lundi, 09 mai 2005
Ma chrysalide et moi
"Une fille de onze ans, ça donne du fil à retordre : elle n’aime plus le jardin zoologique et ne s’intéresse pas encore aux bars de l’avenue du 24 Juillet ; elle ne veut plus s’asseoir sur la banquette arrière mais ne demande pas encore que je lui prête la voiture ; entre deux lectures d’un Picsou magazine elle exige des explications précises sur l’anatomie, la profession et le type de clientèle des travestis de Conde Redondo ; elle s’assoit sur mes genoux comme un bébé et cependant s’enferme dans la salle de bain pour passer sa chemise de nuit ; ce n’est ni une fillette ni une femme : c’est une chrysalide indécise, mi-larve mi-papillon, qui veut rester debout jusqu’à quatre heures du matin et qui s’endort avec son pouce dans la bouche en trouvant aussi attrayant Kevin Costner que le cousin Gaston. " La suite ici
Extrait du Livre de chroniques d'Antonio Lobo Antunes
Éditions Christian Bourgois, traduction du portugais par Carlos Battista.
14:41 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Lobo Antunes... j'aime beaucoup aussi.
J'allais dire que je connaissais ce texte ;-)))!
(mais qu'est-ce que t'as foutu aujourd'hui au boulot Ray, t'es venu chez moi et c'est ça que tu appelles bosser ?)
Écrit par : Calou | lundi, 09 mai 2005
Antonio, c'est trop fort ! Mais vrai, l'autre Antonio, l'Espagnol (Munoz Molina), dans Plein lune, c'est du même accabit !
Écrit par : J.-J. M. | lundi, 09 mai 2005
Thanks, je note, et la petite Blanca est très belle aussi!
Écrit par : Calou | lundi, 09 mai 2005
hélas absente, mais quelle absence !
Écrit par : J.-J. M. | lundi, 09 mai 2005
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