. Quelque chose bouge et se lève tout autour. Respiration haletante de fantômes sans au-delà des vies. Larmes rouges du tatoueur pour un amour de peau. Bruit des existences loin, autour, dans les rues. Battements d’ailes noires des secondes qui nous escortent. La ville s’éveille, grandit de ses tentatives sans apaisement. J’ai toujours peur.C’est une ville souvent crépusculaire, venteuse, presque vide (une atmosphère à la De Chirico) qui déroule ses méandres. Et si c’est à un suspens haletant que nous convie Mireille Disdero, rythmé par les encres de Catherine Carruggi, le vrai fil conducteur du roman c’est la poésie : Je m’allonge sur la pierre chaude, les yeux vers le ciel. J’écoute les vagues se jeter contre l’île. Shhhhhhhhuuuuuuuu… Des mouettes tournoient au-dessus de moi pour m’inviter au voyage. La lumière est presque palpable. Je la sens me toucher, m’aimer. Je suis bien. Aujourd’hui, il n’y a personne, pas un seul touriste. J’aime cet endroit. Je pense à la première fois que je suis arrivée à Marseille avec mes parents. On devait atterrir à Marignane mais l’avion est venu faire un demi-tour au-dessus de Marseille et du Frioul, en fin d’après-midi. L’ombre des ailes frôlait les vagues. Ce jour-là, j’ai été heureuse d’avoir des yeux capables de découvrir cette ville adossée à la mer. Je garde encore la marque de sa beauté, même des années après, en traversant ses quartiers aux murailles écorchées. J’aime Marseille, je l’ai dans les yeux, comme une couleur.

 Références ici

Voir aussi le blog de Mireille Disdero

Commentaires

Je suis entièrement d'accord que Marseille est une ville sublime, étonnante. Onirique même. Je jamais là n'étais pas, mais rêvait de visiter toujours cette ville admirable.

Écrit par : Jorge - Acne Skin Treatment | mercredi, 22 octobre 2008

connaissez vous "banjo" de McKay, ça se passe dans le vieux marseille , on y parle de jazz , de marins noir-américains et de tous les pays , on y voit ce sofle qui fait Marseille réellement , ça swingue et c'est d'une violence cachée qui raccroche la ville de mer au(x) continent (le midi, et les autres ) éd. andré Dimanche,
j'ai bien peur que l'on nous propose une vision plus aseptisée de M
c'est ce cosmopolitisme cette mille-ville qui touche et qui vivante même à l'heure de la peur ...

Écrit par : lam | jeudi, 23 octobre 2008

Bien, si j'ai compris Marseille c'est une ville qui se trouve au centre des evenements qui se passent dans ce roman. Vous savez que je n'ai jamais entendu parler de ce roman. Je pense que ca sera interessant de voir le roman par le prisme de Marseille.

Écrit par : Jonny - Natural Breast Enhancement | mercredi, 12 novembre 2008

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