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jeudi, 03 janvier 2008

Un principe de contestation

Quelle est votre définition de l’Occident ?

PHILIPPE SOLLERS : Il me semble que c’est un principe de contestation. Ce qu’on appelle la culture occidentale, l’aventure occidentale, c’est une certaine négativité énigmatique, probablement de plus en plus énigmatique, mais qui définit bien en quoi la virulence occidentale est en train de s’étendre à toute la planète, à l’ensemble de l’espèce humaine, à l’ensemble de son histoire, et je crois qu’au fond ce principe de négativité qui a pris le nom d’Occident, de culture occidentale, n’est pensable qu’à travers l’aventure chrétienne. Si on veut aller au fond des choses, il nous faut définir l’Occident comme cette très bizarre aventure, surgie du Proche-Orient, sortie de la Bible et de la culture grecque, de leur mélange contradictoire, de leur opposition fondamentale, de leur multiplication l’une par l’autre, et ça porte un nom : c’est l’aventure de la chrétienté. L’aventure de la chrétienté, c’est aussi l’aventure de ce qu’on appelle la science. ...

A lire ici en entier cet entretien passionnant de Philippe Sollers avec un journaliste libanais, Chowksi Abdelamir

jeudi, 14 septembre 2006

L'Occident incarne la crise elle-même

Je crois que l’Occident n’est pas en crise pour la bonne raison qu’il incarne la crise elle-même, qu’il est le facteur de la crise permanente, de crise au sens tragique, révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, au sens négatif mais aussi au sens positif. C’est-à-dire qu’on peut faire d’une part un tableau extraordinaire de toutes les négativités de la culture occidentale, de sa gestion de la mort, un tableau qui irait, si vous voulez, de l’Inquisition au nucléaire, en passant par les camps de concentration, et puis d’autre part faire aussi, exactement de façon symétrique, un tableau de ses positivités qui irait de la peinture à la musique en passant par la littérature et par tout ce que vous voudrez comme sublimation, comme art, comme philosophie, comme connaissance. Donc, l’Occident, je crois qu’il faut le définir comme ça : c’est le principe même de la crise. Critiquer l’Occident, c’est critiquer la crise, c’est-à-dire penser qu’il pourrait y avoir un état sans contradiction de l’humanité, un âge d’or, une résolution des conflits, quelque chose qui tendrait à un messianisme...

A lire sur le blog de Victor Kirtov, cette passionnante interview de Philippe Sollers (datant de 1980) sur le thème : Occident et monde de l'Islam, on a encore rien vu