mardi, 18 octobre 2005
Mépris
On n'est moins ennemi de ceux qui nous haïssent que de ceux qui nous méprisent.
Joubert (1754-1824) Carnets t.1, p.65, nrf/Gallimard, 1994
09:01 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (7)
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On n'est moins ennemi de ceux qui nous haïssent que de ceux qui nous méprisent.
Joubert (1754-1824) Carnets t.1, p.65, nrf/Gallimard, 1994
09:01 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Euh, à tout hasard, y'aurait pas un "n" apostrophe en trop ?
Écrit par : Roland Fuentès | mardi, 18 octobre 2005
Ne serait-ce point la langue du XVIII ème (que le monde entier nous enviait)
Écrit par : Ray | mardi, 18 octobre 2005
Ah, peut-être. Je suis pas spécialiste. Mais tel quel en français d'aujourd'hui, il me semble que ça veut dire deux choses différentes. Sans le "n'" ça veut dire que la haine est moins importante que le mépris (et je trouve ça intéressant comme idée ; ça rejoint l'idée selon laquelle la haine aurait un rapport avec l'amour, ou en tout cas avec une forme d'intérêt pour celui que l'on hait), tandis qu'avec le "n'" ça veut dire que le type place la haine et le mépris sur le même plan, et c'est plus banal. Mais bon.
Écrit par : Roland Fuentès | mardi, 18 octobre 2005
C'est avec le n (haine) mais comme c'est pas en français d'aujourd'hui, c'est la première hypothèse (d'ailleurs on aurait pu écrire "on naît") et en effet, la haine et l'amour sont très très proches...
Écrit par : Ray | mardi, 18 octobre 2005
Personnellement, plus que la thèse (dans la lignée de l'analyse des différentes "passions"), je trouve le "moins" intéressant et symptomatique. Peut-on parler de "plus" et de "moins" dans ce registre (sentiments, émotions,, passions, désirs, etc) ? Ce qui est signficatif c'est la traduction quantitative de ce qui relève de la qualité (Bergson l'a bien montré). Le "moins" est une immiscion subreptice de l'espace, dans notre langage, au niveau de ce qui est éprouvé dans des nuances inquantifiables, des qualités vécues subjectivement. Le "plus" et le "moins" ne sont pas fidèles à ce que nous vivons émotionnellement. C'est le type même de traduction trahison des différences qualitatives qui se vivent dans le Temps, n'est-ce pas Marcel ?
Écrit par : J.-J. M. | mardi, 18 octobre 2005
Voilà qui ouvre des espaces ! Dis-en un peu plus sur les différences qualitatives qui se vivent dans le Temps...
Écrit par : Ray | mardi, 18 octobre 2005
La qualité n'est pas une propriété extérieure des choses ; elle est leur individualité, leur vie et leur âme. Et pourtant elle n'existe que par nos organes et par notre conscience, qui doivent l'appréhender pour lui donner cette forme sensible sans laquelle elle ne serait rien. Elle est donc un point de rencontre de l'univers et du moi, au point où ils se portent l'un vers l'autre et parviennent à se joindre dans une sympathie et une communion mystérieuses. Et le terme même de sensibilité, par son ambiguïté, suffirait à nous instruire sur la véritable nature de la qualité, puisqu'il désigne à la fois cet usage même des sens par lequel le monde nous est révélé et cette intimité même de chaque être que le moindre contact avec le monde suffit à ébranler. […]
Elle est bien le contraire de la quantité, qui est toujours la même et ne peut que croître ou décroître. C'est parce qu'elle est toujours unique qu'à son extrême pointe elle marque ce caractère incomparable des choses que nous appelons aussi leur valeur.
On ne s'étonnera donc pas que la qualité, puisqu'elle naît d'un accord vivant entre l'âme et le monde, soit profondément engagée dans la durée où se produisent toutes les éclosions […]… Pour Bergson c'est la mobilité qui est le fond ultime du réel […] Mais c'est parce qu'il n'y a point pour lui d'existence toute faite, il n'y a qu'une existence qui se fait. En chaque être il faut atteindre son avènement à la vie, cette sorte de pas inimitable qui lui donne accès dans le monde et qui est son essence même.
Louis Lavelle, L'homme et le philosophe, in "Bergson, Essais et témoignages recueillis".
Écrit par : J.-J. M. | mardi, 18 octobre 2005
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