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mardi, 07 février 2006

L’instant que je crois vivre

Sous l’effet de cette inflation d’expériences qui l’a nourrie et déformée, la vie d’un humain parvenu à l’âge adulte réagit spontanément à n’importe quoi, tout lui faisant penser à tout, chaque image en réveillant une autre, chaque pressentiment ressuscitant une intuition passée, chaque passant rappelant quelqu’un. C’est ainsi que chaque seconde de vacuité s’emplit instantanément d’une foule de gens et de choses dont la présence est d’autant plus prégnante qu’elle demeure invisible. Une multitude oppressante déteint sur tout ce qui se voit et tend progressivement à se laisser dissoudre. Rien ne peut durer dans sa réalité propre, aussitôt tiré vers un avenir tout encombré de passé. L’instant que je crois vivre n’est déjà plus que de la mémoire en suspens ; son existence véritable est différée jusqu’au moment de sa résurrection sous forme et statut de souvenir.
Gare de Lyon, le 8 juin 1994.

Gil Jouanard, Extrait de "C'est la vie", Verdier, 1997

12:27 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

L’instant que je crois vivre n’est déjà plus que de la mémoire en suspens

je voulais faire un commentaire sur cette constatation
mais le temps
de cliquer sur "commentaire"
j'ai oublié
ce que je voulais dire
et je ne sais même plus
si "au juste"
j'avais quelque chose
à rajouter

de quoi est il question ?
et d'abord ... ensuite... aprés tout ...

Écrit par : hozan kebo | mardi, 07 février 2006

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